Communiqué d’Info Birmanie – 21 mai 2013
Le 20 mai, Barack Obama a reçu le Président birman à la Maison Blanche. Thein Sein est le premier dirigeant birman à se rendre en visite officielle au Etats-Unis depuis la visite du général Ne Win en 1966.
Alors que cette visite représentait une opportunité pour encourager le gouvernement birman à continuer les réformes, l’attitude du Président Obama démontre que la communauté internationale semble plus préoccupée par des intérêts économiques que par une amélioration réelle de la situation des droits de l’homme et d’une évolution notable du processus politique.
« Il est compréhensible que le président américain souligne les évolutions positives en Birmanie, mais inacceptable qu’il mette de côté les aspects négatifs, notamment en ignorant totalement les violations des droits de l’homme », a déclaré Info Birmanie.
Lors de la visite de Barack Obama en Birmanie en novembre 2012 Thein Sein avait pourtant fait une série de promesses. Six mois plus tard, aucune de ces promesses n’a été tenue :
Pour commencer, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme n’a pas été autorisé à ouvrir un bureau. Un comité chargé d’étudier les dossiers des prisonniers politiques a été formé mais il semble n’avoir aucun pouvoir de décision. La dernière libération de prisonnier politique a été décidée unilatéralement par le bureau du président, la veille de son départ pour les Etats-Unis… Par ailleurs les arrestations arbitraires de militants politiques se multiplient.
Au cours des six derniers mois, les violences contre les Rohingya et les musulmans en général ont augmenté de façon dramatique. Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Birmanie, Tomás Ojea Quintana, a déclaré le 1er mai 2013 : « J’ai reçu des informations crédibles selon lesquelles des violations généralisées et systématiques des droits humains ont été perpétrées par des agents de l’État contre les Rohingya et plus largement contre les populations musulmanes de Rakhine. Ces allégations portent sur des crimes graves, comme les exécutions extrajudiciaires, les viols et violences sexuelles, les détentions arbitraires, les actes de torture et les mauvais traitements en détention, les décès en détention et le refus d’un procès équitable et du droit à un procès équitable ».
Enfin, les organisations humanitaires n’ont toujours pas d’accès libre aux zones de conflits, comme dans l’Etat Kachin ou le conflit qui a repris il y a presque deux ans a entraîné le déplacement de près de 80 0000 réfugiés.
Selon Info Birmanie « la communauté internationale perd toute crédibilité en récompensant un régime qui ne tient pas ses promesses et se prive de toute forme de pression pouvant favoriser la transition démocratique dans le pays ».
« Nous appelons la communauté internationale à mettre en place des critères précis pour promouvoir les droits de l’homme et la démocratie, pour lutter contre l’intolérance religieuse et pour promouvoir la paix et la réconciliation nationale».