Kyaw Hla Aung, éminent défenseur des droits de l’homme Rohingya a été condamné à une peine de 18 mois de prison basée sur de fausses accusations de participation à des émeutes. Il est incarcéré à la prison de Sittwe, dans l’Etat d’Arakan.
Il avait été arrêté le 15 juillet 2013 et accusé d’avoir incité des déplacés internes Rohingyas à manifester contre leur recensement de force en tant que « Bengali » par les autorités.
Le 26 avril 2013 un groupe de jeunes Rohingyas du camp de réfugiés de Boduba, dans l’Etat d’Arakan, avait refusé de remplir un formulaire les forçant à renier leur origine ethnique et les excluant de leur nationalité birmane. La situation a dégénérée jusqu’à ce que les jeunes attaquent plusieurs agents de la police de l’immigration. U Kyaw Hla Aung a été accusé d’avoir ordonné par téléphone aux jeunes, d’attaquer les officiers. Selon sa famille, U Kyaw Hla Aung tentait au contraire de calmer la foule en colère.
Plus d’un an après son incarcération, il a été condamné le 26 septembre 2014 à 1 ans et 6 mois de prison pour avoir participé à des manifestations en connexion avec les protestations d’avril 2013.
U Kyaw Hla Aung avait déjà passé plus de 16 ans en prison en Birmanie, en raison de sa participation à des activités pacifiques. Il a également été accusé par la police birmane d’être lié à Al Qaeda, sa maison a été brulée et il est surveillé et harcelé chaque fois qu’il n’est pas en prison. En juin 2012, il a été placé en détention arbitraire avec plusieurs travailleurs humanitaires Rohingyas, à la suite des violences qui avaient opposé les communautés bouddhiste et musulmane dans l’État d’Arakan. Il a été relâché en août 2012.
L’ancien Rapporteur spécial des Nations-Unie sur les droits de l’homme en Birmanie, a appelé à maintes reprises à la libération de Kyaw Hla Aung, qualifiant sa détention d’arbitraire et le décrivant comme un prisonnier de conscience. Il souffre d’hypertension et de problèmes gastriques nécessitant un traitement médical