La société civile demande des secours pour les survivants du tremblement de terre et les communautés touchées par la catastrophe

La société civile demande des secours pour les survivants du tremblement de terre et les communautés touchées par la catastrophe

Les agences d’aide doivent s’assurer que l’aide n’est pas exploitée par la junte militaire.

Nous, soussignés, 265 organisations de la société civile birmane, régionales et internationales, exprimons notre profonde tristesse pour les communautés de Birmanie (Myanmar) et de Thaïlande dévastées par le tremblement de terre du 28 mars 2025. Alors que la Birmanie est confronté à une nouvelle crise humanitaire dans le contexte de l’intensification de la campagne de terreur menée par la junte militaire contre le peuple birman, il est impératif que la communauté internationale mobilise immédiatement des ressources et apporte une aide d’urgence aux survivants et aux communautés touchées par le tremblement de terre, par l’intermédiaire des groupes communautaires locaux et des intervenants de première ligne, en collaboration avec le Gouvernement d’Unité Nationale (NUG), les Organisations Révolutionnaires Ethniques (ERO) et la société civile. Nous insistons sur le fait que ces efforts de secours en cas de catastrophe, par le biais de tout partenaire de mise en œuvre, ne doivent pas être exploités, instrumentalisés ou militarisés par la junte militaire à des fins politiques et militaires.

Le tremblement de terre de vendredi, d’une magnitude de 7,7, le plus dévastateur qu’ait connu la région depuis près de sept décennies, a fait plus de 2 500 morts confirmés et a laissé des communautés en ruine dans toute la Birmanie, des maisons et des infrastructures religieuses détruites, et des dizaines de milliers de vies en péril. Les hôpitaux étant débordés, les routes et les ponts effondrés et les répliques menaçant d’aggraver les destructions, une aide humanitaire immédiate et sans entrave est indispensable. Les zones touchées par le tremblement de terre comprennent les régions de Sagaing, Mandalay, Magwe et Bago, l’est et le sud de l’État Shan, ainsi que Naypyidaw. La plupart de ces zones sont sous le contrôle effectif et l’administration du NUG, des ERO et des forces de défense du peuple. Dans les zones touchées, qu’elles soient sous son contrôle ou sous celui de la résistance, la junte tentera d’utiliser l’aide comme une arme pour attaquer le mouvement de résistance et en tirer profit. L’histoire de la Birmanie nous met en garde contre les dangers de l’acheminement de l’aide par l’intermédiaire de la junte militaire. 

Lors du cyclone Nargis en 2008, le régime militaire de l’époque a cyniquement instrumentalisé l’aide d’urgence pour manipuler les résultats de son simulacre de référendum. L’aide internationale a été empêchée d’entrer dans le pays et refusée aux survivants désespérés afin de les contraindre à voter en faveur de la constitution rédigée par les militaires en échange d’aide – autant de mesures employées par la junte pour assurer son contrôle et son ingérence dans la politique. De nombreux volontaires locaux du mouvement démocratique ont été arrêtés et emprisonnés par le régime pour avoir tenté d’apporter de l’aide. Cette situation a fortement retardé l’acheminement d’une aide essentielle et a fait de nombreuses victimes civiles. Une fois l’aide enfin autorisée à entrer en Birmanie, le régime militaire et ses représentants l’ont détournée et utilisée à des fins personnelles et politiques, notamment au profit de groupes ayant des liens avec le régime. Il ne s’agit là que d’un exemple parmi d’autres de la manipulation grotesque de la souffrance humaine par les militaires birmans à des fins de consolidation de leur pouvoir politique et de leur profit personnel. 

Ce modèle d’exploitation de l’aide humanitaire par l’armée persiste aujourd’hui, comme en témoignent l’obstruction et la manipulation par la junte des efforts de secours en réponse aux récentes catastrophes naturelles – à savoir le cyclone Mocha en 2023 et le typhon Yagi en 2024 – ainsi que la commission incessante de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à l’encontre de civils dans l’ensemble du pays. Même après le tremblement de terre de vendredi, la junte militaire a bombardé à plusieurs reprises des zones civiles dans les cantons de Chaung U (région de Sagaing), de Phyu (région de Bago), et de Naung Cho (nord de l’État Shan) – des zones qui font l’objet d’une déclaration illégitime d’état d’urgence pour la gestion des catastrophes naturelles. Au début du mois, la junte avait déjà fermé sept hôpitaux privés à Mandalay, accusés d’employer des professionnels de la santé du mouvement de désobéissance civile, limitant considérablement les capacités de soins de santé à Mandalay, aujourd’hui dévastée par le tremblement de terre. En parallèle, la junte a systématiquement imposé des coupures d’internet et des lignes téléphoniques pouvant durer des années, ainsi qu’une répression agressive de l’utilisation des réseaux privés virtuels-VPN, ce qui a considérablement limité le flux d’informations sur la dévastation à l’intérieur de la Birmanie et entravé les efforts de réponse d’urgence. Le mépris insensible de la junte pour la vie humaine, même face aux ravages causés par le tremblement de terre, témoigne de son inaptitude à superviser l’aide et, plus important encore, de sa volonté de manipuler toute intervention humanitaire.

A ce moment critique, nous saluons l’annonce par le NUG d’une pause de deux semaines dans ses opérations militaires offensives dans les zones touchées par le tremblement de terre, à compter d’aujourd’hui. Cependant, la junte militaire a continué à larguer des bombes dans le canton de Pauk, dans la région de Magwe, qui a été touché par le tremblement de terre, pas plus tard que ce matin. Nous comptons sur l’aide des Nations unies et de l’ASEAN pour que la junte cesse toutes ses offensives militaires, en particulier l’arrêt immédiat des frappes aériennes en cours.

Alors que les communautés de Birmanie se mobilisent pour se soutenir mutuellement au milieu de la dévastation, nous appelons les agences des Nations Unies, le Centre de coordination de l’assistance humanitaire de l’ASEAN pour la gestion des catastrophes (Centre AHA), les pays voisins, les organisations internationales et la communauté internationale dans son ensemble à collaborer directement avec les parties prenantes légitimes en Birmanie – à savoir le NUG et les ERO – et la société civile pour s’assurer que l’aide n’est pas entravée, manipulée ou militarisée par la junte. L’aide peut et doit parvenir sans délai aux survivants du tremblement de terre et aux communautés touchées en passant par les canaux frontaliers qui se sont avérés les plus efficaces. L’activation rapide par le NUG des comités de coordination des opérations d’urgence à la suite du tremblement de terre montre qu’il est prêt et a la capacité de diriger les opérations de secours en collaboration avec les partenaires ethniques et communautaires. Nous saluons les réponses rapides et impactantes apportées face à cette catastrophe, en particulier grâce aux efforts de financement participatif, notamment par le NUG et l’Unité de coordination de la réponse au tremblement de terre de Birmanie composée d’organisations de la société civile du birmanes, qui ont déjà fourni un soutien essentiel aux communautés touchées.

Nous rappelons une fois de plus à la communauté internationale, en particulier aux organismes d’aide, que l’aide humanitaire doit être guidée par les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité, de ne pas nuire et d’indépendance opérationnelle. L’équipe pays des Nations unies doit incarner pleinement ces principes dans son action, en se rappelant les dures leçons tirées des engagements passés en matière d’aide avec la junte militaire et les régimes militaires précédents. La réponse à cette nouvelle catastrophe doit donner la priorité à la collaboration avec les parties prenantes qui accordent manifestement de l’importance à la vie, à la sécurité et au bien-être de la population birmane – le NUG, les ERO et la société civile – tout en empêchant activement la junte d’entraver ou d’exploiter l’acheminement de l’aide. À défaut, la crise humanitaire déjà terrible s’aggravera et de nouveaux abus seront commis par un groupe illégal notoirement connu pour sa destruction active de vies humaines.

Nous demandons instamment aux Nations unies, aux pays voisins et à la communauté internationale dans son ensemble de ne pas oublier l’histoire douloureuse de la Birmanie, marquée par la manipulation de l’aide humanitaire par l’armée en cas de catastrophe naturelle, et d’agir avec détermination pour protéger les communautés touchées et vulnérables de l’exploitation et de nouvelles souffrances. Les habitants de la Birmanie méritent une aide qui soulage leurs souffrances, et non une aide utilisée à des fins militaires contre eux. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

• Naing Thit, Emergency Management Committee – Mandalay; emc.mdy2023@gmail.com  

• Lwan Thu, Sagaing Strike Forces; strikeforces.sgg@gmail.com  

• May, Justice & Equality Focus; coordinator.legal@jefmyanmar.org  

• Khun Hein, Progressive Muslim Youth Association; mya.muslimyouth@gmail.com  

• Kyi Nyein, Queers of Burma Alternative; queersburma@proton.me  

• Khin Ohmar, Progressive Voice; info@progressive-voice.org 

Version en anglais disponible ici

Traduction Info Birmanie

Signées par 265 organisations de la société civile, dont sept organisations qui ont choisi de ne pas divulguer leur nom.

  1. #MilkTeaAlliance Calendar Team
  2. #MilkTeaAlliance Friends of Myanmar
  3. 5/ of Zaya State Strike
  4. 8888 Generation (New Zealand)
  5. A-Yar-Taw People Strike
  6. Action Committee of Basic Education Students (ACBES)
  7. Ah Nah Podcast – Conversations with Myanmar
  8. All Aung Myay Thar San Schools Strike Force
  9. All Burma Democratic Front in New Zealand
  10. All Burma Federation of Student Unions (Monywa District)
  11. Alliance of Independent Journalists (AJI)
  12. Alliance of Students’ Union – Yangon (ASU-Yangon)
  13. ALTSEAN-Burma
  14. Anti-Junta Alliance Yangon-AJAY
  15. Anti-junta Forces Coordination Committee (AFCC -Mandalay)
  16. Arakan Rohingya National Union (ARNU)
  17. ASEAN Civil Society Conference/ASEAN People’s Forum Philippines Process
  18. Asia Justice and Rights (AJAR)
  19. Asia Pacific Solidarity Coalition (APSOC)
  20. Asian Cultural Forum on Development (ACFOD)
  21. Assistance Association for Political Prisoners (AAPP)
  22. Association of Human Rights Defenders and Promoters (HRDP)
  23. Association of Spring Rainbow (ASR)
  24. Association Suisse-Birmanie
  25. Athan – Freedom of Expression Activist Organization
  26. Auckland Kachin Community NZ
  27. Auckland Zomi Community
  28. Aung San Suu Kyi Park Norway
  29. Basic Education General Strike Committee (BEGSC)
  30. Basic Education Worker Unions – Steering Committee (BEWU-SC)
  31. Blood Money Campaign (BMC)
  32. Burma Affairs and Conflict Study (BACS)
  33. Burma Action Ireland
  34. Burma Campaign UK (BCUK)
  35. Burma Canadian Network
  36. Burmese Community Group (Manawatu, NZ)
  37. Burmese Rohingya Organisation UK (BROUK)
  38. Burmese Rohingya Welfare Organisation New Zealand
  39. Burmese Women’s Union (BWU)
  40. Campaign for a New Myanmar
  41. Campaign for Popular Democracy
  42. CDM Medical Network (CDMMN)
  43. Chanmyatharzi Township People’s Strike
  44. Chaung Oo Township Youth Strike Committee
  45. Chin Community in Norway
  46. Chin Community of Auckland
  47. Chin Human Rights Organization (CHRO)
  48. Chindwin (West) Villages Women Strike
  49. Civil Information Network (CIN)
  50. Civil Rights Defenders (CRD)
  51. Civil Society Organizations Coordination Committee (Monywa)
  52. Co-operative University Mandalay Students’ Strike
  53. Coalition Strike Committee – Dawei
  54. Community Resource Centre
  55. Creative Home (CH)
  56. CRPH & NUG Supporters Ireland
  57. CRPH Funding Ireland
  58. CRPH Support Group, Norway and members organizations
  59. Daung Sitthe Strike
  60. Dawei (Ashaetaw) Women Strike
  61. Dawei Youths Revolutionary Movement Strike Committee
  62. Defend Myanmar Democracy (DMD)
  63. Democracy for Ethnic Minorities Organization (DEMO)
  64. Democratic Party for a New Society, Norway
  65. Depayin Township Revolution Steering Committee
  66. Depayin Women Strike
  67. Doh Atu – Ensemble pour le Myanmar
  68. Educational Initiatives Prague
  69. Emergency Management Committee – Mandalay
  70. Equality Myanmar (EQMM)
  71. Ethnic Youth General Strike Committee (Mandalay)
  72. ETOs Watch Coalition
  73. Federal Myanmar Benevolence Group (NZ)
  74. Former Political Prisoners and New Generation Group – Monywa
  75. Free Burma Campaign (South Africa) (FBC (SA))
  76. Free Rohingya Coalition (FRC)
  77. Friends Against Dictatorship (FAD)
  78. From Singapore to Myanmar (FS2M)
  79. Gangaw Women Strike
  80. Gender Equality Network (GEN)
  81. General Strike Collaboration Committee (GSCC)
  82. General Strike Committee of Basic and Higher Education (GSCBHE)
  83. General Strike Coordination Body (GSCB)
  84. Generation Wave (GW)
  85. Generations’ Solidarity Coalition of Nationalities (GSCN)
  86. Global Myanmar Spring Revolution (GMSR)
  87. Human Rights and Development Foundation (HRDF)
  88. Human Rights Educators Network (HREN)
  89. Human Rights Foundation of Monland (HURFOM)
  90. Human Rights Working Group
  91. India for Myanmar
  92. Industries Strike
  93. Info Birmanie
  94. Initiatives for International Dialogue (IID)
  95. Inter Pares
  96. International Association, Myanmar-Switzerland (IAMS)
  97. International Campaign for the Rohingya
  98. International Network for Economic, Social and Cultural Rights (ESCR-Net)
  99. International Peace Bureau
  100. Italia-Birmania
  101. Jubilee Campaign
  102. Justice & Equality Focus (JEF)
  103. Justice For Myanmar (JFM)
  104. Justice Movement for Community-Innlay
  105. K’cho Ethnic Association (Europe)
  106. Kachin Association Norway
  107. Kachin Legal Aid Group (KLAG)
  108. Kachin State Civilian Movement
  109. Kachin Student Union
  110. Kachin Women Association Thailand (KWAT)
  111. Kalay Township Strike Force
  112. Kalay Women Strike
  113. Karen Human Rights Group (KHRG)
  114. Karen Peace Support Network (KPSN)
  115. Karenni National Women’s Organization (KNWO)
  116. Karenni Society New Zealand Overseas Mon Association. New Zealand
  117. Keng Tung Youth
  118. Kontras
  119. Kyae Lak Myay
  120. Kyain Seikgyi Spring Revolution Leading Committee
  121. Kyauktada Strike Committee (KSC)
  122. La Communauté Birmane de France
  123. Latpadaung Region Strike Committee
  124. LGBT Alliance
  125. LGBT Alliance Myanmar (Kalay Region)
  126. LGBT Alliance Myanmar (Kyaukse Region)
  127. LGBT Community Yangon
  128. LGBT Union – Mandalay
  129. Magway People’s Revolution Committee
  130. Magway Region Human Rights Network
  131. Maharaungmyay Township People’s Strike
  132. Mandalar University Students’ Strike
  133. Mandalay Alliance Coalition Strike
  134. Mandalay Medical Family (MFM)
  135. Mandalay Regional Youth Association – Revolution Core Group
  136. Mandalay Strike Force (MSF)
  137. Mandalay Women Strike
  138. Mandalay Youth Strike
  139. Mandalay-based People’s Strike
  140. Mandalay-Based University Students’ Unions (MDY_SUs)
  141. MayMyo Strike Force
  142. Mekong Watch
  143. Milk Tea Alliance Thailand
  144. Minority Affairs Institute
  145. Monywa LGBT Strike
  146. Monywa People’s Strike Steering Committee
  147. Monywa Women Strike
  148. Monywa-Amyint Road Strike Leading Committee
  149. Monywa-Amyint Road Women Strike
  150. Movement for Alternatives and Solidarity in Southeast Asia
  151. Multi-Religions Strike
  152. Muslim Youth Network
  153. Mya Taung Strike
  154. Myanmar Accountability Project (MAP)
  155. Myanmar Action Group Denmark
  156. Myanmar anti-military coup movement in New Zealand
  157. Myanmar Campaign Network (Australia)
  158. Myanmar Catholic Community In Norway
  159. Myanmar Community Group Christchurch New Zealand
  160. Myanmar Community Group Dunedin New Zealand
  161. Myanmar Community in Italy
  162. Myanmar Community in Norway
  163. Myanmar Emergency Fund – Canada
  164. Myanmar Engineers – New Zealand
  165. Myanmar Global Support Foundation
  166. Myanmar Gonye (New Zealand)
  167. Myanmar Hindu Union
  168. Myanmar Institute of Information Technology Students’ Strike
  169. Myanmar Labor Alliance (MLA)
  170. Myanmar Labour News
  171. Myanmar People Alliance (Shan State)
  172. Myanmar Students’ Union in New Zealand
  173. Myaung Youth Network
  174. MyaYar Knowledge Tree
  175. Myingyan Civilian Movement Committee
  176. Nelson Myanmar Community Group New Zealand
  177. Network for Human Rights Documentation – Burma (ND-Burma)
  178. Network of University Student Unions – Monywa
  179. New Myanmar Foundation (NMF)
  180. New Zealand Campaign for Myanmar
  181. New Zealand Doctors for NUG
  182. New Zealand Karen Association
  183. New Zealand Zo Community Inc.
  184. NLD Organization Committee (International) Norway
  185. No Business With Genocide
  186. 12 Basic Education Branch High School (Maharaungmyay) Students’ Union
  187. North Dagon & East Dagon News
  188. Norway Matu Community
  189. Norway Rvwang Community
  190. Nyan Lynn Thit Analytica
  191. OCTOPUS (Youth Organization)
  192. Pa-O Women’s Union (PWU)
  193. Pale Township People’s Strike Steering Committee
  194. Politics for Women Myanmar
  195. Progressive Muslim Youth Association (PMYA)
  196. Progressive Voice (PV)
  197. Pyi Gyi Tagon Strike Force
  198. Pyithu Gonye (New Zealand)
  199. Queers of Burma Alternative (QBA)
  200. Rainbows Talk
  201. Representative Committee of University Teacher Associations (RC of UTAs)
  202. Rohingya Community in Norway
  203. Rohingya Maìyafuìnor Collaborative Network (RMCN)
  204. Rvwang Community Association New Zealand
  205. Samgha Sammaga-Mandalay
  206. Save Myanmar Fundraising Group (New Zealand)
  207. Save the Natural Resource (SaNaR)
  208. Seinpann Strike
  209. Shan Community (New Zealand)
  210. Shan MATA
  211. Shwe Pan Kone People`s Strike Steering Committee
  212. Sisters 2 Sisters
  213. Sitt Nyein Pann Foundation
  214. Solidarity for People’s Education and Lifelong Learning
  215. Southern Initiative
  216. Southern Youth Development Organization
  217. Stop the War Coalition Philippines
  218. Sujata Sisters Group (NZ)
  219. Support Group for Democracy in Myanmar (NL)
  220. Swedish Burma Committee
  221. Ta’ang Women’s Organization (TWO)
  222. Taze Strike Committee
  223. Taze Women Strike
  224. Thai Action Committee for Democracy in Burma (TACDB)
  225. Thakhin Kodaw Mhine Peace Network (Monywa)
  226. Thayat Chaung Women Strike
  227. The 88 Generation Peace and Open Society (Monywa)
  228. The Ladies Organization
  229. The Mekong Butterfly
  230. Think Centre, Singapore
  231. Twitter Team for Revolution (TTFR)
  232. S. Campaign for Burma
  233. Union Aid Abroad – APHEDA
  234. Unitarian Universalist Service Committee
  235. University Students’ Unions Alumni Force
  236. Volunteers in Myanmar
  237. Wetlet Revolution Leading Committee
  238. Wetlet Township Women Strike
  239. White Coat Society Yangon (WCSY)
  240. Women Advocacy Coalition – Myanmar (WAC-M)
  241. Women Alliance Burma (WAB)
  242. Women for Justice
  243. Women Lead Resource Center (WLRC)
  244. Women Peace Network (WPN)
  245. Women’s Organization Of Political Prisoners (WOPP)
  246. Women’s Peace Network (WPN)
  247. Yadanabon University Students’ Union (YDNBUSU)
  248. Yangon Deaf Group
  249. Yangon Women Strike
  250. Yasakyo Township People`s Strike Steering Committee
  251. Yinmarpin and Salingyi All Villages Strike Committee
  252. Youth Empowerment
  253. Youth for Democratization of Myanmar (UDM)
  254. Zomi Christian Fellowship of Norway
  255. Zomi Community Norway
  256. စစ်ကိုင်းတိုင်းဒေသ သပိတ်အင်အားစု
  257. ယိမ်းနွဲ့ပါး
  258. သမိုင်းသယ်ဆောင်သူများ
La junte birmane reçoit de nouveaux avions d’AVIC, proche partenaire d’Airbus, contribuant à des attaques aériennes indiscriminées

La junte birmane reçoit de nouveaux avions d’AVIC, proche partenaire d’Airbus, contribuant à des attaques aériennes indiscriminées

23 décembre 2024

La junte militaire birmane a mis en service au moins huit nouveaux avions fournis par l’Aviation Industry Corporation of China (AVIC), un partenaire proche du géant européen de l’aérospatiale Airbus qui y détient des parts.

Un examen des médias contrôlés par la junte lors de l’anniversaire de l’armée de l’air birmane, qui a eu lieu le 15 décembre 2024, montre un avion d’attaque léger Hongdu K-8 (numéro de queue MAF/3941), au moins six avions de combat légers FTC-2000G (dont les numéros de queue MAF/1407, MAF/1411, MAF/1412 et MAF/1413) et un avion de transport militaire Shaanxi Y-8 (numéro de queue MAF/5922).

Ces types d’avions sont régulièrement utilisés par la junte militaire pour effectuer des frappes aériennes indiscriminées sur la population civile. Entre février 2021 et août 2024, la junte a tué, à minima, 1749 civils dans des milliers de frappes aériennes en toute impunité.

Le dernier transfert de nouveaux avions AVIC montre que l’entreprise continue d’aider et de soutenir les crimes de guerre perpétrés par la junte.

Malgré l’attention croissante du public et les preuves des graves violations des droits humains, impliquant AVIC, Airbus a publiquement nié tout investissement préjudiciable.

Une enquête menée par Info Birmanie et Justice For Myanmar a établi le lien entre Airbus et AVIC, qui a livré de nombreux avions à l’armée birmane, notamment depuis la tentative de coup d’État de 2021 et en dépit du règlement n° 401/2013 du Conseil de l’Union Européenne concernant des mesures restrictives à l’encontre du Myanmar/Birmanie.

Cette situation a donné lieu à des manifestations exigeant qu’Airbus utilise son influence sur AVIC pour mettre fin aux livraisons continues d’avions militaires, d’armes et de services de maintenance, de réparation et de révision d’aéronefs à la junte de Birmanie.

Dans une récente déclaration publique, Airbus a défendu sa relation avec AVIC, qu’il décrit comme « un groupe public chinois d’entreprises d’aviation civile, d’aérospatiale et de défense », et a confirmé qu’il détient une participation de 5 % dans AviChina Industry & Technology Company Limited (AviChina), faisant d’Airbus le premier actionnaire international de cette filiale clé d’AVIC.

Alors qu’Airbus insiste sur le fait que sa participation financière et ses relations commerciales avec AVIC « sont exclusivement axées sur l’aviation civile et les services », il est impossible de dissocier les activités civiles et militaires d’AVIC, notamment en raison de la politique chinoise de fusion entre le militaire et le civil, qui intègre la recherche civile dans les industries militaires.

Dans ce contexte, nous ne voyons pas comment Airbus peut garantir que son activité avec AVIC est limitée à l’aviation civile et notons qu’Airbus n’a pas pris en compte cette situation dans son plan de vigilance.

En tant qu’actionnaire d’AviChina, Airbus est tenu de respecter les normes internationales en matière de commerce et de droits humains, notamment les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales, qui exigent des entreprises qu’elles fassent preuve d’une diligence raisonnable en matière de droits humains dans le cadre de leurs relations d’affaires.

La position d’Airbus contraste fortement avec les actions d’autres investisseurs institutionnels, notamment le fonds souverain norvégien et d’importants investisseurs et fonds de pension néerlandais, qui se sont tous retirés d’AviChina en raison de préoccupations éthiques et des risques pour les droits humains posés par le transfert par AVIC de matériel militaire vers la Birmanie.

La défense par Airbus de son partenariat avec AVIC soulève de sérieuses questions quant à son engagement à réduire le risque que ses investissements contribuent à porter atteinte aux droits humains.

Le déni public d’Airbus de toute responsabilité éthique n’a fait qu’intensifier les appels à la responsabilité, y compris des manifestations en Birmanie et à Londres, ainsi qu’une lettre ouverte adressée au PDG d’Airbus, Guillaume Faury, par plus de 300 organisations internationales et locales de la société civile, dont Justice For Myanmar et Info Birmanie, appelant à mettre fin à tous les investissements dans des entreprises qui permettent les crimes de guerre commis par la junte militaire birmane.

La lettre demande à Mr. Faury de prendre « la responsabilité de s’assurer que vous ne permettez pas des crimes d’atrocité par les liens financiers et stratégiques d’Airbus avec AVIC et ses sociétés directement associées telles que AviChina ».

Si Airbus veut se conformer aux normes internationales en matière de droits humains, l’entreprise doit user de son influence sur AVIC pour mettre un terme au flux continu d’armes, d’avions militaires et de services de maintenance fournis à l’armée birmane par AVIC et ses filiales.

Pour plus d’informations

Lire le rapport #Airbusted en français et en anglais ici et l’article de Disclose « Birmanie : Airbus impliqué dans l’armement de la junte militaire »

Communiqué en anglais, format PDF

Communiqué en français, format PDF

Info Birmanie et Justice For Myanmar demandent aux autorités françaises d’enquêter sur une étudiante d’HEC Paris liée à l’armée birmane

Info Birmanie et Justice For Myanmar demandent aux autorités françaises d’enquêter sur une étudiante d’HEC Paris liée à l’armée birmane

Info Birmanie et Justice For Myanmar demandent urgemment au gouvernement français d’enquêter sans délai sur les avoirs de Theint Win Htet en France, de les geler et d’évaluer s’il y a lieu de remettre en question son droit de séjour en France.

Le 3 avril 2024, les avocats français William Bourdon et Lily Ravon, agissant en tant que conseils pour Justice For Myanmar, ont signalé Theint Win Htet aux autorités françaises en leur demandant de geler tous ses avoirs sur le territoire français et d’envisager le retrait de son droit de séjour en France. Ils ont également écrit à HEC Paris pour demander à l’école d’informer les autorités françaises sur les sources de financement de Theint Win Htet et d’envisager de révoquer son admission.

HEC bénéficie du statut d’Etablissement d’Enseignement Supérieur Consulaire (EESC) et, à ce titre, la CCI Paris Ile-de-France est l’un de ses principaux actionnaires. Le 5 avril 2024, Info Birmanie et Justice For Myanmar ont écrit à la CCI Paris Ile-de-France pour faire part de leurs préoccupations concernant la présence de Theint Win Htet à HEC, HEC Investment Club et International Consulting Club, du soutien implicite des nombreux chefs d’entreprise et institutions qui siègent au conseil d’administration que cette admission à HEC pourrait impliquer, et des risques liés à l’utilisation des connaissances et du réseau mis à disposition de Theint Win Htet dans le contexte birman.


Theint Win Htet est membre de la famille fondatrice du Shwe Byain Phyu Group of Companies, un conglomérat en relation avec l’armée birmane. D’après son profil LinkedIn, elle a été admise à HEC Paris, une école de commerce française réputée.

Le groupe Shwe Byain Phyu est un important conglomérat qui entretient des liens étroits avec l’armée birmane, notamment un partenariat pour l’importation de pétrole avec Myanma Economic Holdings Limited (MEHL), une société sanctionnée par l’Union Européenne (UE), et des intérêts dans les secteurs de l’exploitation minière et du bois, qui sont désormais dominés par des entreprises d’État sous le contrôle de la junte, sanctionnées également par l’UE.

En raison des affaires de sa famille avec la junte militaire birmane et de ces consortiums, les États-Unis ont sanctionné le 31 janvier 2024 Theint Win Htet, son frère Win Paing Kyaw, ses parents Thein Win Zaw et Tin Latt Min, ainsi que le Shwe Byain Phyu Group of Companies. Dans l’annonce de ces sanctions, les États-Unis ont noté le rôle de Theint Win Htet, de son frère et de sa mère dans « diverses entreprises étroitement liées au régime ».

En 2022, le groupe Shwe Byain Phyu a pris le contrôle de Telenor Myanmar, rebaptisé ATOM Myanmar, mettant en péril les données personnelles de millions d’utilisateurs, alors que la junte tente de renforcer la surveillance dans le cadre de sa campagne de terreur contre le peuple de Birmanie.

Depuis le coup d’État de l’armée, Theint Win Htet est actionnaire et gérante de One Telecom Company Limited, une société créée lors de l’acquisition de Telenor Myanmar par Shwe Byain Phyu. En 2023, Theint Win Htet a effectué un stage chez ATOM Myanmar en tant qu’analyste financière.

Theint Win Htet a également détenu des parts dans Min Shwe Myine Enterprise Limited, une société pétrolière du Myanmar qui a formé un consortium en 2022 pour « trouver des fournisseurs fiables en Russie afin de renforcer le partenariat Myanmar-Russie ».

Selon les sources de Justice For Myanmar, les dépenses de Theint Win Htet pour financer son mode de vie et ses études en France sont prises en charge par sa famille.

Info Birmanie et Justice For Myanmar appellent l’UE à imposer d’urgence des sanctions au groupe Shwe Byain Phyu et à ses propriétaires et directeurs, dont Theint Win Htet, et à renforcer ses sanctions ciblées pour bloquer l’accès de la junte aux fonds, aux armes, aux équipements et au carburant d’aviation, en coordination avec ses alliés.

Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar, déclare :

« Le fait que Theint Win Htet puisse étudier en France est un nouveau signe du grave manque de coordination des sanctions imposées après la tentative illégale de coup d’État de l’armée. »

« La présence de Theint Win Htet en France compromet les sanctions de l’UE à l’encontre des partenaires commerciaux du groupe Shwe Byain Phyu et les sanctions des États-Unis à l’encontre de Theint Win Htet et des membres de sa famille. »

« La France devrait rapidement enquêter et geler tous les avoirs en France appartenant à Theint Win Htet ou aux membres de sa famille et lui interdire l’accès au territoire français. »

« Depuis plus de trois ans, le peuple du Myanmar résiste courageusement à la tentative de coup d’État manqué de l’armée. La France devrait se ranger du côté du peuple et envoyer un message clair selon lequel les complices de la junte birmane ne sont pas les bienvenus sur son territoire. »

Johanna Chardonnieras, coordinatrice d’Info Birmanie, déclare :

« L’intégration à HEC d’une étudiante sous sanctions américaines pour ses liens avec la junte militaire birmane, responsable de graves violations des droits humains, est symptomatique du laisser-faire en place sur le dossier birman. »

« En partageant ses connaissances et son réseau avec Theint Win Htet, HEC, sa direction, son conseil d’administration et ses actionnaires font preuve, au mieux, d’un manque flagrant de diligence dans la procédure d’admission, au pire, d’un mépris pour la lutte du peuple birman pour la liberté. »

« C’est depuis la France que Theint Win Htet continue d’exercer son actionnariat dans le groupe Shwe Byain Phyu, générant des revenus pour la junte et contribuant à la répression sanglante de ses concitoyens. Il appartient donc au gouvernement français de prendre les mesures qui s’imposent, en corollaire de ses condamnations répétées des crimes et exactions commis par la junte militaire et ses déclarations répétées de soutien au peuple birman. »

Pour plus d’informations :

Read this press release and the attached documents here

Article dans Le Monde, « HEC accusée d’avoir admis une étudiante birmane sous sanctions pour ses liens avec la junte »

Birmanie : Un combat pour la Liberté

Birmanie : Un combat pour la Liberté

3 ans après le coup d’État, solidarité avec le peuple birman

Rassemblement inter-associatif le samedi 27 à 14h, à Paris, place Joachim du Bellay.

Mobilisez-vous pour le peuple birman en nous rejoignant ou en proposant une performance, musique, activité via https://forms.gle/Vm2ccgoGDedPd1De6

Vous avez un Longyi ? apportez-le !

Communiqué de presse

Le 27 janvier 2024, à Paris, se tiendra le rassemblement inter-associatif marquant les trois ans du coup d’État survenu en Birmanie (aussi appelé Myanmar), le 1er février 2021. Ce rassemblement vise à exprimer notre solidarité envers le peuple birman qui lutte courageusement pour ses droits fondamentaux.  

En plus des prises de paroles des représentants de l’ACAT-France, Amnesty International, CCFD-Terre Solidaire, Doh Atu-Ensemble pour le Myanmar, Info Birmanie et RSF; l’événement accueillera la représentante du Gouvernement d’Unité Nationale-NUG en France, Nan Su Mon Aung, et la participation d’artistes birmans exilés en France. Ces artistes, ayant fui leur pays d’origine en raison des pressions politiques, réaliseront des performances artistiques poignantes pour illustrer leur résilience et créativité malgré les défis auxquels ils sont confrontés.

Depuis le coup d’État de 2021, la Birmanie a été le théâtre de répressions sanglantes, d’arrestations arbitraires, d’exécutions et de condamnations à mort, sous le joug d’une dictature qui a replongé son peuple dans une précarité sécuritaire, alimentaire et sanitaire. Plus de 18 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire (dont 6 millions d’enfants), 2,6 millions de personnes ont été déplacées à travers le pays, plus de 70 000 maisons ont été incendiées, 20 000 prisonniers politiques sont toujours emprisonnés. La Birmanie connaît une recrudescence des attaques aériennes par la junte : 8 frappes aériennes par mois en 2021, 26 frappes aériennes par mois en 2022 et 32 par mois en 2023. Le coup d’Etat a également stoppé net le fragile élan en faveur de la liberté de la presse qui avait germé après la dissolution de la précédente junte, en 2011. Ces derniers mois, la résistance, grâce à son courage et sa lutte acharnée, a réussi à mettre à mal le régime en place. La prise de villes frontalières avec la Chine et d’une capitale régionale, a permis d’insuffler un nouvel espoir au peuple birman. 

Les associations organisant cet événement réitèrent leur engagement à soutenir les aspirations démocratiques du peuple birman et appellent à une mobilisation internationale en faveur de la justice et des droits humains pour la Birmanie. 

Le rassemblement du 27 janvier 2024, à 14h, place Joachim du Bellay, est l’occasion de rappeler l’importance de la solidarité internationale et de la défense des valeurs démocratiques en allant à la rencontre de différents acteurs de la société civile engagés pour la Birmanie. Les organisateurs encouragent tous ceux qui partagent ce combat à se joindre à cet événement et à contribuer à la prise de conscience de la situation en Birmanie.  

Pour plus d’informations, confirmer votre présence et recevoir la confirmation du lieu veuillez contacter : 

Johanna Chardonnieras, coordinatrice d’Info Birmanie

coordination@info-birmanie.org | 07 62 80 61 33 (signal)


Communiqué de presse

Communiqué de presse

Investir dans le cartel militaire birman : Que finance votre banque ?

Communiqué de Presse, Paris, le 6 juillet 2023 – Plus de deux ans après le coup d’Etat militaire en Birmanie, cinq grandes banques françaises et un fonds de pension sont épinglés pour leurs investissements dans vingt-deux entreprises liées aux militaires birmans dans un rapport publié aujourd’hui par Info Birmanie, BankTrack et Justice for Myanmar.  

Ce rapport, soutenu par ALTSEAN-Burma, la FIDH et Reporters sans frontières, révèle que ces investissements du Crédit Agricole, de La Banque Postale, du groupe BPCE, de BNP Paribas, de la Société Générale et du Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR) s’élèvent à plus de 6 milliards de dollars américains, dont 75 % dans le secteur des énergies fossiles. Ces investissements concernent aussi des entreprises dans le secteur de l’armement et des télécommunications au bénéfice de la junte birmane, mise en cause pour crimes de guerre et crimes contre l’Humanité. Les investissements du Crédit Agricole représentent à eux seuls 4 milliards de dollars américains.  

Les entreprises dont ces six institutions financières sont actionnaires ont été divisées en deux catégories : celles ayant une relation directe et ancienne avec l’armée birmane ou avec des entreprises contrôlées par l’armée avant le coup d’Etat (catégorie 1) et celles ayant une relation commerciale directe avec des entreprises publiques sous contrôle militaire suite au coup d’Etat du 1er février 2021 (catégorie 2). 

Le rapport souligne le lien entre ces investissements et les violations généralisées et systématiques des droits humains en Birmanie, notamment l’emprisonnement de 70 journalistes et d’autres restrictions sévères de la liberté de la presse.

Il révèle que le Crédit Agricole investit notamment dans Bharat Electronics Limited (BEL), une entreprise publique d’armement indienne mise en cause pour des ventes de matériel militaire à la junte birmane depuis le coup d’Etat de 2021 et qui est un partenaire de premier plan du groupe Thalès. 

Ces révélations interviennent alors que la France s’apprête à recevoir le premier ministre indien, Narendra Modi, en tant qu’invité d’honneur au défilé du 14 Juillet à Paris, dans le cadre des célébrations des 25 ans du partenariat France-Inde. 

Les investissements français et le partenariat entre l’Inde et la France en matière de défense devraient être rigoureusement passés au crible à l’aune de ces constatations, afin qu’aucun financement français ne soit en mesure d’alimenter le flux d’armes vers la junte. 

Le Crédit Agricole investit également dans l’entreprise Sinotruk Hong Kong Ltd, mise en cause dans un récent rapport de Tom Andrews, Rapporteur Spécial de l’Onu sur la Birmanie, pour avoir transféré des équipements à la junte birmane depuis le coup d’Etat. 

Le Crédit Agricole, le Groupe BPCE, BNP Paribas, la Banque Postale et le Fonds de Réserve pour les retraites détiennent par ailleurs des parts dans la société japonaise KDDI et son partenaire Sumitomo Corporation. Ces entreprises du secteur des télécommunications   continuent de faire affaire avec la junte militaire à travers leurs opérations conjointes avec le Myanmar Posts et Télécommunications (MPT), en soutien des capacités de surveillance de la junte. 

Le rapport interpelle les cinq banques et le fonds de pension par rapport au respect de leurs obligations au titre de la loi sur le devoir de vigilance de 2017 et des standards internationaux sur les entreprises et les droits humains. Nous demandons à ces institutions financières de se désengager immédiatement et de manière responsable des entreprises listées en catégorie 1 et de céder leurs parts dans les entreprises de catégorie 2 dès lors que celles-ci ne cesseraient pas leur soutien à la junte. 

La France doit par ailleurs garantir que le Fond de réserve pour les retraites n’investit pas dans des entreprises liées aux militaires birmans. 

Les données publiées dans le rapport mettent l’accent sur la nécessité pour la France de donner à la loi sur le devoir de vigilance toute sa portée pratique à l’égard des entreprises du secteur financier et sur l’importance des négociations en cours au niveau européen en vue de l’adoption d’une directive sur la diligence raisonnable des entreprises. Il est reproché à plusieurs pays, parmi lesquels la France, de promouvoir un champ d’application restreint du texte en négociation, qui aurait de facto pour effet d’en exclure le secteur financier. La plus grande vigilance s’impose par rapport aux tractations en cours jusqu’à l’adoption du texte final. 

Pour la coordinatrice d’Info Birmanie, “il est urgent de voir le Crédit Agricole désinvestir du fabricant d’armes indien Bharat Electronics Limited, dont le fonds souverain norvégien Norges Bank Investment Management, notamment, a désinvesti en raison de ses ventes d’armes à la junte birmane.”

Yadanar Maung, porte-parole de Justice for Myanmar, déclare : “il est inacceptable que les banques françaises et un fonds de pension continuent d’investir dans des entreprises ayant des liens connus avec l’armée birmane qui commet des atrocités contre son peuple en toute impunité. Ces banques doivent agir maintenant pour s’assurer qu’elles ne soutiennent en aucune manière la junte. Nous appelons la France, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, à prendre une position ferme contre les transferts d’armes à la junte, y compris de l’Inde, et d’appuyer l’adoption d’un embargo sur les armes…”

Henrieke Butijn, chargée de recherche et de campagne climat à BankTrack ajoute : “Il est scandaleux que ces banques n’aient toujours pas pris les mesures adéquates pour évaluer et couper les liens avec les entreprises liées à la junte birmane, même après que leurs investissements ont été révélés il y a deux ans. Cela fait deux ans que la junte a pu utiliser les revenus des combustibles fossiles et les produits d’entreprises telles que Bharat Electronics pour terroriser la population. En n’agissant pas sur leurs investissements, ces groupes français ne violent pas seulement les principes directeurs de l’OCDE et de l’ONU (UNGP), ils trahissent aussi le peuple birman.” 

Contacts Presse :  

Info Birmanie coordination@info-birmanie.org  +  33 7 62 80 61 33 (Signal)

BankTrack henrieke@banktrack.org

Justice For Myanmar media@justiceformyanmar.org

Le communiqué de presse en format PDF en français et en anglais