Rassemblement solidaire aux cotés d’artistes birmans
Commémoration du coup d’Etat du 1er février 2021
Le 1er février 2021, l’armée birmane tente de reprendre le pouvoir par un coup d’Etat. 4 ans plus tard, la population birmane refuse toujours ce retour à la dictature. Pour ce combat pour sa liberté et son avenir, elle subit une répression sanglante. Son quotidien se conjugue entre l’anéantissement de toutes libertés, des attaques aériennes et une crise humanitaire d’une ampleur inédite avec de 20 millions personnes dans le besoin. Malgré l’indifférence de la communauté internationale, le peuple birman poursuit sa lutte avec détermination et résilience.
Programme
Projection du travail de trois femmes photographes birmanes Khin Sandar Nyunt, Shwe Paw Mya Tin et Ri, commentée par Mayco Naing
Dialogue sur les perspectives de la Birmanie avec les chercheurs du Centre Asie du Sud-Est (CNRS-EHESS-INALCO)
Fresque collaborative avec Kyar Pauk
Prise de parole de Nan Su Mon Aung, représentante du Gouvernement d’Unité Nationale en France
Chanson et photographie collective
Retrouvons nous en solidarité avec le peuple birman le 31 janvier à 19h, 4 rue Jean Lantier, Paris
La junte militaire birmane a mis en service au moins huit nouveaux avions fournis par l’Aviation Industry Corporation of China (AVIC), un partenaire proche du géant européen de l’aérospatiale Airbus qui y détient des parts.
Un examen des médias contrôlés par la junte lors de l’anniversaire de l’armée de l’air birmane,
qui a eu lieu le 15 décembre 2024, montre un avion d’attaque léger Hongdu K-8
(numéro de queue MAF/3941), au moins six avions de combat légers FTC-2000G (dont les numéros de queue MAF/1407, MAF/1411,
MAF/1412 et MAF/1413) et un avion de transport militaire Shaanxi Y-8 (numéro de
queue MAF/5922).
Une enquête menée par Info Birmanie et Justice For Myanmar a établi le lien entre
Airbus et AVIC, qui a livré de nombreux avions à l’armée birmane, notamment
depuis la tentative de coup d’État de 2021 et en dépit du règlement n° 401/2013 du Conseil de l’Union Européenne concernant des
mesures restrictives à l’encontre du Myanmar/Birmanie.
Cette situation a donné
lieu à des manifestations exigeant qu’Airbus utilise son influence sur AVIC
pour mettre fin aux livraisons continues d’avions militaires, d’armes et de
services de maintenance, de réparation et de révision d’aéronefs à la junte de
Birmanie.
Dans une récente déclaration publique, Airbus a défendu sa relation avec AVIC, qu’il
décrit comme « un groupe public chinois d’entreprises d’aviation civile,
d’aérospatiale et de défense », et a confirmé qu’il détient une
participation de 5 % dans AviChina Industry & Technology Company Limited
(AviChina), faisant d’Airbus le premier actionnaire international de cette
filiale clé d’AVIC.
Alors qu’Airbus insiste
sur le fait que sa participation financière et ses relations commerciales avec
AVIC « sont exclusivement axées sur l’aviation civile et les services »,
il est impossible de dissocier les activités civiles et militaires d’AVIC,
notamment en raison de la politique chinoise de fusion entre le militaire et le
civil, qui intègre la recherche civile dans les industries militaires.
Dans ce contexte, nous ne
voyons pas comment Airbus peut garantir que son activité avec AVIC est limitée
à l’aviation civile et notons qu’Airbus n’a pas pris en compte cette situation
dans son plan de vigilance.
En tant qu’actionnaire
d’AviChina, Airbus est tenu de respecter les normes internationales en matière
de commerce et de droits humains, notamment les principes directeurs de l’OCDE
à l’intention des entreprises multinationales, qui exigent des entreprises
qu’elles fassent preuve d’une diligence raisonnable en matière de droits humains
dans le cadre de leurs relations d’affaires.
La position d’Airbus
contraste fortement avec les actions d’autres investisseurs institutionnels,
notamment le fonds souverain norvégien et d’importants investisseurs et fonds
de pension néerlandais, qui se sont tous retirés d’AviChina en raison de préoccupations
éthiques et des risques pour les droits humains posés par le transfert par AVIC
de matériel militaire vers la Birmanie.
La défense par Airbus de
son partenariat avec AVIC soulève de sérieuses questions quant à son engagement
à réduire le risque que ses investissements contribuent à porter atteinte aux
droits humains.
Le déni public d’Airbus
de toute responsabilité éthique n’a fait qu’intensifier les appels à la
responsabilité, y compris des manifestations en Birmanie et à Londres, ainsi
qu’une lettre ouverte adressée au PDG d’Airbus, Guillaume Faury, par
plus de 300 organisations internationales et locales de la société civile, dont
Justice For Myanmar et Info Birmanie, appelant à mettre fin à tous les
investissements dans des entreprises qui permettent les crimes de guerre commis
par la junte militaire birmane.
La lettre demande à Mr.
Faury de prendre « la responsabilité de s’assurer que vous ne permettez pas
des crimes d’atrocité par les liens financiers et stratégiques d’Airbus avec
AVIC et ses sociétés directement associées telles que AviChina ».
Si Airbus veut se
conformer aux normes internationales en matière de droits humains, l’entreprise
doit user de son influence sur AVIC pour mettre un terme au flux continu
d’armes, d’avions militaires et de services de maintenance fournis à l’armée birmane
par AVIC et ses filiales.
Prisée par les touristes, l’Asie est un continent dont les réalités sociales et les vécus de ses habitants restent méconnus. Au-delà des images de carte postale, l’Asie est un continent en résistance. Entre soulèvement et résilience, se dressant face à l’autoritarisme, ses peuples affichent leurs volontés de liberté, de respect des droits humains et de démocratie. C’est cette diversité de peuples en lutte pour leurs droits que nous souhaitons vous faire découvrir.
Prise de parole de Jean-Luc Romero-Michel (confirmé) Adjoint à la Maire de Paris chargé des Droits humains, de l’Intégration et de la Lutte contre les discriminations
10h00 – 11h25 | La répression transnationale : la peur, passagère clandestine des activistes en exil
La répression transnationale est une pratique fréquente des régimes autoritaires. Cette répression constitue à la fois une violation des droits humains pour les activistes et également une menace pour la liberté d’expression et la démocratie dans le monde. La gravité préoccupante de cette pratique à l’encontre des activistes ouïgours, tibétains et birmans ainsi que leur résistance en persévérance seront mises en lumière.
Intervenants
Mirkamel Tourghoun, membre de l’Institut Ouïghour d’Europe | Le lien entre la répression transnationale chinoise et le génocide ouïghour
Tin Tin Htar Myint, présidente de Doh Atu – Ensemble pour le Myanmar | La résistance malgré la peur et la répression : le courage d’un peuple
Vincent Metten, directeur des affaires européennes – International Campaign for Tibet / La répression transnationale de la République populaire de Chine envers les Tibétains
Modérateur
Jean-Luc Romero-Michel, Adjoint à la Maire de Paris chargé des Droits humains, de l’Intégration et de la Lutte contre les discriminations
Témoignage
Salai Yaw Aung, ancien membre du comité de direction central de Front Démocratique des Étudiants Birmans (ABSDF – All Burma Students’ Democratic Front)
11h30 – 13h00 | Traite des êtres humains : lien de la honte entre Asie et Europe
La traite des êtres humains, bien que souvent méconnue, est le 3ème trafic illégal générant le plus de profit au monde. D’après les Nations Unies, 50 millions de personnes seraient actuellement en situation d’esclavage de par le monde, un chiffre inégalé dans l’histoire de l’humanité. Parmi elles, des milliers de personnes originaires d’Asie du Sud-Est seraient exploitées en France. En Birmanie, plus de 120 000 personnes seraient retenues dans les scam-centers selon l’ONU, avec pour seul objectif de vous arnaquer. Comment fonctionnent ces réseaux ? Quels recours pour les victimes ? Comment circulent les profits ? à qui profite le crime ?
Intervenants
Johanna Chardonnieras, coordinatrice d’Info-Birmanie | Les scam-centers, carrefour des violations des droits, de la Birmanie au reste du monde
Roxane Ouadghiri Hassani, directrice adjointe du CCEM | Se reconstruire après l’esclavage domestique, de la résilience individuelle à la résistance collective
Zita Cabais Obra, survivante et membre du CA du CCEM | De victime à survivant, encourager et permettre la participation des personnes concernées dans leur lutte
14h00 – 15h25 | Au-delà de l’interdit, informer sous la censure
Dans les régimes autoritaires comme la Chine, le Vietnam et la Birmanie, les journalistes et blogueurs indépendants se heurtent à des obstacles considérables lorsqu’ils tentent d’informer le public. Toute une gamme d’outils, tant légaux que illégaux, y sont utilisés pour censurer toute information qui dévie de la ligne officielle du gouvernement. Les journalistes qui osent critiquer le gouvernement sont accusés de “subversion” et risquent de longues peines de prison. Au Vietnam, les autorités utilisent des lois vagues sur la sécurité nationale pour arrêter les blogueurs et les activistes.
Intervenants
Thibaut Bruttin, Directeur général de Reporters Sans Frontières |Panorama de la liberté de presse en Asie
Kak, dessinateur de presse, président de Cartooning for Peace | La persécution des caricaturistes en Asie
Michel Tran Duc, Directeur du plaidoyer de Viet Tan | La censure en ligne opérée par le Vietnam
Maryse Artiguelong, Interventions publiques de la| Ligue des Droits de l’Homme | La nécessité du plaidoyer international pour aider les activistes sur le terrain
Témoignage
Jérémy André, reporter au Point | Le musellement de la liberté de presse à Hong Kong, puis la Birmanie
Modératrice
Pénélope Faulkner, Présidente | Comité Vietnam pour la défense des droits de l’Homme (VCHR)
15h30 – 17h00 | La cohabitation délicate aux confins de la Chine
La Chine continue patiemment à grignoter le monde avec son projet des nouvelles Routes de la Soie, et s’étale lentement mais sûrement le long de ses frontières, provoquant des incidents dans les Mers du Sud, notamment avec les pêcheurs Philippins, ou en revendiquant des îles actuellement occupées par le Vietnam ou le Japon, entre autres. Elle annexe des terrains de plus en plus conséquents au Cambodge et au Laos, sous prétexte de construire des infrastructures : gare à la frontière du Laos, zone touristique au Cambodge, et installation massive de nombreux émigrés chinois au Nord de la Thaïlande. La destruction progressive des cultures de populations allogènes à l’intérieur de la Chine (Turkestan Oriental, Mongolie Intérieure, Tibet) ne fait que s’aggraver malgré les protestations émises par les premiers concernés et les institutions internationales.
Intervenants
Alain Wang, Trésorier de Forum Chine-Europe| Entre séduction et coercition : l’expansionnisme chinois dans son environnement géographique proche
Dilnur Reyhan, Présidente de L’Institut Ouïghour d’Europe| Les conséquences de la minorisation des peuples colonisés par la Chine
Katia Buffetrille, Ingénieur de recherche de l’École pratique des Hautes Études | Comment se manifeste l’occupation chinoise sur l’ensemble du Plateau tibétain ? Et comment y répondent les Tibétains ?
Geneviève Garrigos, maîtresse de cérémonie Ancienne présidente d’Amnesty International-France, élue conseillère de Paris dans le XXème arrondissement et présidente de la commission “Associations – Sports – Relations internationales”
Chorégraphie » Yan.GONE » interprétée par Hpone Soe
Chant » Liberté » interprété en français et vietnamien par Tố Lan
Chant et chorégraphie » Lumières et espoirs » interprétés par la chorale Truong Duong et Kim Hương
Trilogie musicale – » Larmes « , « Close the sky », » Nocturne » interprétée par Phyu Phyu Kyaw Thein
Chant » Plane of Hope » interprétée en birman par Yati Khin
19h15 | Discours de fin de journée
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Les organisateurs
L’ACAT – France (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) est une ONG chrétienne œcuménique et laïque, de défense des droits de l’Homme créée en 1974. Reconnue d’utilité publique, elle est membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, de la Coalition mondiale contre la peine de mort et de la Plateforme des droits de l’Homme. L’ACAT-France a pour but de combattre partout dans le monde les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, la torture, les exécutions capitales judiciaires ou extra-judiciaires, les disparitions, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les génocides.
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Fondé en 2022, Doh Atu – Ensemble pour le Myanmar est pour but de promouvoir la Birmanie à travers la culture, l’art, la littérature et l’artisanat mais aussi mettre en lumière ce qui se passe en Birmanie, pour y défendre les droits humains.
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Fondée en 1996, Info Birmanie agit pour les droits humains et la démocratie en Birmanie. Notre mission? Relayer les voix de la société civile birmane, par des actions de plaidoyer auprès des acteurs économique et politique, informé et sensibiliser le public francophone.
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Créée en 1989, au lendemain du massacre de la place Tian’anmen, Solidarité Chine œuvre à maintenir la mémoire de ce crime, et vient en aide aux militants pour la démocratie en Chine et à l’étranger. L’association informe sur l’état de la répression en Chine.
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Grâce à un réseau de membres actifs au Viêt Nam et à travers le monde, Viet Tan veut construire une démocratie durable dans le pays, se mobiliser pour la justice sociale et les droits humains pour le peuple vietnamien par des moyens pacifiques.
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Un théâtre-monde ouvert à la diversité de toutes les formes et toutes les cultures.
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Les organisations participantes
Créée en 2006 à l’initiative de Kofi Annan, Prix Nobel de la Paix et ancien secrétaire général de l’Onu, et du dessinateur de presse Plantu, l’association Cartooning for Peace est un réseau international de 344 dessinateurs de presse de 78 pays engagés à promouvoir, par le langage universel du dessin de presse, la liberté d’expression, les droits humains et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
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Le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM) combat depuis 1994 toutes les formes de traite des êtres humains à des fins d’exploitation par le travail, notamment domestique. Il apporte une assistance sociale et juridique aux victimes dans toute la France et dénonce ces situations partout dans le monde. Il a pour mission la mise à l’abri, la protection et la défense des victimes. À cette fin, il lutte pour la poursuite et la condamnation des auteurs, interpelle les pouvoirs publics et sensibilise l’opinion publique. En 2023, il a accompagné 304 personnes victimes, originaires de 49 pays.
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Le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (VCHR), fondé à Paris en 1975, a été pionnier parmi les organisations vietnamiennes à l’étranger et travaille de longue date pour promouvoir et protéger les droits fondamentaux au Vietnam, tels que les droits à la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique, à la liberté religieuse, les droits des femmes et des minorités, etc.. Le VCHR porte la voix d’une société civile vietnamienne étouffée avec laquelle il travaille étroitement, aide les défenseurs des droits humains et les victimes au Vietnam. Sur la scène internationale, le VCHR travaille en étroite collaboration avec les institutions internationales (ONU), les parlements et les organisations de la société civile afin de presser le Vietnam d’établir un véritable État de droit et de mettre sa législation en conformité avec le droit international. Le VCHR est affilié à la FIDH et est membre de la Plateforme des droits de l’Homme (PDH), de la European Platform against Religious Intolerance and Discrimination (EPRID) et de la Vietnam Climate Defenders Coalition. La présidente du VCHR est Penelope Faulkner.
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La LDH – Ligue des droits de l’Homme est une association indépendante, engagée pour la défense des droits et libertés. Elle agit contre les injustices, le racisme, le sexisme, l’antisémitisme et les discriminations et défend la liberté d’expression, le droit de manifester ou encore de vivre dans un environnement sain et durable. Elle décline ses actions partout en France par le biais de ses sections locales et grâce à ses membres pour interpeller les pouvoirs publics et les institutions internationales, observer les pratiques policières, assurer des permanences d’accès au droit ou encore intervenir en milieu scolaire.
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LHAKAR FRANCE a été créée en 2016. C’est une association loi 1901 qui œuvre pour la préservation de la Culture Tibétaine et les droits de l’Homme au Tibet.
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Basé à Paris, Institut Ouïghour d’Europe est une association de loi 1901 et il défend et promeut la langue et la culture ouïghoure en Europe et les intérêts et le droit du peuple ouïghour.
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International Campaign for Tibet (ICT) est une association à but non lucratif qui œuvre pour la promotion des droits humains et des libertés démocratiques du peuple tibétain. Fondée à Washington en 1988, elle est aujourd’hui le plus grand groupe de soutien au Tibet dans le monde, avec des bureaux à Amsterdam, Berlin et Bruxelles. ICT rend compte des événements au Tibet, défend les droits humains et le droit à l’autodétermination des Tibétains dans les enceintes nationales et internationales et elle œuvre à la préservation de l’identité culturelle unique du Tibet.
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Reporters Sans Frontières – RSF est une organisation non gouvernementale internationale fondée en 1985, reconnue d’utilité publique en France et présente dans 14 pays. Elle se donne pour objectif la défense de la liberté de la presse et du droit à l’information fiable partout dans le monde.
Comment un proche partenaire d’Airbus, AVIC, fournit des armes à l’armée birmane et ce qu’Airbus devrait faire à ce sujet
Le géant français de l’aérospatiale Airbus est un investisseur et un partenaire d’ Aviation Industry Corporation of China-AVIC, un fournisseur clé d’aéronefs de l’armée birmane, qui sont utilisés pour commettre des crimes internationaux.
Airbusted, un rapport conjoint avec Justice For Myanmar, détaille les affaires d’AVIC avec l’armée birmane et les liens d’Airbus avec AVIC. Malgré le rôle évident d’AVIC dans l’armement de la junte birmane, Airbus a non seulement maintenu, mais augmenté ses investissements et sa collaboration avec les entreprises d’AVIC.
Justice For Myanmar et Info Birmanie demandent à Airbus d’utiliser son influence pour faire pression sur AVIC afin qu’elle cesse toute activité avec l’armée birmane, ou qu’Airbus se désengage de manière responsable.
#Airbus est fier de son éthique et de sa vision d’un avenir meilleur mais l’un de ses partenaires clés aide une junte militaire à commettre des crimes de guerre
« Airbus ferme les yeux depuis trop longtemps sur les affaires douteuses conclues par AVIC avec la brutale junte militaire du Myanmar.
« Avec la documentation et les rapports crédibles des Nations Unies sur la crise des droits humains au Myanmar, Airbus devait savoir que son partenaire commercial clé, AVIC, fournissait des aéronefs, des armes et des services de maintenance technique à la junte du Myanmar.
« Airbus et ses États actionnaires doivent mettre fin au flux d’armes d’AVIC vers l’armée génocidaire du Myanmar, ou s’assurer qu’Airbus cesse définitivement ses activités avec AVIC.
« Comment prendre au sérieux les condamnations de l’Espagne, de l’Allemagne et de la France si leurs investissements soutiennent la junte au Myanmar ?
Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar
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« De multiple outils ont été mis en place, en France, au niveau européen et international pour garantir la responsabilité des entreprises. Notre enquête établit de sérieux doutes sur la capacité d’Airbus à les respecter sur la conflit birman.
« Airbus n’est pas une entreprise comme les autres, de par sa production liée à la défense et du fait de l’identité de ses actionnaires fixes : des Etats. Les gouvernements français, espagnol et allemand ont une responsabilité et un devoir d’agir lorsque le partenaire d’Airbus est lié à des crimes de guerre.
« Les gouvernements français, espagnol et allemand, aux côtés de l’Union Européenne ont condamné les atrocités commises en Birmanie. Aujourd’hui ils ont l’occasion de montrer leurs capacité d’actions, en cohérence avec leurs discours, valeurs et prise de sanctions.
Johanna Chardonnieras, coordinatrice d’Info Birmanie
Une nouvelle enquête révèle l’existence d’entreprises soutenant l’armée de l’air birmane, qui commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en toute impunité.
Traduction française par Info Birmanie, du communiqué de presse de Justice For Myanmar du 29 août 2024 : « Justice for Myanmar reveals global network enabling Myanmar military’s use of ATR aircraft »
Justice For Myanmar a mis au jour un réseau mondial d’entreprises qui ont permis à l’armée birmane d’acquérir et d’exploiter au moins dix Avions de Transport Régional (ATR) de fabrication française à partir de 2013.
L’armée a utilisé ces appareils pour transporter des troupes
et des armes utilisées pour commettre des crimes internationaux, ainsi que pour
la surveillance et la reconnaissance.
L’enquête révèle que des sociétés internationales, des
courtiers en armes militaires privés et des compagnies aériennes commerciales
ont transféré des avions ATR à l’armée, en dissimulant dans certains cas
l’utilisateur final, dans une tentative apparente d’échapper aux sanctions.
Des entreprises birmanes et des entreprises internationales
ont également aidé l’armée en achetant des pièces détachées et en fournissant
des services de maintenance.
Des entreprises établies dans l’Union Européenne – notamment ATR et Sabena Technics en France et Axis Flight Simulation Systems en Autriche – ont permis la poursuite des opérations de vol des avions ATR de l’armée en assurant la réparation des principaux composants, en fournissant des pièces de rechange et des éléments clés, et en permettant la formation des pilotes de l’armée de l’air birmane au pilotage d’avions ATR.
Ces activités ont eu lieu malgré les mesures restrictives de
l’UE à l’égard du Myanmar en vigueur au cours de la période examinée et
renforcées en 2018.
Des entreprises de Singapour ont permis la poursuite des
opérations aériennes des avions ATR au Myanmar en fournissant des pièces de
rechange essentielles, y compris après la tentative de coup d’État de l’armée.
Air KBZ – rebaptisée Mingalar Aviation, détenue par le
groupe de crony 24 Hour, a joué un rôle central en transférant deux avions ATR
à l’armée de l’air et en permettant au courtier en armes International Gateways
Group d’utiliser son nom pour acheter deux autres ATR à Vietnam Airlines avant le
coup d’État.
Air KBZ a également loué au moins deux ATR à l’armée pour un
usage commercial, lui procurant une source de revenus.
Le conglomérat de crony KT Group, lié à l’armée, a négocié
l’acquisition de deux avions ATR pour l’armée, par l’intermédiaire de sa
filiale MWG Limited, établie dans les îles Vierges britanniques.
D’autres avions ATR ont été fournis par le conglomérat de
crony Htoo Group, qui a en outre assuré la maintenance d’au moins six des ATR
de l’armée de l’air.
Justice For Myanmar demande aux gouvernements d’empêcher
d’urgence l’armée de l’air birmane et ses courtiers d’accéder aux pièces
détachées et de remplacement, de recevoir une formation pour le personnel
navigant et la maintenance et d’accéder aux instructions nécessaires au
maintien en service de ses avions ATR.
Des sanctions ciblées et coordonnées devraient être étendues
à toutes les entreprises birmanes qui soutiennent la flotte d’ATR de l’armée,
notamment le 24 Hour Group, le KT Group, l’International Gateways Group et le
Htoo Group.
Les mesures existantes doivent être appliquées aux
violations directes et indirectes passées et présentes.
Les entreprises internationales doivent cesser toute activité avec les négociants en armes et les compagnies aériennes civiles birmanes qui soutiennent la junte.
Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar, déclare :
« Il est inacceptable que l’armée birmane ait pu acquérir des avions ATR, des pièces détachées et des services de maintenance pendant de nombreuses années alors qu’elle commettait un génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en toute impunité.
« La junte utilise maintenant ces avions pour transporter ses troupes et ses armes dans le cadre de sa campagne de terreur à l’échelle nationale, soutenant des attaques indiscriminées contre les civils qui s’apparentent à des crimes de guerre.
« ATR et d’autres entreprises internationales ont manqué à leurs responsabilités en matière de droits humains en ne faisant pas preuve de la diligence requise pour empêcher l’utilisation de leurs produits par l’armée birmane.
« Les gouvernements doivent prendre des mesures urgentes pour que l’armée de l’air birmane ne puisse plus utiliser les – au minimum – dix avions ATR sur lesquels elle s’appuie pour mener ses attaques brutales contre des enfants, des écoles, des cliniques et des communautés entières.
« Cela doit impliquer de couper l’accès de l’armée aux pièces détachées, à la formation et à l’assistance technique pour ses avions ATR.
« L’utilisation d’avions français par l’armée birmane pour commettre des crimes internationaux montre également que l’Union européenne doit étendre et mieux appliquer ses mesures restrictives à l’égard du Myanmar.
« Singapour doit également faire davantage pour empêcher l’armée d’accéder aux biens et aux technologies à double usage et pour cesser d’autoriser les courtiers en armes de l’armée birmane d’opérer sur son territoire.
Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar
Le mot « crony ou cronies » est tiré de l’expression
anglaise « crony capitalism » qui pourrait être traduite comme
« capitalisme de connivence ». En Birmanie, on parle de cronies
lorsqu’on désigne les magnats de la finance et de secteurs clés de l’économie
birmane entretenant des relations de copinage avec les hauts gradés de la junte
militaire. Ils sont essentiels à l’existence la junte birmane qui s’est infiltrée,
à la manière d’un cartel, dans de nombreux pans de l’économie birmane, lui
offrant ressource et pouvoir.