Prisée par les touristes, l’Asie est un continent dont les réalités sociales et les vécus de ses habitants restent méconnus. Au-delà des images de carte postale, l’Asie est un continent en résistance. Entre soulèvement et résilience, se dressant face à l’autoritarisme, ses peuples affichent leurs volontés de liberté, de respect des droits humains et de démocratie. C’est cette diversité de peuples en lutte pour leurs droits que nous souhaitons vous faire découvrir.

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Programme

9h45 – 10h00 | Ouverture

Prise de parole de Jean-Luc Romero-Michel (confirmé) Adjoint à la Maire de Paris chargé des Droits humains, de l’Intégration et de la Lutte contre les discriminations

10h00 – 11h25 | La répression transnationale : la peur, passagère clandestine des activistes en exil

La répression transnationale est une pratique fréquente des régimes autoritaires. Cette répression constitue à la fois une violation des droits humains pour les activistes et également une menace pour la liberté d’expression et la démocratie dans le monde. La gravité préoccupante de cette pratique à l’encontre des activistes ouïgours, tibétains et birmans ainsi que leur résistance en persévérance seront mises en lumière.

Intervenants 

  • Mirkamel Tourghoun, membre de l’Institut Ouïghour d’Europe | Le lien entre la répression transnationale chinoise et le génocide ouïghour
  • Tin Tin Htar Myint, présidente de Doh Atu – Ensemble pour le Myanmar | La résistance malgré la peur et la répression : le courage d’un peuple
  • Vincent Metten, directeur des affaires européennes – International Campaign for Tibet / La répression transnationale de la République populaire de Chine envers les Tibétains 

Modérateur

Jean-Luc Romero-Michel, Adjoint à la Maire de Paris chargé des Droits humains, de l’Intégration et de la Lutte contre les discriminations

Témoignage 

Salai Yaw Aung, ancien membre du comité de direction central de Front Démocratique des Étudiants Birmans (ABSDF – All Burma Students’ Democratic Front)

11h30 – 13h00 | Traite des êtres humains : lien de la honte entre Asie et Europe

La traite des êtres humains, bien que souvent méconnue, est le 3ème trafic illégal générant le plus de profit au monde. D’après les Nations Unies, 50 millions de personnes seraient actuellement en situation d’esclavage de par le monde, un chiffre inégalé dans l’histoire de l’humanité. Parmi elles, des milliers de personnes originaires d’Asie du Sud-Est seraient exploitées en France. En Birmanie, plus de 120 000 personnes seraient retenues dans les scam-centers selon l’ONU, avec pour seul objectif de vous arnaquer. Comment fonctionnent ces réseaux ? Quels recours pour les victimes ? Comment circulent les profits ? à qui profite le crime ?

Intervenants

  • Johanna Chardonnieras, coordinatrice d’Info-Birmanie | Les scam-centers, carrefour des violations des droits, de la Birmanie au reste du monde
  • Roxane Ouadghiri Hassani, directrice adjointe du CCEM | Se reconstruire après l’esclavage domestique, de la résilience individuelle à la résistance collective
  • Zita Cabais Obra, survivante et membre du CA du CCEM | De victime à survivant, encourager et permettre la participation des personnes concernées dans leur lutte

Modérateur 

Gurvan Kristanadjaja, journaliste à Libération 

Témoignage anonyme

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13h00 à 14h00 – Pause repas

14h00 – 15h25 | Au-delà de l’interdit, informer sous la censure

Dans les régimes autoritaires comme la Chine, le Vietnam et la Birmanie, les journalistes et blogueurs indépendants se heurtent à des obstacles considérables lorsqu’ils tentent d’informer le public. Toute une gamme d’outils, tant légaux que illégaux, y sont utilisés pour censurer toute information qui dévie de la ligne officielle du gouvernement. Les journalistes qui osent critiquer le gouvernement sont accusés de “subversion” et risquent de longues peines de prison. Au Vietnam, les autorités utilisent des lois vagues sur la sécurité nationale pour arrêter les blogueurs et les activistes. 

Intervenants

  • Thibaut Bruttin, Directeur général de Reporters Sans Frontières | Panorama de la liberté de presse en Asie
  • Kak, dessinateur de presse, président de Cartooning for Peace | La persécution des caricaturistes en Asie  
  • Michel Tran Duc, Directeur du plaidoyer  de Viet Tan | La censure en ligne opérée par le Vietnam
  • Maryse Artiguelong, Interventions publiques de la| Ligue des Droits de l’Homme | La nécessité du plaidoyer international pour aider les activistes sur le terrain

Témoignage

Jérémy André, reporter au Point | Le musellement de la liberté de presse à Hong Kong, puis la Birmanie

Modératrice

Pénélope Faulkner, Présidente | Comité Vietnam pour la défense des droits de l’Homme (VCHR) 

15h30 – 17h00 | La cohabitation délicate aux confins de la Chine

La Chine continue patiemment à grignoter le monde avec son projet des nouvelles Routes de la Soie, et s’étale lentement mais sûrement le long de ses frontières, provoquant des incidents dans les Mers du Sud, notamment avec les pêcheurs Philippins, ou en revendiquant des îles actuellement occupées par le Vietnam ou le Japon, entre autres. Elle annexe des terrains de plus en plus conséquents au Cambodge et au Laos, sous prétexte de construire des infrastructures : gare à la frontière du Laos, zone touristique au Cambodge, et installation massive de nombreux émigrés chinois au Nord de la Thaïlande. La destruction progressive des cultures de populations allogènes à l’intérieur de la Chine (Turkestan Oriental, Mongolie Intérieure, Tibet) ne fait que s’aggraver malgré les protestations émises par les premiers concernés et les institutions internationales.

Intervenants

  • Alain Wang, Trésorier de Forum Chine-Europe| Entre séduction et coercition : l’expansionnisme chinois dans son environnement géographique proche
  • Dilnur Reyhan, Présidente de L’Institut Ouïghour d’Europe| Les conséquences de la minorisation des peuples colonisés par la Chine
  • Katia Buffetrille, Ingénieur de recherche de l’École pratique des Hautes Études | Comment se manifeste l’occupation chinoise sur l’ensemble du Plateau tibétain ? Et comment y répondent les Tibétains ? 

Témoignage

Tenam, membre d’Étudiants pour un Tibet Libre

Modératrice

Marie Holzman, Présidente de Solidarité Chine

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18h30 – 20h00 | Spectacle musical

Geneviève Garrigos, maîtresse de cérémonie Ancienne présidente d’Amnesty International-France, élue conseillère de Paris dans le XXème arrondissement et présidente de la commission “Associations – Sports – Relations internationales”

Chorégraphie  » Yan.GONE  » interprétée par Hpone Soe

Chant  » Liberté  » interprété en français et vietnamien par Tố Lan

Chant et chorégraphie  » Lumières et espoirs  » interprétés par la chorale Truong Duong et Kim Hương

Trilogie musicale –  » Larmes « , « Close the sky »,  » Nocturne  » interprétée par Phyu Phyu Kyaw Thein

Chant  » Plane of Hope  » interprétée en birman par Yati Khin

19h15 | Discours de fin de journée

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Les organisateurs

L’ACAT – France (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) est une ONG chrétienne œcuménique et laïque, de défense des droits de l’Homme créée en 1974. Reconnue d’utilité publique, elle est membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, de la Coalition mondiale contre la peine de mort et de la Plateforme des droits de l’Homme. L’ACAT-France a pour but de combattre partout dans le monde les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, la torture, les exécutions capitales judiciaires ou extra-judiciaires, les disparitions, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les génocides.

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Fondé en 2022, Doh Atu – Ensemble pour le Myanmar est pour but de promouvoir la Birmanie à travers la culture, l’art, la littérature et l’artisanat mais aussi mettre en lumière ce qui se passe en Birmanie, pour y défendre les droits humains.

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Fondée en 1996, Info Birmanie agit pour les droits humains et la démocratie en Birmanie. Notre mission? Relayer les voix de la société civile birmane, par des actions de plaidoyer auprès des acteurs économique et politique, informé et sensibiliser le public francophone.

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Créée en 1989, au lendemain du massacre de la place Tian’anmen, Solidarité Chine œuvre à maintenir la mémoire de ce crime, et vient en aide aux militants pour la démocratie en Chine et à l’étranger. L’association informe sur l’état de la répression en Chine.

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Grâce à un réseau de membres actifs au Viêt Nam et à travers le monde, Viet Tan veut construire une démocratie durable dans le pays, se mobiliser pour la justice sociale et les droits humains pour le peuple vietnamien par des moyens pacifiques.

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Un théâtre-monde ouvert à la diversité de toutes les formes et toutes les cultures.

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Les organisations participantes

Créée en 2006 à l’initiative de Kofi Annan, Prix Nobel de la Paix et ancien secrétaire général de l’Onu, et du dessinateur de presse Plantu, l’association Cartooning for Peace est un réseau international de 344 dessinateurs de presse de 78 pays engagés à promouvoir, par le langage universel du dessin de presse, la liberté d’expression, les droits humains et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

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Le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM) combat depuis 1994 toutes les formes de traite des êtres humains à des fins d’exploitation par le travail, notamment domestique. Il apporte une assistance sociale et juridique aux victimes dans toute la France et dénonce ces situations partout dans le monde. Il a pour mission la mise à l’abri, la protection et la défense des victimes. À cette fin, il lutte pour la poursuite et la condamnation des auteurs, interpelle les pouvoirs publics et sensibilise l’opinion publique. En 2023, il a accompagné 304 personnes victimes, originaires de 49 pays.

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Le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (VCHR), fondé à Paris en 1975, a été pionnier parmi les organisations vietnamiennes à l’étranger et travaille de longue date pour promouvoir et protéger les droits fondamentaux au Vietnam, tels que les droits à la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique, à la liberté religieuse, les droits des femmes et des minorités, etc.. Le VCHR porte la voix d’une société civile vietnamienne étouffée avec laquelle il travaille étroitement, aide les défenseurs des droits humains et les victimes au Vietnam. Sur la scène internationale, le VCHR travaille en étroite collaboration avec les institutions internationales (ONU), les parlements et les organisations de la société civile afin de presser le Vietnam d’établir un véritable État de droit et de mettre sa législation en conformité avec le droit international. Le VCHR est affilié à la FIDH et est membre de la Plateforme des droits de l’Homme (PDH), de la European Platform against Religious Intolerance and Discrimination (EPRID) et de la Vietnam Climate Defenders Coalition. La présidente du VCHR est Penelope Faulkner.

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La LDH – Ligue des droits de l’Homme est une association indépendante, engagée pour la défense des droits et libertés. Elle agit contre les injustices, le racisme, le sexisme, l’antisémitisme et les discriminations et défend la liberté d’expression, le droit de manifester ou encore de vivre dans un environnement sain et durable. Elle décline ses actions partout en France par le biais de ses sections locales et grâce à ses membres pour interpeller les pouvoirs publics et les institutions internationales, observer les pratiques policières, assurer des permanences d’accès au droit ou encore intervenir en milieu scolaire.

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LHAKAR FRANCE a été créée en 2016. C’est une association loi 1901 qui œuvre pour la préservation de la Culture Tibétaine et les droits de l’Homme au Tibet.

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Basé à Paris, Institut Ouïghour d’Europe est une association de loi 1901 et il défend et promeut la langue et la culture ouïghoure en Europe et les intérêts et le droit du peuple ouïghour.

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International Campaign for Tibet (ICT) est une association à but non lucratif qui œuvre pour la promotion des droits humains et des libertés démocratiques du peuple tibétain. Fondée à Washington en 1988, elle est aujourd’hui le plus grand groupe de soutien au Tibet dans le monde, avec des bureaux à Amsterdam, Berlin et Bruxelles. ICT rend compte des événements au Tibet, défend les droits humains et le droit à l’autodétermination des Tibétains dans les enceintes nationales et internationales et elle œuvre à la préservation de l’identité culturelle unique du Tibet.

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Reporters Sans Frontières – RSF est une organisation non gouvernementale internationale fondée en 1985, reconnue d’utilité publique en France et présente dans 14 pays. Elle se donne pour objectif la défense de la liberté de la presse et du droit à l’information fiable partout dans le monde.

#AIRBUSTED

#AIRBUSTED

Comment un proche partenaire d’Airbus, AVIC, fournit des armes à l’armée birmane et ce qu’Airbus devrait faire à ce sujet

Le géant français de l’aérospatiale Airbus est un investisseur et un partenaire d’ Aviation Industry Corporation of China-AVIC, un fournisseur clé d’aéronefs de l’armée birmane, qui sont utilisés pour commettre des crimes internationaux.

Airbusted, un rapport conjoint avec Justice For Myanmar, détaille les affaires d’AVIC avec l’armée birmane et les liens d’Airbus avec AVIC. Malgré le rôle évident d’AVIC dans l’armement de la junte birmane, Airbus a non seulement maintenu, mais augmenté ses investissements et sa collaboration avec les entreprises d’AVIC.

Justice For Myanmar et Info Birmanie demandent à Airbus d’utiliser son influence pour faire pression sur AVIC afin qu’elle cesse toute activité avec l’armée birmane, ou qu’Airbus se désengage de manière responsable.

Notre rapport en français et notre communiqué de presse

Lire l’article de Disclose « Birmanie : Airbus impliqué dans l’armement de la junte militaire »

Our report in english and our press release in burmese

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« Airbus ferme les yeux depuis trop longtemps sur les affaires douteuses conclues par AVIC avec la brutale junte militaire du Myanmar.


« Avec la documentation et les rapports crédibles des Nations Unies sur la crise des droits humains au Myanmar, Airbus devait savoir que son partenaire commercial clé, AVIC, fournissait des aéronefs, des armes et des services de maintenance technique à la junte du Myanmar.


« Airbus et ses États actionnaires doivent mettre fin au flux d’armes d’AVIC vers l’armée génocidaire du Myanmar, ou s’assurer qu’Airbus cesse définitivement ses activités avec AVIC.


« Comment prendre au sérieux les condamnations de l’Espagne, de l’Allemagne et de la France si leurs investissements soutiennent la junte au Myanmar ?


Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar

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« De multiple outils ont été mis en place, en France, au niveau européen et international pour garantir la responsabilité des entreprises. Notre enquête établit de sérieux doutes sur la capacité d’Airbus à les respecter sur la conflit birman.


« Airbus n’est pas une entreprise comme les autres, de par sa production liée à la défense et du fait de l’identité de ses actionnaires fixes : des Etats. Les gouvernements français, espagnol et allemand ont une responsabilité et un devoir d’agir lorsque le partenaire d’Airbus est lié à des crimes de guerre.


« Les gouvernements français, espagnol et allemand, aux côtés de l’Union Européenne ont condamné les atrocités commises en Birmanie. Aujourd’hui ils ont l’occasion de montrer leurs capacité d’actions, en cohérence avec leurs discours, valeurs et prise de sanctions.

Johanna Chardonnieras, coordinatrice d’Info Birmanie
Justice for Myanmar révèle l’existence d’un réseau mondial permettant à l’armée birmane d’utiliser des avions ATR

Justice for Myanmar révèle l’existence d’un réseau mondial permettant à l’armée birmane d’utiliser des avions ATR

Une nouvelle enquête révèle l’existence d’entreprises soutenant l’armée de l’air birmane, qui commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en toute impunité.

Traduction française par Info Birmanie, du communiqué de presse de Justice For Myanmar du 29 août 2024 : « Justice for Myanmar reveals global network enabling Myanmar military’s use of ATR aircraft »

Justice For Myanmar a mis au jour un réseau mondial d’entreprises qui ont permis à l’armée birmane d’acquérir et d’exploiter au moins dix Avions de Transport Régional (ATR) de fabrication française à partir de 2013.

L’armée a utilisé ces appareils pour transporter des troupes et des armes utilisées pour commettre des crimes internationaux, ainsi que pour la surveillance et la reconnaissance.

L’enquête révèle que des sociétés internationales, des courtiers en armes militaires privés et des compagnies aériennes commerciales ont transféré des avions ATR à l’armée, en dissimulant dans certains cas l’utilisateur final, dans une tentative apparente d’échapper aux sanctions.

Des entreprises birmanes et des entreprises internationales ont également aidé l’armée en achetant des pièces détachées et en fournissant des services de maintenance.

Des entreprises établies dans l’Union Européenne – notamment ATR et Sabena Technics en France et Axis Flight Simulation Systems en Autriche – ont permis la poursuite des opérations de vol des avions ATR de l’armée en assurant la réparation des principaux composants, en fournissant des pièces de rechange et des éléments clés, et en permettant la formation des pilotes de l’armée de l’air birmane au pilotage d’avions ATR.

Ces activités ont eu lieu malgré les mesures restrictives de l’UE à l’égard du Myanmar en vigueur au cours de la période examinée et renforcées en 2018.

Des entreprises de Singapour ont permis la poursuite des opérations aériennes des avions ATR au Myanmar en fournissant des pièces de rechange essentielles, y compris après la tentative de coup d’État de l’armée.

Air KBZ – rebaptisée Mingalar Aviation, détenue par le groupe de crony 24 Hour, a joué un rôle central en transférant deux avions ATR à l’armée de l’air et en permettant au courtier en armes International Gateways Group d’utiliser son nom pour acheter deux autres ATR à Vietnam Airlines avant le coup d’État.

Air KBZ a également loué au moins deux ATR à l’armée pour un usage commercial, lui procurant une source de revenus.

Le conglomérat de crony KT Group, lié à l’armée, a négocié l’acquisition de deux avions ATR pour l’armée, par l’intermédiaire de sa filiale MWG Limited, établie dans les îles Vierges britanniques.

D’autres avions ATR ont été fournis par le conglomérat de crony Htoo Group, qui a en outre assuré la maintenance d’au moins six des ATR de l’armée de l’air.

Justice For Myanmar demande aux gouvernements d’empêcher d’urgence l’armée de l’air birmane et ses courtiers d’accéder aux pièces détachées et de remplacement, de recevoir une formation pour le personnel navigant et la maintenance et d’accéder aux instructions nécessaires au maintien en service de ses avions ATR.

Des sanctions ciblées et coordonnées devraient être étendues à toutes les entreprises birmanes qui soutiennent la flotte d’ATR de l’armée, notamment le 24 Hour Group, le KT Group, l’International Gateways Group et le Htoo Group.

Les mesures existantes doivent être appliquées aux violations directes et indirectes passées et présentes.

Les entreprises internationales doivent cesser toute activité avec les négociants en armes et les compagnies aériennes civiles birmanes qui soutiennent la junte.

Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar, déclare :

« Il est inacceptable que l’armée birmane ait pu acquérir des avions ATR, des pièces détachées et des services de maintenance pendant de nombreuses années alors qu’elle commettait un génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en toute impunité.

« La junte utilise maintenant ces avions pour transporter ses troupes et ses armes dans le cadre de sa campagne de terreur à l’échelle nationale, soutenant des attaques indiscriminées contre les civils qui s’apparentent à des crimes de guerre.

« ATR et d’autres entreprises internationales ont manqué à leurs responsabilités en matière de droits humains en ne faisant pas preuve de la diligence requise pour empêcher l’utilisation de leurs produits par l’armée birmane.

«  Les gouvernements doivent prendre des mesures urgentes pour que l’armée de l’air birmane ne puisse plus utiliser les – au minimum – dix avions ATR sur lesquels elle s’appuie pour mener ses attaques brutales contre des enfants, des écoles, des cliniques et des communautés entières.

« Cela doit impliquer de couper l’accès de l’armée aux pièces détachées, à la formation et à l’assistance technique pour ses avions ATR.

« L’utilisation d’avions français par l’armée birmane pour commettre des crimes internationaux montre également que l’Union européenne doit étendre et mieux appliquer ses mesures restrictives à l’égard du Myanmar.

« Singapour doit également faire davantage pour empêcher l’armée d’accéder aux biens et aux technologies à double usage et pour cesser d’autoriser les courtiers en armes de l’armée birmane d’opérer sur son territoire.


Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar

Pour lire le communiqué d’origine en anglais cliquez ICI

Pour lire le rapport complet de Justice for Myanmar en anglais cliquez ICI

Qu’es qu’un Crony ?

Le mot « crony ou cronies » est tiré de l’expression anglaise « crony capitalism » qui pourrait être traduite comme  « capitalisme de connivence ». En Birmanie, on parle de cronies lorsqu’on désigne les magnats de la finance et de secteurs clés de l’économie birmane entretenant des relations de copinage avec les hauts gradés de la junte militaire. Ils sont essentiels à l’existence la junte birmane qui s’est infiltrée, à la manière d’un cartel, dans de nombreux pans de l’économie birmane, lui offrant ressource et pouvoir.

Info Birmanie et Justice For Myanmar demandent aux autorités françaises d’enquêter sur une étudiante d’HEC Paris liée à l’armée birmane

Info Birmanie et Justice For Myanmar demandent aux autorités françaises d’enquêter sur une étudiante d’HEC Paris liée à l’armée birmane

Info Birmanie et Justice For Myanmar demandent urgemment au gouvernement français d’enquêter sans délai sur les avoirs de Theint Win Htet en France, de les geler et d’évaluer s’il y a lieu de remettre en question son droit de séjour en France.

Le 3 avril 2024, les avocats français William Bourdon et Lily Ravon, agissant en tant que conseils pour Justice For Myanmar, ont signalé Theint Win Htet aux autorités françaises en leur demandant de geler tous ses avoirs sur le territoire français et d’envisager le retrait de son droit de séjour en France. Ils ont également écrit à HEC Paris pour demander à l’école d’informer les autorités françaises sur les sources de financement de Theint Win Htet et d’envisager de révoquer son admission.

HEC bénéficie du statut d’Etablissement d’Enseignement Supérieur Consulaire (EESC) et, à ce titre, la CCI Paris Ile-de-France est l’un de ses principaux actionnaires. Le 5 avril 2024, Info Birmanie et Justice For Myanmar ont écrit à la CCI Paris Ile-de-France pour faire part de leurs préoccupations concernant la présence de Theint Win Htet à HEC, HEC Investment Club et International Consulting Club, du soutien implicite des nombreux chefs d’entreprise et institutions qui siègent au conseil d’administration que cette admission à HEC pourrait impliquer, et des risques liés à l’utilisation des connaissances et du réseau mis à disposition de Theint Win Htet dans le contexte birman.


Theint Win Htet est membre de la famille fondatrice du Shwe Byain Phyu Group of Companies, un conglomérat en relation avec l’armée birmane. D’après son profil LinkedIn, elle a été admise à HEC Paris, une école de commerce française réputée.

Le groupe Shwe Byain Phyu est un important conglomérat qui entretient des liens étroits avec l’armée birmane, notamment un partenariat pour l’importation de pétrole avec Myanma Economic Holdings Limited (MEHL), une société sanctionnée par l’Union Européenne (UE), et des intérêts dans les secteurs de l’exploitation minière et du bois, qui sont désormais dominés par des entreprises d’État sous le contrôle de la junte, sanctionnées également par l’UE.

En raison des affaires de sa famille avec la junte militaire birmane et de ces consortiums, les États-Unis ont sanctionné le 31 janvier 2024 Theint Win Htet, son frère Win Paing Kyaw, ses parents Thein Win Zaw et Tin Latt Min, ainsi que le Shwe Byain Phyu Group of Companies. Dans l’annonce de ces sanctions, les États-Unis ont noté le rôle de Theint Win Htet, de son frère et de sa mère dans « diverses entreprises étroitement liées au régime ».

En 2022, le groupe Shwe Byain Phyu a pris le contrôle de Telenor Myanmar, rebaptisé ATOM Myanmar, mettant en péril les données personnelles de millions d’utilisateurs, alors que la junte tente de renforcer la surveillance dans le cadre de sa campagne de terreur contre le peuple de Birmanie.

Depuis le coup d’État de l’armée, Theint Win Htet est actionnaire et gérante de One Telecom Company Limited, une société créée lors de l’acquisition de Telenor Myanmar par Shwe Byain Phyu. En 2023, Theint Win Htet a effectué un stage chez ATOM Myanmar en tant qu’analyste financière.

Theint Win Htet a également détenu des parts dans Min Shwe Myine Enterprise Limited, une société pétrolière du Myanmar qui a formé un consortium en 2022 pour « trouver des fournisseurs fiables en Russie afin de renforcer le partenariat Myanmar-Russie ».

Selon les sources de Justice For Myanmar, les dépenses de Theint Win Htet pour financer son mode de vie et ses études en France sont prises en charge par sa famille.

Info Birmanie et Justice For Myanmar appellent l’UE à imposer d’urgence des sanctions au groupe Shwe Byain Phyu et à ses propriétaires et directeurs, dont Theint Win Htet, et à renforcer ses sanctions ciblées pour bloquer l’accès de la junte aux fonds, aux armes, aux équipements et au carburant d’aviation, en coordination avec ses alliés.

Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar, déclare :

« Le fait que Theint Win Htet puisse étudier en France est un nouveau signe du grave manque de coordination des sanctions imposées après la tentative illégale de coup d’État de l’armée. »

« La présence de Theint Win Htet en France compromet les sanctions de l’UE à l’encontre des partenaires commerciaux du groupe Shwe Byain Phyu et les sanctions des États-Unis à l’encontre de Theint Win Htet et des membres de sa famille. »

« La France devrait rapidement enquêter et geler tous les avoirs en France appartenant à Theint Win Htet ou aux membres de sa famille et lui interdire l’accès au territoire français. »

« Depuis plus de trois ans, le peuple du Myanmar résiste courageusement à la tentative de coup d’État manqué de l’armée. La France devrait se ranger du côté du peuple et envoyer un message clair selon lequel les complices de la junte birmane ne sont pas les bienvenus sur son territoire. »

Johanna Chardonnieras, coordinatrice d’Info Birmanie, déclare :

« L’intégration à HEC d’une étudiante sous sanctions américaines pour ses liens avec la junte militaire birmane, responsable de graves violations des droits humains, est symptomatique du laisser-faire en place sur le dossier birman. »

« En partageant ses connaissances et son réseau avec Theint Win Htet, HEC, sa direction, son conseil d’administration et ses actionnaires font preuve, au mieux, d’un manque flagrant de diligence dans la procédure d’admission, au pire, d’un mépris pour la lutte du peuple birman pour la liberté. »

« C’est depuis la France que Theint Win Htet continue d’exercer son actionnariat dans le groupe Shwe Byain Phyu, générant des revenus pour la junte et contribuant à la répression sanglante de ses concitoyens. Il appartient donc au gouvernement français de prendre les mesures qui s’imposent, en corollaire de ses condamnations répétées des crimes et exactions commis par la junte militaire et ses déclarations répétées de soutien au peuple birman. »

Pour plus d’informations :

Read this press release and the attached documents here

Article dans Le Monde, « HEC accusée d’avoir admis une étudiante birmane sous sanctions pour ses liens avec la junte »

Attaques aériennes en Birmanie: mobilisons-nous

Attaques aériennes en Birmanie: mobilisons-nous

Info Birmanie se joint à la Blood Money Campaign et à de nombreuses organisations de la société civile birmane pour demander des sanctions sur le carburant d’aviation, les assurances et la maintenance des aéronefs de la junte. Les attaques aériennes ont quintuplé sur les cinq derniers mois, selon l’ONU, et les victimes sont les civils birmans, avec des frappes sur les espaces publics tels que les hôpitaux, les écoles et les lieux de culte. Il est temps d’agir.

Si les avions ne peuvent pas voler, ils ne peuvent pas bombarder ” 

Organisations de la Société Civile Birmane

C’est une chaîne d’approvisionnement internationale qui permet aux avions de la junte d’effectuer des frappes aériennes contre sa population : nous pouvons agir. Demandons des sanctions sur le carburant d’aviation, les assurances et la maintenance.

Demandez à votre député.e d’agir en lui envoyant la lettre ci-dessous. Vous trouverez les contacts de votre député.e ici et de votre député.e au parlement Européen ici.

Partagez cette page, nos posts sur les réseaux sociaux et la vidéo ci-dessous.
#BanJetFuelExportsToMM #SanctionAviationFuel #AvecToiMyanmar

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Je vous écris pour demander à votre gouvernement et à l’Union Européenne de faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à la fourniture de carburant d’aviation à l’armée birmane.

L’armée birmane a profité du soi-disant processus de réforme, avec la levée des sanctions, pour développer et moderniser son armée de l’air. Cette force aérienne est maintenant utilisée pour bombarder aveuglément des civils, détruisant des maisons, des hôpitaux, des lieux de cultes et des écoles.

L’arrêt du ravitaillement de l’armée en carburant d’aviation serait l’une des mesures les plus efficaces pour réduire les violations du droit international et faire face à la crise humanitaire grandissante en Birmanie. Une grande partie des quelque trois millions de personnes contraintes de fuir leur domicile depuis le coup d’État militaire de 2021 a fui à cause des frappes aériennes croissantes de l’armée ou de la menace de ces dernières.

Des sanctions doivent être appliquées pour :

1. Empêcher les entreprises françaises et européennes d’être impliquées dans tout aspect de la fourniture de carburant et de pièces d’aviation à la Birmanie, y compris les services d’assurance, de réassurance, d’accréditation, de certification ou de maintenance

2. Sanctionner les entreprises birmanes impliquées dans la fourniture de carburant d’aviation à l’armée

“ Si les avions ne peuvent pas voler, ils ne peuvent pas bombarder ”O

Même si des entreprises françaises ne sont pas impliquées dans la fourniture de carburant d’aviation, le rôle de chef de file de votre gouvernement dans la coordination des sanctions contre l’armée birmane signifie qu’il est probable que vous soyez en mesure de persuader l’Union Européenne, les États-Unis, le Canada et d’autres pays de se joindre à la France. Nous avons également constaté que même si les entreprises asiatiques ne sont pas techniquement couvertes par les sanctions européennes, dans la pratique, nombre d’entre elles choisissent de suivre ces sanctions en tout état de cause, afin d’éviter les risques – comme c’est le cas de United Overseas Bank (UOB), banque singapourienne ayant fermé les comptes de Myanmar Airways International (MAI) dès juillet 2023.

Les sanctions créeront également une incertitude quant à l’approvisionnement, ce qui, en soi, pourrait contribuer à réduire l’utilisation de la puissance aérienne par l’armée birmane.

Sanctionner la fourniture de carburant d’aviation à la Birmanie peut signifier que les vols intérieurs seront cloués au sol, mais cet inconvénient est minime par rapport à la crise humanitaire et des droits humains que l’approvisionnement en carburant d’aviation permet. Ces sanctions bénéficient également d’un large soutien en Birmanie et sont demandées par la société civile birmane.

L’aide humanitaire ne sera pas affectée car les vols intérieurs ne sont pas utilisés pour l’acheminement. Les vols d’aide internationale peuvent se ravitailler dans les pays voisins s’ils n’ont pas assez de carburant pour les vols de retour et la majeure partie des organisations humanitaires internationales travaillant sur la Birmanie sont désormais basées en Thaïlande.

Ces dernières semaines, l’utilisation de la puissance aérienne contre les civils s’est intensifiée, faisant de plus en plus de victimes et aggravant la crise humanitaire déjà dramatique. Comme l’a rappelé Tom Andrews, rapporteur spécial de l’ONU sur la Birmanie le 19 mars “Au cours des cinq derniers mois, les frappes aériennes contre des cibles civiles ont quintuplé”. La réduction de l’approvisionnement en carburant et de la maintenance de la flotte doit maintenant être l’un de vos principaux objectifs pour accroître la pression sur les militaires birmans et réduire leur capacité à attaquer la population civile birmane.

La France doit agir, conformément à la résolution A/HRC/55/L.17 prise par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies demandant de s’abstenir d’exporter, de vendre ou de transférer du carburant d’aviations, des biens et technologies de surveillance et des armes moins meurtrières, y compris des biens à double usage.

Il faut agir maintenant pour épargner les vies des civils birmans.

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