CP, le 13 septembre 2022 – L’Assemblée générale de l’ONU, qui entame sa 77ème session, doit trancher la question de la représentation de la Birmanie à l’ONU. Cette année, c’est bien l’ambassadeur Kyaw Moe Tun, représentant du gouvernement d’unité nationale (NUG) – seul gouvernement démocratique et légitime du peuple birman – qui doit être désigné. Le candidat de la junte militaire – qui mène une campagne de terreur criminelle contre son peuple, commet des violations massives des droits humains et perd chaque jour un peu plus le contrôle du pays en proie au chaos – doit être écarté.
L’année passée, l’ONU n’a pas véritablement tranché la question. Elle s’est contentée de maintenir en poste l’ambassadeur Kyaw Moe Tun qui avait été nommé par le gouvernement d’Aung San Suu Kyi avant le coup d’Etat militaire du 1er février 2021. Sans se prononcer. Kyaw Moe Tun n’avait alors pas pu s’exprimer devant l’Assemblée générale…
Cet attentisme de l’ONU a eu des conséquences néfastes. Comme le souligne le Special Advisory Council for Myanmar (SAC-M), le peuple birman a été privé de voix dans plusieurs instances alors qu’il avait tant besoin d’être soutenu et entendu. Dans un rapport publié le 12 septembre, le Myanmar Accountability Project (MAP) demande d’ailleurs à l’ONU de mettre un terme à la situation chaotique générée par la question de la représentation de la Birmanie dans le système onusien. Devant la Cour Internationale de Justice (CIJ), ce sont des agents de la junte qui représentent la Birmanie. Devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, le siège a été laissé vacant, alors même que la Birmanie traverse la plus grave crise des droits humains de son histoire.
Le MAP souligne enfin que des agences de l’ONU, telles que l’UNICEF, l’UNOCHA et la FAO, ont violé les principes d’engagement de l’ONU qui exigent que ses agences prennent leurs distances avec la junte. Cela suscite l’incompréhension et la colère du peuple birman et de la société civile, qui demandent à l’ONU de montrer qu’elle est du côté de la démocratie et de la justice, une demande renforcée par la récente visite de l’Envoyée spéciale de l’ONU en Birmanie, qui n’a servi qu’à des fins de propagande pour la junte et n’a rien apporté au peuple birman. « UN prove your existence for justice » pouvait-on lire récemment.
A quelques jours de la convocation de l’Assemblée générale de l’ONU, le SAC-M a publié un rapport qui revient sur la perte de contrôle de la junte sur le territoire birman : la résistance contrôle plus de territoire que la junte et délivre chaque jour plus de services publics à la population. Un élément de plus, sous l’angle du contrôle effectif du territoire, en faveur de la candidature du représentant du Gouvernement d’unité nationale (NUG).
Il est manifeste que le peuple birman est à un tournant de son histoire et il est plus que temps que l’ONU prenne ses responsabilités et cesse de le décevoir. La junte militaire doit être résolument écartée.