Info Birmanie appelle le Ministre de l’intérieur birman, le Lieutenant Général Ko Ko, à demander la libération immédiate de Nilar Thein.
Le 24 février 2016, Nilar Thein a été arrêtée par la Police à Rangon, pour avoir soutenu les manifestations contre la très controversée Loi sur l’Éducation, l’année dernière. Cette loi limite les libertés académiques et empêche la formation de syndicats étudiants. 127 personnes avaient été arrêtées suite aux manifestations pacifiques de mars 2015 et cinquante d’entre elles sont toujours en prison.
Nilar Thein a été accusée en vertu de l’article 18 de la loi sur les rassemblements pacifiques. Elle est actuellement détenue dans la Prison d’Insein, en attendant son procès. Son arrestation est d’autant plus absurde que les tords qui lui sont reprochés remontent à près d’un an. Ce cas illustre la véritable utilité de l’article 18 qui permet à la police birmane d’harceler les défenseurs des droits de l’homme.
Nilar Thein est une ancienne prisonnière politique et l’une des leaders de Génération 88 Peace and Open Society Group, une organisation qui milite depuis les années 80 pour les droits de l’homme et la démocratie en Birmanie. Elle avait été arrêtée en 2008 et condamnée à 65 ans de prison. Finalement libérée en 2012, elle a continué son activisme politique.
L’arrestation de Nilar Thein, militante des droits de l’homme montre que malgré le succès des élections, les lois répressives continuent d’être utilisées pour arrêter les activistes en Birmanie. La police, à l’origine des arrestations des défenseurs des droits de l’homme, est en effet dirigée par le chef des armées, qui n’a pas été élu par le peuple mais a été désigné par les héritiers de la junte militaire. La LND, bien que majoritaire au Parlement est donc impuissante face à ces arrestations.
Le président birman s’était engagé en 2013 à libérer l’ensemble des prisonniers politiques, cependant 88 purgent toujours leurs peines et plus de 400 attendent leur procès, dont 129 sont derrière les barreaux.
Sur cette page, vous pouvez envoyer un mail au ministre de l’intérieur birman – le lieutenant général Ko Ko – pour lui demander de libérer Nilar Thein et tous les autres prisonniers politiques.
Pour en savoir plus :
– Lire l’article « En Birmanie la libération de prisonniers politiques s’accompagne toujours de nouvelles arrestations » janvier 2016
– Lire le rapport : « Birmanie : un cadre légal peu démocratique – Rapport sur les lois répressives » – Info Birmanie – Octobre 2015
–