Info Birmanie salue la résolution du Parlement européen du jeudi 13 septembre 2012 sur la persécution des musulmans Rohingya en Birmanie. La résolution appelle le gouvernement birman à modifier sa très controversée loi sur la citoyenneté de 1982 qui refuse la citoyenneté aux Rohingyas et demande « instamment » au gouvernement birman d’autoriser l’accès de l’aide humanitaire à l’État d’Arakan.
Le parlement européen se dit préoccupé par la poursuite des violences ethniques dans l’ouest de la Birmanie, qui se sont soldées par de nombreux morts et blessés, et le déplacement de 70000 personnes, et craint que ces affrontements intercommunautaires ne compromettent la transition vers la démocratie en Birmanie.
La résolution demande instamment au gouvernement de Birmanie « d’accorder aux agences des Nations unies et aux organisations non gouvernementales à vocation humanitaire, ainsi qu’aux journalistes et aux diplomates, le libre accès à toutes les zones de l’État de Rakhine, de garantir un accès sans restriction à l’aide humanitaire pour toutes les populations touchées et de veiller à ce que les Rohingya déplacés jouissent de la liberté de mouvement et soient autorisés à regagner leur lieu de résidence dès qu’ils pourront le faire en toute sécurité »
La résolution appelle le gouvernement à modifier la loi de 1982 sur la citoyenneté « conformément aux normes internationales relatives aux droits de l’homme et aux obligations lui incombant en vertu de l’article 7 de la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, en vue d’accorder des droits de citoyenneté aux Rohingya et aux autres minorités apatrides ainsi que pour garantir un traitement égal pour tous les citoyens de Birmanie, en mettant ainsi fin aux pratiques discriminatoires »
Par ailleurs, un nouveau rapport publié le 13 septembre par l’organisation « Arakan Project » affirme que « la pratique systématique et discriminatoire du travail forcé contre les Rohingyas s’est poursuivie, voire intensifiée », dans l’Etat d’Arakan depuis que les violences interconfessionnelles ont éclaté en juin 2012.
Info Birmanie salue les mesures prises depuis une année par le gouvernement birman sur la voie de la démocratisation et de l’ouverture. Toutefois, jusqu’à ce que tous les habitants de la Birmanie puissent vivre dans la paix et en dehors d’un climat de peur, nous devons continuer à mettre en lumière les très graves violations des droits de l’homme qui ont encore lieu aujourd’hui.
« Les Rohingyas, ainsi que toutes les minorités ethniques de Birmanie, doivent être incluses dans le processus de réforme. Un véritable dialogue national doit être mis en place, et, après des décennies de conflits et de persécutions, une solution politique doit être trouvée », a déclaré Info Birmanie.
« Alors que le président Thein Sein et Aung San Suu Kyi se préparent à se rendre aux Etats-Unis, nous les exhortons à travailler ensemble pour établir un cessez-le-feu national, ouvrir un dialogue politique avec les minorités ethniques, abroger la loi de 1982 sur la citoyenneté et la remplacer par une nouvelle loi basée sur les principes fondamentaux des droits de l’Homme. Cette nouvelle loi devrait respecter l’égalité et les principes de non-discrimination, et ainsi aider à créer une Birmanie ouverte et tolérante. »