Communiqué de presse du Réseau Européen pour la Birmanie- 20 février 2013
Le Réseau Européen pour la Birmanie rassemble des organisations de défense des droits de l’homme et de la démocratie en Birmanie.
Les membres du Réseau européen pour la Birmanie ont appelé aujourd’hui l’Allemagne à être transparente s’agissant de son intention d’enlever la Birmanie de la liste des priorités du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Des discussions ont eu lieu au sein de l’Union Européenne pour savoir si la Birmanie devrait continuer à figurer au point 4 de l’ordre du jour, qui traite de la «situation des droits de l’homme nécessitant l’attention du Conseil», ou se référer désormais au point 10 de l’ordre du jour, qui aborde l’«Assistance technique et le renforcement des capacités ». L’Allemagne soutiendrait de façon dissimulée le transfert de la Birmanie vers le point 10.
Ceci en dépit du fait que le pays connaît toujours un des pires bilans en matière de droits de l’homme dans le monde, et que durant les deux dernières années, les violations des droits de l’homme pouvant être assimilées à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont en fait augmenté. La Birmanie n’est pas une démocratie. Le pays est toujours gouverné par un gouvernement soutenu par l’armée, et pratiquement toutes les lois répressives sont encore en place.
Dans une déclaration faite le 16 février 2013, suite à une récente mission en Birmanie, Tomas Ojea Quintana, le Rapporteur spécial de l’ONU a déclaré: «…des manquements importants sur le plan des droits de l’homme persistent sans qu’aucune réponse n’y soit apportée… ». Le Rapporteur spécial a également souligné l’utilisation continue de la torture dans les prisons birmanes.
Dans sa dernière résolution datant de novembre 2012, l’Assemblée Générale des Nations Unies sur la Birmanie « se déclare préoccupée par la persistance des violations des droits de l’homme, notamment les détentions arbitraires, les disparitions forcées, les confiscations de terres, les viols et autres formes de violence sexuelle, la torture et les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que des violations du droit international humanitaire, et engage le Gouvernement du Myanmar à redoubler d’efforts pour y mettre un terme ».
Le déclassement de la Birmanie Point 4 au point 10 de l’ordre du jour représentait une grande victoire diplomatique pour le gouvernement birman.
Dans une lettre adressée au Ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, les membres du Réseau Européen pour la Birmanie ont déclaré : « l’Allemagne est connue au sein de l’Union Européenne pour s’être souvent opposée à la pression internationale exercée contre le gouvernement birman pour promouvoir les droits de l’homme et la démocratie. L’Allemagne a toujours tenté de bloquer la pression exercée sur le gouvernement birman ou de l’alléger. L’Allemagne utilise la confidentialité des réunions et des processus internes de l’Union Européenne pour dissimuler ses actions auprès du public allemand et européen ».
« Il semble que votre gouvernement utilise à nouveau cette tactique pour éviter d’avoir à justifier publiquement votre position sur la question birmane au Conseil de droits de l’homme. Nous savons par expérience que vous êtes susceptible de rejeter toute accusation selon laquelle votre gouvernement ne se préoccupe pas de la protection des droits de l’homme en Birmanie. Par conséquent, pour éviter tout malentendu, nous vous demandons de clarifier publiquement la position de votre gouvernement pour savoir si l’Allemagne est favorable au maintien de la Birmanie au point 4 de l’ordre du jour du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, et du mandat du Rapporteur spécial des Nations Unies. »
Organisations signataires :
Actions Birmanie (Belgique)
Association Suisse-Birmanie
Austrian Burma Center
Burma Aktion (Allemagne)
Azione Birmania (Italie)
Burma Action Ireland
Burma Campaign UK
Burmese Rohingya Organisation UK
Christian Solidarity Worldwide
Info Birmanie (France)
Swedish Burma Committee
Burma Campaign UK