A l’occasion de la journée internationale de la paix, célébrée le 21 septembre, Info Birmanie souhaite rappeler que les tensions et les conflits armés n’ont jamais cessé en Birmanie. Sans paix durable ni sécurité, le processus de réformes en cours ne pourra continuer et la Birmanie ne connaitra jamais la démocratie.
En 2011, la Birmanie est sortie de plus de 50 ans de dictature, mais malgré les espoirs suscités par le processus d’ouverture, des centaines de milliers de personnes sont toujours piégées dans un cycle perpétuel de violences. En juillet 2014, les Nations Unies recensaient 642 600 personnes déplacées dans le pays à cause des conflits armés et des violences interreligieuses.
Le gouvernement est directement responsable de cette situation. Plutôt que de protéger son peuple comme il en a le devoir, il a repris les combats contre les groupes armés ethniques, mène une politique discriminatoire contre les minorités persécutées et entrave l’accès humanitaire des populations les plus vulnérables du pays.
498 000 personnes ont été déplacées par les conflits qui opposent le gouvernement central aux groupes armés ethniques. Ces populations fuient les exactions commises par l’armée birmane qui n’hésite pas à se servir des civils comme de boucliers humains, à utiliser le viol comme arme de guerre et à recourir au travail forcé, à la torture et aux arrestations arbitraires.
Parallèlement, une crise profonde touche l’État d’Arakan, où des violences confessionnelles ont surgi entre les Rohingyas musulmans et les bouddhistes Arakanais. Des centaines de Rohingyas ont été tués et 145 000 vivent dans des conditions qui s’apparentent à celles de camps de concentration.
Alors que la prolifération des discours de haine divise la population birmane, le gouvernement n’a jamais tenté de les contenir, de les prévenir ni même de les condamner. Aujourd’hui les tensions religieuses s’étendent à tout le pays et constituent une réelle menace pour l’avenir de la Birmanie.
Info Birmanie appelle la communauté internationale à ne pas fermer les yeux sur ces conflits. Elle doit condamner le recul des réformes constaté cette année et faire pression sur le gouvernement birman pour qu’il œuvre véritablement en faveur de la réconciliation nationale et de la paix.
La Birmanie a déjà trop souffert de décennies de guerre et d’inégalités, la communauté internationale doit faire passer la paix avant ses intérêts économiques.
Des milliers de birman seront dans la rue le 21 septembre pour promouvoir la paix et la tolérance dans leur pays. Soutenons-les !
Pour en savoir plus:
– Reportage « Armes business et inégalités : la guerre oubliée de l’État Kachin en Birmanie »
– Lire notre fiche récapitulative sur la situation des Rohyngyas
– Lire notre fiche récapitulative sur les minorités ethnique
– Découvrir la campagne : Quel avenirs pour les réfugiés birmans ?