Invisibles et silencieux – Etat des lieux sur les droits des enfants en Birmanie

Invisibles et silencieux – Etat des lieux sur les droits des enfants en Birmanie

Avec 55 millions d’habitants, dont près de la moitié ont moins de 25 ans, la Birmanie est un pays jeune. Avec l’esquisse de réformes politiques et l’ouverture du pays aux investissements étrangers, leur destin semble assuré grâce aux promesses de développement socio-économique. Pourtant, leur situation est loin de satisfaire aux attentes placées sur les autorités de Naypyidaw. Opportunités éducatives peu nombreuses et de mauvaise qualité, système de soins défaillant, fléaux persistants du travail et de la guerre : les enfants sont les victimes invisibles et silencieuses de la Birmanie. En cause : le lourd héritage de la dictature militaire, dont l’effacement requiert une réelle volonté politique qui aille au-delà des discours officiels.

enfants soldatsLe Rapport «  Invisibles et silencieux – État des lieux sur les droits des enfants en Birmanie  » réalisé par Martin Albert pour Info Birmanie, aborde la situation des enfants de Birmanie sous différents thèmes:

SANTÉ ET ÉDUCATION : DES DROITS INEXISTANTS

Les nombreuses décennies de dictature militaire ont profondément grevé le développement socio-économique de la Birmanie. En 2012, la richesse par habitant plaçait le pays parmi les plus pauvres de la planète, au 155e rang mondial avec moins de 870 dollars par individu et par an. Il en résulte un sous-investissement chronique dans les infrastructures nécessaires au progrès des conditions de vie.

Les jeunes birmans sont les premières victimes de l’absence de développement. Le système de soins défaillant et les performances du système éducatif ne sont pas meilleures.

LE TRAVAIL DES ENFANTS, UN FLÉAU CHRONIQUE

Le droit birman réglementant le travail des enfants est parcellaire et inadapté. Les régulations varient selon les secteurs économiques mais, dans la plupart des cas, les jeunes de treize ans et plus sont autorisés à exercer un emploi – des dispositions qui sont loin de satisfaire aux conventions mondiales adoptées en particulier par l’Organisation internationale du travail (OIT). Il importe ici de distinguer les emplois à temps-plein ou qui présentent un risque pour la santé, l’éducation ou le développement des enfants, de l’assistance qui est souvent apportée aux parents en-dehors des heures d’études. C’est bien la première catégorie qui pose de nombreux problèmes en Birmanie.

LES ENFANTS ET LES ARMES

Le recrutement forcé, a fortiori lorsqu’il s’agit d’enfants, fait l’objet d’interdictions multiples reconnues par Naypyidaw. La réalité est pourtant toute autre. Bien que le nombre d’enfants-soldats soit impossible à établir avec certitude, de nombreuses enquêtes menées par des associations indépendantes comme par les Nations unies attestent de ce phénomène.

Aucun garde-fou contre la présence d’enfants dans les rangs de l’armée n’a été instauré et, malgré la signature d’accords de cessez-le-feu, une pression continue est exercée sur les officiers subalternes afin de maintenir ou d’augmenter le volume de l’armée. Plus répandu encore que l’enrôlement à la Tatmadaw (armée birmane), le recrutement des enfants au sein des « milices villageoises » présente également des risques plus insidieux.

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