Le 19 juillet 2012, dans une lettre adressée au Ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, Info Birmanie a appelé la France à mettre fin à son silence concernant la crise actuelle qui a lieu en Birmanie et à intensifier ses efforts diplomatiques pour y mettre fin. La crise actuelle a évolué une répression contre les Rohingyas menée par le gouvernement birman.
Suite aux violences communautaires en grande partie dirigées contre l’ethnie Rohingya qui se sont déroulées au mois de juin en Birmanie, on assiste actuellement à une aggravation de la crise humanitaire et de la situation des droits de l’homme dans l’Etat d’Arakan. Cette crise, compte tenu de son ampleur, ne reçoit pas suffisamment d’attention internationale, et il est fort probable que de nombreuses vies en fassent les frais.
Voici les faits qui nous ont été rapportés lors de ces dernières semaines :
- La police birmane, les forces de sécurité et les soldats violent, pillent, commettent des actes de torture et des exécutions arbitraires contre les Rohingyas.
- Des arrestations de masse de Rohingyas ont été rapportées. Ces derniers sont maintenus dans des camps de détention sans procès, sans nourriture ni soins médicaux.
- Il y a près de 100 000 déplacées internes répartis dans différentes localités, et la grande majorité d’entre eux ne reçoit aucune aide uniquement parce qu’ils appartiennent à l’ethnie Rohingya. L’aide humanitaire est bloquée essentiellement par le gouvernement, et lorsque son acheminement est autorisé, les Rohingyas en sont exclus.
- Des travailleurs humanitaires des Nations unies ont été arrêtés tandis que d’autres vivent dans la clandestinité ou ont fui vers le Bangladesh, où ils n’ont reçu aucune aide et sont en danger d’arrestation.
- Des milliers de personnes ont fui vers le Bangladesh, où ils ne reçoivent ni aide ni protection, tandis que des milliers d’autres sont refoulés par le gouvernement du Bangladesh, sous la menace d’armes à feu, en violation du droit international.
- Les autorités locales empêchent de nombreux Rohingyas de regagner leurs villages, leurs commerces et leurs maisons dans une politique qui semble conçu dans le but de «nettoyer» ces zones de la population Rohingya.
« Cette situation est extrêmement grave et continue à se détériorer à un rythme très rapide », a déclaré Info Birmanie. « Pourtant, face à une crise de cette ampleur aucune réponse internationale appropriée n’a été émise. Des mesures doivent être prises dès maintenant pour s’assurer du bon acheminement de l’aide humanitaire, de l’arrêt des arrestations et des violations des droits de l’homme, et que la population soit autorisée à retourner en toute sécurité dans leurs foyers. »
Selon Info Birmanie, le ministre des Affaires étrangères devrait utiliser tous les outils diplomatiques et juridiques à sa disposition pour aider à mettre fin à la crise actuelle, mobiliser la communauté internationale et condamner les propositions de nettoyage ethnique.