Communiqué de presse d’Info Birmanie – 25 mars 2013
Dans sa résolution sur la Birmanie, adoptée par consensus le 21 mars 2013, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a alerté sur les violations des droits de l’homme qui sont susceptibles de violer le droit international, notamment « les détentions arbitraires, les déplacements forcés, les confiscations de terres, les viols et autres formes de violence sexuelle, la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi que les violations du droit international humanitaire ». Il Exhorte le gouvernement birman à redoubler d’efforts pour lutter contre « la violence, les déplacements et le dénuement économique touchant les personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques ».
La Conseil des droits de l’homme a aussi exprimé « sa profonde préoccupation devant la poursuite du conflit armé dans l’État de Kachin et les violations des droits de l’homme et les allégations de violations du droit international humanitaire, la profanation des lieux de culte, les violences sexuelles et la torture qui en résultent ».
C’est pourquoi, le Conseil a décidé de continuer à faire figurer la Birmanie au point 4 de l’ordre du jour, qui traite de la «situation des droits de l’homme nécessitant l’attention du Conseil» et de renouveler le mandat du Rapporteur spécial des Nations Unies sur le Birmanie pour une nouvelle année.
Le Conseil des droits de l’homme a aussi réitéré son appel au gouvernement birman, lui demandant instamment de « prendre les mesures nécessaires pour déterminer les responsabilités et mettre fin à l’impunité, y compris en procédant à une enquête complète, transparente et indépendante sur toutes les allégations de violations des droits de l’homme internationalement reconnus et du droit international humanitaire ». Compte tenu du refus persistant du gouvernement birman de répondre à cette demande, il est temps pour le Conseil des droits de l’homme penser à nouveau à mettre en place une commission d’enquête sur les crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés en Birmanie.
Soulignant la façon dont la Birmanie ne remplit pas ses obligations en vertu du droit international, le Conseil a également encouragé le gouvernement de la Birmanie « à s’acquitter de ses obligations en tant que partie aux traités internationaux et autres instruments juridiquement contraignants, et à devenir partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Le Conseil a aussi appelé le gouvernement birman à respecter ses obligations relatives aux traités internationaux concernant la minorité Rohingya en entreprenant un « réexamen complet de la loi sur la citoyenneté de 1982 afin de s’assurer qu’elle est conforme aux obligations internationales définies dans les traités auxquels le Gouvernement du Myanmar est partie, en ce qui concerne notamment leur droit à une nationalité ».
Cette Résolution permet de se rappeler qu’en dépit de certaines avancées, le pays connaît toujours un des pires bilans en matière de droits de l’homme dans le monde, avec des violations du droit international multiples. Si nous accueillons favorablement cette résolution en ce qu’elle met en lumière les abus perpétrés pas le gouvernement birman, il est aussi nécessaire que la communauté internationale fasse pression sur le Président Thein Sein pour qu’il mette un terme à ces violations.