La Shan Human Rights Fondation a publié le 26 mars son rapport sur les violences et les meurtres à l’égard des civils par l’armée birmane dans l’état Shan. Récits.
Wang Mong village – Le 18 mars 2018, un conflit éclate entre les troupes de l’armée birmane et le conseil de restauration de l’état Shan (RCSS). Le même jour, un fermier est sévèrement torturé par l’armée birmane, soupçonné de faire partie du RCSS.
Il est 9 heures du matin quand les combats éclatent dans le village de Mong Kung. Les coups de feu entraînent la panique dans le village. Les enfants quittent l’école précipitamment pour se réfugier chez eux. Pendant plus d’une heure, le bruit des balles est incessant.
Le même jour à 16h30, Sai Myint, un fermier âgé de 35 ans vivant dans le village de Wang Mong, décide de se rendre à sa ferme à deux kilomètres au nord de son habitation afin de nourrir ses vaches. Repéré par les troupes de l’armée birmane présentent dans la zone, l’homme est interrogé. L’armée l’accuse de venir les espionner pour le compte du RCSS : « vous êtes venu ici pour voir si nous avions quitter la zone », affirment-ils.
Sai Myint se défend, tente de raisonner ses interlocuteurs, mais rien n’y fait. L’armée ne le croit pas. L’homme est saisi, on lui attache les mains derrières le dos, on le frappe avec un fusil et on le tabasse à coups de pieds. Le sang coule.
Sai Myint est finalement libéré à 18 heures. Ensanglanté, l’armée lui reverse 10 000 kyats (7.50 USD) pour qu’il soigne ses blessures.
Pour rappel le RCSS/SSA a signé l’accord de cessez-le-feu national.
P.A.