Depuis le 25 septembre 2017, plus de 688 000 Rohingya se sont réfugiés au Bangladesh, alors que le nettoyage ethnique mené par l’armée birmane à l’encontre des Rohingya continue. Le 12 mars, Amnesty International, images satellites à l’appui indiquait que des bases militaires étaient en construction sur les villages Rohingya d’abord rasés au buldozer.
Ces actes démontrent la militarisation croissante du nord de l’état d’Arakan, et rappellent l’impossibilité de retours en Birmanie sûrs, dignes et volontaires pour les Rohingya.
Les violences à l’encontre des Rohingya ne sont pas un phénomène nouveau, mais la situation est sans précédent. Dans un système institué et maintenu par les autorités birmanes depuis des décennies, les Rohingya – dépouillés de leur citoyenneté via la loi de 1982 – sont privés de leurs droits les plus basiques comme la liberté de mouvement, l’accès aux soins et à l’éducation.
Dans son nouveau Rapport « Rohingya : anéantissement d’une communauté et d’une identité », Info Birmanie revient sur plusieurs points cruciaux permettant de comprendre les enjeux de cette crise :
L’histoire de l’Arakan, de la période pré-coloniale à nos jours
Les opérations de « nettoyage de l’armée »
Les abus documentés mis en relation avec les obligations existantes en vertu du droit international
Les recommandations d’Info Birmanie
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L’impunité de l’armée, si elle reste incontestée, favorisera la perpétration de nouveaux abus au travers du pays. La situation menace gravement la transition politique, et le gouvernement civil birman a minimisé la gravité des abus perpétrés en Arakan, utilisant l’argument terroriste pour légitimer les agissements de l’armée.
Le gouvernement a plusieurs fois rejeté toute coopération avec la mission d’établissement des faits mandatée par le Conseil de droits de l’Homme en mars 2017.
Fin décembre dernier, il annonçait sa décision de refuser l’accès au pays à Yanghee Lee, Rapporteuse Spéciale des Nations Unies et de cesser toute coopération jusqu’à la fin de son mandat. Cette dernière s’est pourtant dite « de plus en plus convaincue que les crimes commis portent les marques d’un génocide », le 12 mars dernier. L’accès à la justice est une étape cruciale pour ce pays en transition.