Soutenez le peuple birman, soutenez Info Birmanie

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Depuis le coup d’Etat militaire, les Birman.e.s luttent pour leur liberté et dignité

Faire un don à Info Birmanie, c’est donner une voix aux Birman.e.s qui s’engagent malgré le danger

Les nouvelles quotidiennes de la Birmanie sont effrayantes par la violence déployée par l’armée pour mater la révolte populaire, mais aussi pleines d’espoir par l’ampleur de la résistance. Le peuple birman résiste au coup d’État militaire de février 2021. Et Info Birmanie déploie tous les efforts possibles pour soutenir ce mouvement pour la liberté et la dignité.

Mais la guerre en Ukraine éloigne la Birmanie de l’agenda médiatique et politique, la cause du peuple birman doit être davantage connue, médiatisée, relayée et soutenue. La France – à l’instar de la communauté internationale – est loin d’avoir apporté tout son soutien au soulèvement du peuple contre la junte.

Avec nos partenaires birmans et internationaux, nous relayons les voix de la résistance, nous informons et menons des campagnes comme #avectoimyanmar. C’est la raison d’être d’Info Birmanie : relayer les demandes de la société civile birmane.

Sans soutien international, le mouvement populaire risque de ne plus être entendu et soutenu. Vous le savez, Total Energies s’est retirée de Birmanie cette année suite aux nombreuses campagnes de la société civile, dans lesquelles Info Birmanie et ses partenaires ont joué un rôle actif. C’est un coup sévère qui a été porté à la junte, qui dépend des revenus des énergies fossiles pour acheter des armes à la Russie et la Chine.

D’autres multinationales françaises, notamment des banques, continuent à favoriser la junte et ses entreprises. Info Birmanie va renforcer en 2023 son action pour stopper ces flux financiers qui permettent à l’armée de massacrer son peuple. Soutenez ce combat.

Nos actions pour le peuple birman

Info Birmanie :

·                décrypte la situation du pays dans les médias 

·                développe la campagne de sensibilisation #avectoimyanmar

·                relaie les voix de la société civile birmane

·                interpelle les acteurs économiques pour que cesse tout lien avec la junte

·               organise des rencontres entre militants birmans et nos représentants pour que notre pays soutienne la résistance du peuple birman

·                impulse des initiatives qui fédèrent citoyens et organisations impliqués sur la Birmanie

Pour poursuivre son action, Info Birmanie a besoin de votre soutien. Notre équipe veut renforcer ses moyens d’action en cette période cruciale pour le peuple birman. Enfin, pouvoir compter sur vous, c’est aussi permettre à notre association de rester indépendante.

Participez au mouvement de générosité mondiale généré par le Giving Tuesday du 29 novembre en soutenant notre action!

Merci par avance,

L’équipe d’Info Birmanie

Un émissaire de la junte birmane en France pour y défendre ses intérêts ?

Un émissaire de la junte birmane en France pour y défendre ses intérêts ?

CP, le 20 octobre 2022 – Nous apprenons d’une source fiable que la Gouverneure de la Banque Centrale du Myanmar, Than Than Swe, serait actuellement de passage en France dans le cadre de la première plénière du Groupe d’action financière (GAFI) sous présidence singapourienne, qui a lieu à Paris du 20 au 21 octobre.

Elle serait arrivée en France le 17 octobre en provenance de Russie pour plaider la cause de la junte militaire, opposée en particulier à un éventuel placement de la Birmanie sur la liste noire du GAFI en tant que pays à hauts risques en matière de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme etc… Lors de sa dernière plénière, l’Etat birman était inscrit sur liste grise en tant que juridiction sous surveillance.

La junte a récemment procédé à un remaniement au sein de la Banque Centrale pour accroître sa mainmise sur le secteur financier. La nomination de Than Than Swe en tant que Gouverneure en août 2022 survient après celle de six haut-gradés militaires à des postes de direction au sein de la Banque Centrale, autant de positions clés contrôlées par des militaires et leurs alliés au sein d’une institution stratégique. Than Than Swe, largement considérée comme étant pro-militaire, a d’ailleurs été la cible d’une tentative d’assassinat à Rangoun en avril dernier.

Si elle ne figure pas jusqu’à présent sur la liste des individus placés sous sanctions internationales, l’ancien Gouverneur de la Banque Centrale, Than Nyein, était quant à lui sous sanctions américaines depuis le 17 mai 2021. Il a été remplacé par Than Than Swe le 19 août, alors que cette dernière occupait déjà la fonction de vice-gouverneure.

La venue en France de Than Than Swe, si elle est confirmée, est un véritable scandale. La junte commet des crimes contre l’Humanité au quotidien, met le pays à feu et à sang, saborde l’économie et accapare les richesses du pays à son profit. Il est inadmissible qu’un représentant de la junte puisse séjourner en France, représenter la Birmanie lors de la session plénière du GAFI ou se déployer en coulisses sur des enjeux aussi importants. Cette venue serait d’autant plus dommageable que le soutien de la France au Gouvernement d’unité nationale (NUG), et à la résistance du peuple birman de manière plus large,  est encore loin d’être à la hauteur du courage et des sacrifices du peuple birman.

Nous demandons à la France de faire toute la lumière sur cette information et de s’assurer qu’aucun représentant de la junte birmane ne séjourne en France ni ne soit mis en capacité d’y défendre les intérêts d’un régime criminel. La place de la gouverneure de la Banque Centrale n’est pas en France mais sur la liste des individus placés sous sanctions internationales.

Organisations signataires: Info Birmanie, Communauté Birmane de France et Doh Atu Ensemble pour le Myanmar

Birmanie Jour 499 Entre Résistance et Chaos : Les Actes de la journée

Birmanie Jour 499 Entre Résistance et Chaos : Les Actes de la journée

Le 15 juin dernier, nous avons organisé une journée d’échanges, de débat et de partage sur la Birmanie en partenariat avec la Communauté Birmane de France à l’Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris.

Voici les actes de cette journée, avec la retranscription de toutes les interventions, d’une actualité toujours brûlante : situation des droits humains, crise humanitaire, résistance du peuple face à la junte, révolution sociétale, demandes du peuple birman à la France et à la communauté internationale…

Vous trouverez dans ce document les contributions de représentants d’ONG, de chercheurs, d’artistes birmans, de représentants de la société civile birmane et du Gouvernement d’unité nationale (NUG), ainsi que des liens vers des interviews réalisées au cours de la journée.

Bonne lecture ????


Birmanie J499, entre chaos et résistance ; les actes de la journée du 15 juin

Lettre ouverte : 38 organisations de la société civile demandent à la France d’appuyer la requête de la Gambie contre la Birmanie devant la Cour Internationale de Justice

Lettre ouverte : 38 organisations de la société civile demandent à la France d’appuyer la requête de la Gambie contre la Birmanie devant la Cour Internationale de Justice

26 septembre 2022

Le 25 août 2022, nous avons commémoré le Jour du Souvenir pour les Rohingya, si terriblement éprouvés par la violence d’Etat en Birmanie. Cinq ans après l’exode de près de plus de 700 000 d’entre eux au Bangladesh, « personne n’a été tenu de rendre des comptes pour les crimes contre l’humanité et actes de génocide commis contre la population Rohingya »[1].

Depuis le coup d’Etat militaire du 1er février 2021, la répression brutale menée par la junte s’étend à tout un peuple et se caractérise par la commission de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. La barbarie des militaires birmans, qui semble sans limite, se nourrit de décennies d’impunité et de l’inaction du monde pour y mettre un terme. Plus que jamais, les gouvernements doivent explorer toutes les voies possibles pour que justice soit rendue et que les responsables des atrocités commises par l’armée birmane aient à répondre de leurs actes.

Par la présente lettre, nous demandons à la France d’appuyer formellement la requête de la Gambie contre la Birmanie, initiée en novembre 2019 devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour violation de la Convention sur le génocide. La France, qui se targue d’être la patrie des droits humains, doit s’engager dans cette procédure. 

Pour marquer les commémorations du 25 août, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont annoncé leur appui à la requête de la Gambie. Dès septembre 2020, le Canada et les Pays-Bas ont déclaré publiquement leur intention de soutenir cette procédure, en soulignant que « la Convention sur le génocide incarne l’engagement solennel de prévenir le crime de génocide et de demander des comptes aux responsables. En présentant cette requête à la CIJ, la Gambie a fait un pas louable vers la fin de l’impunité pour ceux qui commettent des atrocités en Birmanie et pour assurer le respect de cet engagement». Le Canada et Les Pays-Bas avaient ajouté qu’il était«de leur devoir d’appuyer ces efforts qui concernent l’ensemble de l’humanité».

Nous estimons qu’il est aujourd’hui du devoir de la France d’appuyer ces efforts, dans le cadre d’une procédure marquée par des avancées attendues. Dans un arrêt du 22 juillet 2022, la CIJ a rejeté les exceptions préliminaires de la Birmanie et conclu que la Gambie avait qualité, en tant qu’État partie à la Convention sur le génocide, pour invoquer la responsabilité de la Birmanie. 

L’initiative de la France, menée au nom de la justice et de la lutte contre l’impunité en Birmanie, sera saluée comme une étape marquante dans la quête de justice du peuple birman dans son ensemble.

Organisations signataires :

  1. Action Against Myanmar Military Coup (Sydney)
  2. Ah Nah Podcast – Conversation with Myanmar
  3. ALTSEAN Burma
  4. Association Suisse Birmanie (ASB)
  5. Attac France
  6. Beyond Borders Malaysia
  7. Burma Action Ireland
  8. Burma Campaign UK
  9. Burma Human Rights Netwok (BHRN)
  10. Burmese Rohingya Organisation UK (BROUK)
  11. Communauté Birmane de France (CBF)
  12. Christian Solidarity Worldwide (CSW)
  13. CRPH & NUG supporters Ireland
  14. CRPH Funding Ireland
  15. Doh Atu Ensemble pour le Myanmar
  16. Educational Initiatives Prague
  17. European Karen Network (EKN)
  18. Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH)
  19. Free Rohingya Coalition
  20. Global Myanmar Spring Revolution (GMSR)
  21. Info Birmanie
  22. International Association Myanmar-Switzerland (IAMS)
  23. International Karen Organisation (IKO)
  24. International Society of Myanmar Scholars and Professionals
  25. Japan Myanmar Help Network
  26. Justice for Myanmar
  27. Justice4Rohingya UK
  28. Karen Swedish Community (KSC)
  29. Ligue des droits de l’Homme (LDH)
  30. Myanmar Accountability Project (MAP)
  31. Myanmar people in Ireland
  32. Myanmar Community Austria (MCA)
  33. Progressive Voice
  34. Rohingya Action Ireland
  35. Supporting Myanmar Australia
  36. Swedish Burma Committee
  37. US Burma Campaign
  38. Women Activists Myanmar

[1] Human Rights Watch Myanmar : Cinq ans plus tard, les Rohingyas sont toujours privés de justice et de liberté, 24 août 2022

Représentation de la Birmanie à l’ONU : la junte doit être résolument écartée

Représentation de la Birmanie à l’ONU : la junte doit être résolument écartée

CP, le 13 septembre 2022 – L’Assemblée générale de l’ONU, qui entame sa 77ème session, doit trancher la question de la représentation de la Birmanie à l’ONU. Cette année, c’est bien l’ambassadeur Kyaw Moe Tun, représentant du gouvernement d’unité nationale (NUG) – seul gouvernement démocratique et légitime du peuple birman – qui doit être désigné. Le candidat de la junte militaire – qui mène une campagne de terreur criminelle contre son peuple, commet des violations massives des droits humains et perd chaque jour un peu plus le contrôle du pays en proie au chaos – doit être écarté.

L’année passée, l’ONU n’a pas véritablement tranché la question. Elle s’est contentée de maintenir en poste l’ambassadeur Kyaw Moe Tun qui avait été nommé par le gouvernement d’Aung San Suu Kyi avant le coup d’Etat militaire du 1er février 2021. Sans se prononcer. Kyaw Moe Tun n’avait alors pas pu s’exprimer devant l’Assemblée générale…

Cet attentisme de l’ONU a eu des conséquences néfastes. Comme le souligne le Special Advisory Council for Myanmar (SAC-M), le peuple birman a été privé de voix dans plusieurs instances alors qu’il avait tant besoin d’être soutenu et entendu. Dans un rapport publié le 12 septembre, le Myanmar Accountability Project (MAP) demande d’ailleurs à l’ONU de mettre un terme à la situation chaotique générée par la question de la représentation de la Birmanie dans le système onusien. Devant la Cour Internationale de Justice (CIJ), ce sont des agents de la junte qui représentent la Birmanie. Devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, le siège a été laissé vacant, alors même que la Birmanie traverse la plus grave crise des droits humains de son histoire.

Le MAP souligne enfin que des agences de l’ONU, telles que l’UNICEF, l’UNOCHA et la FAO, ont violé les principes d’engagement de l’ONU qui exigent que ses agences prennent leurs distances avec la junte. Cela suscite l’incompréhension et la colère du peuple birman et de la société civile, qui demandent à l’ONU de montrer qu’elle est du côté de la démocratie et de la justice, une demande renforcée par la récente visite de l’Envoyée spéciale de l’ONU en Birmanie, qui n’a servi qu’à des fins de propagande pour la junte et n’a rien apporté au peuple birman. « UN prove your existence for justice » pouvait-on lire récemment.

 

A quelques jours de la convocation de l’Assemblée générale de l’ONU, le SAC-M a publié un rapport qui revient sur la perte de contrôle de la junte sur le territoire birman : la résistance contrôle plus de territoire que la junte et délivre chaque jour plus de services publics à la population. Un élément de plus, sous l’angle du contrôle effectif du territoire, en faveur de la candidature du représentant du Gouvernement d’unité nationale (NUG).

Il est manifeste que le peuple birman est à un tournant de son histoire et il est plus que temps que lONU prenne ses responsabilités et cesse de le décevoir. La junte militaire doit être résolument écartée.