Un défenseur birman des droits des migrants en Thaïlande bientôt expulsé?

Un défenseur birman des droits des migrants en Thaïlande bientôt expulsé?

Lundi 18 mars 2019

Le vendredi 15 mars, Ko Ye Min, défenseur des droits des migrants birmans en Thaïlande, est sorti de prison. Interdit de toute activité de défense des migrants pendant un an par le Tribunal qui l’a condamné, il attend d’être renvoyé en Birmanie.

Co-fondateur de l’AAC (Aid Alliance Committee), une association d’aide et de défense des travailleurs birmans en Thaïlande créée en 2014, il avait été interpellé le 19 octobre 2018 alors qu’il effectuait des démarches pour voir son visa prolongé. Il venait alors de publier sur Facebook un commentaire critique visant une agence d’emploi du pays.

Poursuivi notamment pour diffamation, il a été condamné à une peine de quatre mois d’emprisonnement et à une amende de 950 USD. Durant son incarcération, l’AAC avait alerté sur ses conditions de détention et fait état de mauvais traitements de la part de certains codétenus.

L’AAC subit régulièrement des pressions de la part de « courtiers en main d’œuvre » et d’agences d’emploi thaïlandaises qui ne voient pas d’un bon œil ses actions de défense des migrants dans le pays. Nombre d’agences et d’employeurs tirent en effet profit de la plus grande vulnérabilité de ces travailleurs immigrés. En octobre, le centre d’accueil des migrants géré par l’AAC avait également fait l’objet d’une inspection qui avait entravé son action.

Les travailleurs migrants jouent un rôle clé dans le développement économique de la Thaïlande. Ils sont pourtant victimes de nombreuses violations de droits. Avec cette main d’œuvre sous-payée et exploitée, les industries manufacturières tournées vers l’exportation ont gagné en compétitivité sur les marchés mondiaux. 

Bangkok

Quelques chiffres

3 millions
  • On estime à 3 millions le nombre de migrants birmans en Thaïlande.
  • Les facteurs de migration sont multiples : situation économique, situation politique, conflits armés, facteurs environnementaux…
  • Plusieurs centaines de milliers de migrants birmans demeurent en situation irrégulière, malgré un récent mouvement massif de régularisation.
1, 5 millions
  • La moitié de ces migrants sont des femmes. Elles occupent tout particulièrement les emplois négligés par les travailleurs locaux. Elles sont employées dans l’industrie du vêtement, le travail domestique, le secteur de la construction, l’industrie du « divertissement » et des services, les plantations de caoutchouc, l’industrie de la pêche…
  • Elles sont, comme les hommes, victimes de nombreuses violations de droits, mais sont aussi victimes de discriminations et de violences basées sur le genre, qui voient leur vulnérabilité accrue (exploitation et précarité sur le lieu de travail, harcèlement sexuel et violences).
20 000
  • Chaque mois, environ 20,000 travailleurs migrants birmans se rendent en Thaïlande pour y travailler dans le cadre d’accords signés avec la Birmanie, sans compter ceux qui rentrent de manière irrégulière.
La société civile mobilisée pour la levée des poursuites contre Ko Swe Win

La société civile mobilisée pour la levée des poursuites contre Ko Swe Win

CP 7 mars 2019 – Dans un communiqué conjoint initié par Progressive Voice et Athan, dont Info Birmanie est signataire, 77 organisations de la société civile demandent aux autorités birmanes d’abandonner les poursuites engagées contre l’éditeur en ligne Ko Swe Win et de réformer l’article 66(d) de la loi sur les télécommunications utilisé pour le poursuivre.

Il y a deux ans, Ko Swe Win, éditeur en ligne du journal « Myanmar Now » a été poursuivi pour diffamation pour avoir partagé sur Facebook des informations parues dans ce journal. Celles-ci citaient un moine qui exprimait des critiques vis-à-vis du moine ultranationaliste U Wirathu. Auparavant, ce dernier avait exprimé son soutien à U Kyi Lin, l’homme récemment condamné pour avoir, en janvier 2017, tué U Ko Ni, le conseiller juridique d’Aung San Suu Kyi. U Wirathu avait été jusqu’à remercier le tueur.

Tandis que certains responsables militaires mis en cause pour génocide, crimes contre l’Humanité et crimes de guerre par les enquêteurs de l’ONU continuent d’officier sans être inquiétés, des lois répressives sont utilisées contre des journalistes qui dévoilent la vérité et dénoncent les atteintes aux droits humains.

Selon Athan, 173 poursuites ont été engagées en application de l’article incriminé depuis l’entrée en vigueur de la loi sur les télécommunications en 2013. Celle-ci a été amendée en 2017, mais la diffamation reste pénalisée et la réforme a eu peu d’impact sur la manière dont la loi est appliquée. Depuis 2017, 73 poursuites ont été engagées.

Comme le souligne Ko Swe Win, « il est regrettable de voir qu’en Birmanie, un moine renommé qui utilise les médias sociaux pour faire l’apologie d’un assassinat politique n’est pas inquiété, alors que des journalistes comme moi qui parlent à voix haute pour dénoncer ces propos sont injustement pris pour cible. L’utilisation persistante de l’article 66 d pour faire taire ceux qui expriment des critiques vis-à-vis de telles prises de position et qui dénoncent les violations des droits humains montre clairement à quel point les forces autoritaires demeurent puissantes » en Birmanie.

Info Birmanie demande à la France de s’enquérir de ces atteintes récurrentes à la liberté d’expression auprès des autorités birmanes et d’appuyer la réforme des lois répressives utilisées pour porter atteinte à une liberté fondamentale, sans laquelle il n’est pas de démocratie.

Contact presse : Sophie Brondel 07 62 80 61 33 sophie@info-birmanie.org

Pour de plus amples informations : 

Le communiqué de presse d’Athan et de Progressive Voice

Le communiqué conjoint de 77 organisations de la société civile

 

 

Présidence française du Conseil de sécurité : 84 organisations Rohingya, Kachin et Karen à travers le monde demandent à la France d’appuyer une saisine de la Cour pénale internationale

Présidence française du Conseil de sécurité : 84 organisations Rohingya, Kachin et Karen à travers le monde demandent à la France d’appuyer une saisine de la Cour pénale internationale

CP 5 mars, 2019 – La France assure ce mois-ci la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU. Aujourd’hui, la diaspora Rohingya, Kachin et Karen lui demande d’appuyer officiellement une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) au nom de toutes les victimes des crimes les plus graves en droit international commis en Birmanie.

DECLARATION COMMUNE: “84 organisations Rohingya, Kachin et Karen à travers le monde demandent à la France d’appuyer une saisine de la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité”

JOINT STATEMENT: “FRANCE: ENSURE UN SECURITY COUNCIL REFERS THE SITUATION IN BURMA/MYANMAR TO THE INTERNATIONAL CRIMINAL COURT”

Le 28 février, le Conseil de sécurité s’est réuni pour entendre l’Envoyée spéciale du Secrétaire Général de l’ONU, Mme Schraner Burgener, qui s’est récemment rendue en Birmanie et au Bangladesh. La France, après avoir souligné que l’action des autorités birmanes sur le terrain demeurait insuffisante et qu’il n’y avait toujours pas de garanties relatives à des investigations crédibles et impartiales, a déclaré que « le combat contre l’impunité » était la deuxième action prioritaire à mener. Certains membres du Conseil de sécurité ont également averti que si la justice n’était pas rendue aux victimes des crimes les plus graves, celui-ci avait le pouvoir de référer la situation de la Birmanie à la Cour pénale internationale (CPI).

Alors que les autorités birmanes continuent d’adopter une position de déni face aux allégations de génocide, crimes contre l’Humanité et crimes de guerre, toutes les victimes des exactions de l’armée birmane savent malheureusement qu’aucune instance nationale n’est en mesure de rendre justice en Birmanie. La déclaration commune de la diaspora Rohingya, Kachin et Karen vient rappeler qu’il y a un impératif à agir sans plus attendre, pour mettre un terme à des décennies d’impunité. L’exigence de justice est une condition essentielle, revendiquée par toutes les communautés signataires à travers le monde. Il appartient à la France d’entendre, et de traduire en acte, cet appel.

Contact presse :  

Sophie Brondel, coordinatrice, Info Birmanie +33(0)762806133 sophie@info-birmanie.org

Pour plus d’informations sur la déclaration commune, vous pouvez contacter :

  • Tun Khin, président, Burmese Rohingya Organisation UK +44 (0) 7888 714 866 (Royaume-Uni) tunkhin80@gmail.com
  • Hkanhpa Tu Sadan, Secrétaire des affaires extérieures, Kachin National Organisation 44 (0) 7944 240 774 (Royaume-Uni) hsadan08@googlemail.com
  • Naw Wahkushee, coordinatrice, Karen Peace Support Network +66(0) 861 182 261 (Thaïlande) kpsn14@gmail.com
  • Saw Greh Moo, Karen Community of New Bern + 1(252) 571 7634 (Etats-Unis)
29 janvier 2019 : deux ans après l’assassinat d’U Ko Ni, la LND met officiellement la réforme de la Constitution à l’ordre du jour

29 janvier 2019 : deux ans après l’assassinat d’U Ko Ni, la LND met officiellement la réforme de la Constitution à l’ordre du jour

CP  29 janvier 2019 – Il y a deux ans, le 29 janvier 2017, U Ko Ni, le conseiller juridique de Aung San Suu Kyi, était assassiné à sa sortie de l’aéroport international de Rangoun. Il appelait à des réformes pour réduire le poids politique des militaires, en particulier à la réforme de la Constitution de 2008, texte emblématique de leur mainmise sur le pays.

Aujourd’hui, deux ans jour pour jour après son assassinat, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) annonce qu’elle va demander la mise en place urgente d’un comité conjoint de parlementaires chargé d’oeuvrer à l’amendement de la Constitution.

Cette annonce faite au sein du Parlement marque la première tentative officielle de la LND au pouvoir pour réformer ce texte, thème de réforme particulièrement sensible. Des militaires siégeant au Parlement, par application de cette Constitution anti-démocratique, ont immédiatement contesté la légalité de l’initiative.

Deux ans après l’assassinat d’U Ko Ni, la démarche de la LND honore la mémoire du combat de cet homme pour la justice et la démocratie. Un homme que la LND considère comme un martyr, tout comme le chauffeur de taxi mort le même jour.

Le verdict du procès des accusés dans cette affaire est attendu en février 2019. Dans ce procès hautement sensible, les connexions militaires sont multiples. A l’exception du tireur, trois des quatre autres co-accusés sont d’anciens militaires. L’homme accusé d’avoir commandité l’assassinat, un ancien lieutenant de l’armée, demeure en fuite.

L’issue de ce procès et de l’initiative de la LND annoncée aujourd’hui est particulièrement importante pour tous ceux qui veulent mettre un terme à la mainmise des militaires en Birmanie et contribuer à l’avènement d’une véritable transition démocratique. Elle est aussi particulièrement incertaine.

Contact Presse : 

Sophie Brondel

sophie@info-birmanie.org

06 19 65 34 00

 

Combats entre la Tatmadaw et l’Armée d’Arakan : les populations civiles en première ligne, des revendications d’autonomie en arrière-plan

Combats entre la Tatmadaw et l’Armée d’Arakan : les populations civiles en première ligne, des revendications d’autonomie en arrière-plan

16 janvier 2019

Depuis le mois de novembre 2018, les affrontements épisodiques entre l’armée birmane (Tatmadaw) et l’Armée d’Arakan (AA), récurrents depuis 2015, connaissent une escalade dans le nord de l’état d’Arakan. La courbe ascendante de la violence politique en Birmanie ne semble pas vouloir s’inverser.

Cette recrudescence des combats révèle tout d’abord, si besoin en était, que les autorités birmanes n’ont pas infléchi leur politique afin de remédier à la crise profonde et ancienne que connaît l’état d’Arakan. Si elles affirment régulièrement avoir mis en œuvre « 81 des 88 recommandations » formulées en 2017 par la Commission dite Koffi Annan censées remédier à la crise dans sa globalité, aucune mesure concrète ne permet d’entrevoir la moindre perspective de réforme.

Suite aux attaques coordonnées menées par l’AA le 4 janvier, les autorités birmanes ont appelé à des « opérations de représailles » de l’armée contre les rebelles de l’AA en les accusant d’être en lien avec l’ARSA (Arakan Rohingya Salvation Army). Dans le contexte de nouvelles « opérations de nettoyage » annoncées par l’armée en décembre dans le nord de l’état d’Arakan, la rhétorique «anti-terroriste » a de quoi inquiéter. Elle s’accompagne d’un renfort de troupes pour l’armée birmane, qui cherche à éradiquer les bases de l’AA dans le nord de l’état d’Arakan.

La Tatmadaw a initialement lancé une offensive dans une zone sous contrôle de l’AA, qui tente de s’implanter durablement dans la région et ainsi d’accroître son pouvoir de négociation face à l’Etat birman. L’AA revendique le droit à l’auto-détermination de la population arakanaise/rakhine, la préservation de sa culture et de ses « intérêts nationaux ». Elle bénéficie d’un soutien certain au sein de cette population. L’AA est aussi soutenu par des représentants politiques locaux. Ce soutien s’est notamment construit par le biais d’une campagne de l’AA diffusée sur les réseaux sociaux, « Arakan Dream 2020 », qui ravive la mémoire de l’occupation birmane d’un territoire autrefois indépendant. L’AA revendique la mise en place d’une confédération, sur le modèle du statut de l’état Wa.

Fondée en 2009 par une vingtaine de jeunes arakanais/rakhine et initialement établie à Laiza dans l’état Kachin avec le soutien de l’Armée pour l’indépendance Kachin (KIA), l’AA a fait connaître sa volonté de s’implanter dans l’état d’Arakan dès 2014. Aujourd’hui, l’AA, qui ne compte pas parmi les signataires de l’Accord de cessez-le-feu national de 2015, est un groupe armé doté de moyens considérables, fort d’environ 7000 hommes. Selon le rapport de la Commission dite Kofi Annan, l’AA se financerait pour partie par le trafic de drogue, au même titre que d’autres groupes armés, ce que les autorités birmanes soulignent et que l’AA conteste.

L’AA a déclaré avoir lancé ses attaques coordonnées du 4 janvier contre les forces de sécurité en réponse à l’offensive de l’armée birmane, accusée par l’AA de prendre des civils pour cible et de les utiliser comme boucliers humains.

Si les deux camps déplorent des pertes à la suite des combats, les civils sont, une fois de plus, les principales victimes des affrontements armés et des violations des droits humains qui les accompagnent.

Selon l’ONU, ce sont plus de 5000 personnes qui ont dû fuir les combats. BHRN (Burma Human Rights Network-UK) s’inquiète d’arrestations et de détentions arbitraires de civils par la police et par l’armée, laquelle bloque l’accès à l’aide humanitaire de villages entiers accusés, selon une méthode éprouvée, de connexions avec l’AA. Des civils, Rohingya et Rakhine, auraient par ailleurs été tués le 13 janvier, lors de combats à proximité du village de Hpon Leik situé au niveau du township de Buthidaung.

Dans ce contexte, l’ONU et l’Union Européenne (UE) en appellent au respect des droits humains de la population civile et à son libre accès à l’aide humanitaire, alors que les autorités de l’état d’Arakan ont interdit à l’ONU et aux ONG, à l’exception du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et du Programme Alimentaire Mondial (PAM), d’accéder à cinq townships en proie aux combats, officiellement pour des raisons de sécurité… Au même moment, les autorités birmanes ont de nouveau refusé l’accès à leur territoire à la Rapporteuse Spéciale de l’ONU sur la Birmanie, Yanghee Lee, et reporté la visite du Haut-Commissaire aux réfugiés des Nations unies initialement prévue dans l’état d’Arakan.

Ce contexte de fermeture et de repli des autorités birmanes est particulièrement inquiétant à l’heure où il est de nouveau fait état de violations des droits humains et du non-respect du droit international humanitaire.

Rappelons qu’une partie du rapport de la Mission d’établissement des faits de l’ONU publié en septembre dernier est consacrée aux violations des droits humains subies par la population arakanaise/rakhine dans l’état d’Arakan : travail forcé à large échelle, éviction forcée des terres, confiscation de denrées alimentaires, violences sexuelles et mauvais traitements. Victime de graves violations des droits humains perpétrées principalement par l’armée birmane, la population arakanaise/rakhine a, à ce titre, un vécu similaire à celui d’autres minorités ethniques du pays.

Les revendications politiques d’autonomie et de reconnaissance de la minorité arakanaise/rakhine vis-à-vis du pouvoir central ont été occultées par la crise Rohingya.

L’état d’Arakan, géographiquement isolé, compte parmi les plus pauvres du pays. Comme beaucoup d’autres minorités du pays, la population arakanaise/rakhine exprime des griefs à l’encontre du gouvernement central, accusé de favoriser la majorité bamar-bouddhiste sur le plan à la fois politique et économique. Elle estime que sa culture, sa langue et son histoire sont menacées et prévaut le sentiment selon lequel le développement de l’état d’Arakan est négligé, tandis que les projets de développement entrepris ne bénéficient pas aux populations.

Dans ce contexte, des observateurs craignent que l’AA soit en mesure de recruter de nouvelles recrues dans l’état d’Arakan auprès de la population arakanaise/rakhine, qui ne se sent pas prise en compte dans ses revendications d’autonomie et de contrôle des ressources. Le régime politique et le système institutionnel issus de la Constitution de 2008 semblent ne pas permettre à ces revendications de s’exprimer et de prospérer pacifiquement.

La trêve unilatéralement annoncée par l’armée birmane en décembre dernier dans les états Shan et Kachin, relative et fragile, ne s’applique manifestement pas à l’état d’Arakan. L’UE a annoncé espérer que cette trêve puisse être prolongée et qu’elle puisse inclure l’état d’Arakan.

De nombreux observateurs soulignent l’urgence d’un processus de paix inclusif.

Entre 2015 et 2017, l’armée birmane a refusé de négocier avec l’AA, qui se dit prête à rejoindre la table des négociations de paix à condition que sa présence dans l’état d’Arakan soit reconnue. En posant la signature de l’Accord de cessez-le-feu national, régulièrement dénoncé pour son caractère non-inclusif, comme pré-condition aux discussions,  les autorités birmanes marquent le statu quo. Parallèlement, un émissaire de la Chine a récemment rencontré des représentants de l’AA, dans le cadre de ses échanges avec l’Alliance du nord. Celle-ci regroupe 4 organisations armées ethniques non-signataires de l’Accord de cessez-le-feu national (Kachin Independence Army, Arakan Army, Ta’ang National Liberation Army, Myanmar National Democratic Alliance Army). Dans le même temps, l’AA se pose en défenseur des droits de la population arakanaise/ rakhine.

Comme le souligne Kyaw Win, le directeur exécutif de Burma Human Rights Network (BHRN), « la Birmanie doit œuvrer à l’adoption d’un cessez-le-feu inclusif pour un avenir plus équitable et paisible dans le respect des droits et des aspirations à l’auto-détermination des régions ethniques. La communauté internationale doit accroître ses efforts, en particulier à travers l’adoption de sanctions visant les intérêts économiques de l’armée birmane, afin d’aider le processus de paix, dans l’impasse depuis l’indépendance du pays. Alors que le conflit en cours sert l’intérêt de l’armée pour son maintien au pouvoir, la communauté internationale doit utiliser des moyens de dissuasion, en particulier des sanctions, pour montrer que les conflits impactent négativement les intérêts économiques des militaires.»