« Justice For Myanmar » : une campagne qui cible les intérêts économiques de l’armée

« Justice For Myanmar » : une campagne qui cible les intérêts économiques de l’armée

« Justice for Myanmar » : des activistes lancent une campagne chargée d’exposer les causes systémiques de l’inégalité, de l’injustice, de la violence & des crimes contre l’Humanité

CP 28 avril 2020, Birmanie – Un groupe de militants agissant sous couvert joint ses forces dans une campagne visant à améliorer la vie de tous les birmans, en exposant l’oppression systémique menée par l’armée birmane à des fins de profit et de guerre civile.

« Justice for Myanmar » est une campagne initiée par une équipe de défenseurs des droits humains engagés dans la protection des droits, la défense de l’égalité et la lutte pour la justice. Cette campagne a été constituée dans le but de fournir une plateforme aux personnes persécutées par l’armée birmane – quelle que soit leur origine sociale, religion, genre ou appartenance ethnique – pour les appuyer dans leurs efforts en vue d’obtenir justice et mettre un terme à l’impunité de l’armée en Birmanie. Elle se consacrera au dévoilement du lien existant entre les entreprises détenues ou contrôlées par l’armée et les violations des droits humains commises à travers le pays qui représentent des violations du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, constitutives de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide.

En dépit de la pandémie de Covid-19 qui met à l’épreuve un système de santé non préparé en Birmanie, l’armée birmane a rejeté les appels lancés par l’ONU, des organisations ethniques armées birmanes et la société civile pour un cessez-le-feu national dans le but de permettre au pays de lutter efficacement contre la pandémie. Au lieu de quoi, l’armée a bloqué plusieurs sites locaux d’information, arrêté et poursuivi des journalistes au nom des lois contre le terrorisme. L’armée a continué à consolider son pouvoir et accru son utilisation de mesures répressives à l’encontre des médias et des populations, prenant des civils pour cible dans les zones de conflits.

Le conflit entre l’armée birmane et l’Armée de l’Arakan (AA) s’est intensifié et a déplacé jusqu’à 150 000 civils depuis la fin de l’année 2018. Selon l’UNOCHR, au moins 32 civils sont morts dans les états Chin et d’Arakan depuis le 23 mars 2020. Les bombardements de l’armée dans ces deux états ont entraîné la mort de civils, parmi lesquels des enfants, des mères et leurs nourrissons, tandis que des maisons ont été réduites en cendres entraînant le déplacement de civils et de personnes vulnérables face à la pandémie. L’attaque du 20 avril 2020 menée contre un véhicule de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) transportant du matériel dédié à la lutte contre le Covid-19 – au cours de laquelle le chauffeur a été tué – a été suivi d’appels de la société civile pour un accès immédiat au pays des enquêteurs de l’ONU. Le Secrétaire général de l’ONU a fortement condamné cette attaque, tout en appelant à une enquête transparente et à ce que ses auteurs soient traduits en justice.

Yadanar Maung, le porte-parole de « Justice for Myanmar », affirme : « L’armée birmane a maintenu son contrôle politique du pays à travers un monopole et un contrôle économique, à travers la force et la violence et un régime constitutionnel qu’elle a elle-même créé. Elle continue de commettre des violations graves des droits humains en toute impunité. La Mission d’établissement des faits de l’ONU (FFM) et le Rapporteur Spécial sur la situation des droits humains en Birmanie décrivent qu’il en résulte un génocide, des crimes contre l’Humanité et des crimes de guerre. Les activités économiques de l’armée, hors de contrôle des autorités civiles, renforcent son pouvoir et entravent la démocratisation du pays.»

L’action de la campagne « Justice for Myanmar » fait suite au rapport de la Mission d’établissement des faits de l’ONU (FFM) paru en 2019 consacré aux intérêts économiques de l’armée birmane qui a recommandé que les entreprises mettent un terme à tout lien financier avec celle-ci. « Justice for Myanmar » a pour ambition de garantir que les recommandations de la FFM et du Rapporteur Spécial soient mises en œuvre.

Yadanar Maung explique : « Nous demandons à tous les gouvernements qui défendent la justice et les droits humains de mettre en œuvre des sanctions ciblées contre les militaires et leurs entreprises. Nous voulons voir les militaires entièrement désinvestis de l’économie birmane, nous voulons que l’armée birmane soit placée sous contrôle démocratique et que ses conglomérats soient démantelés. Les avoirs volés, que les militaires ont accumulés à travers des décennies de corruption, doivent être rendus au peuple birman. Nous considérons que ces étapes sont essentielles pour la mise en place d’une démocratie fédérale, dans laquelle les droits humains de tous seront protégés et une paix durable prévaudra. »

Dans les mois à venir, « Justice for Myanmar » collaborera aussi avec des journalistes et des acteurs de la société civile dans cette lutte pour la justice et la sécurité de tous en Birmanie, et pour faire rendre des comptes à l’armée birmane.

Communiqué dans sa version originale (anglais)

Pour plus d’informations, contactez :

Yadanar Maung, « Justice for Myanmar »

Email : media@justiceformyanmar.org

Website : https://www.justiceformyanmar.org

Tweeter : @justicemyanmar

Facebook : https://facebook.com/justiceformyanmar.org/

21 avril 2020 / Blue Shirt Day pour la libération de tous les prisonniers politiques

21 avril 2020 / Blue Shirt Day pour la libération de tous les prisonniers politiques

20 avril 2020 – La Birmanie compte à l’heure actuelle près de 200 prisonniers politiques (condamnés ou en détention provisoire) et près de 400 défenseurs des droits humains, journalistes ou citoyens visés par des poursuites judiciaires et exposés à une peine d’emprisonnement pour avoir voulu exercer leur métier ou leurs droits.

Ce terrible constat de l’état des libertés en Birmanie ne repose pas seulement sur la persistance du pouvoir de l’armée et de ses multiples abus. Il relève aussi de la responsabilité du gouvernement civil. Où est la volonté politique de réformer les lois utilisées pour réprimer toute voix critique ? Pourquoi les prisonniers politiques n’ont-ils pas tous bénéficié de l’amnistie présidentielle de la semaine passée, rendue d’autant plus pressante en ces temps de pandémie ? Parmi les près de 25 000 prisonniers concernés par cette amnistie annuelle, on ne compte que 18 prisonniers politiques…

Dans son récent rapport relatif à la criminalisation des défenseurs des droits humains en Birmanie, Amnesty International constate que « depuis leur arrivée au pouvoir il y a de cela quatre ans, Aung San Suu Kyi et son gouvernement supervisent les manœuvres de harcèlement et d’intimidation, les arrestations, les poursuites judiciaires et les placements en détention dont font systématiquement l’objet les défenseurs des droits humains. » « Alors qu’elle a fait campagne en faveur des droits humains pendant des dizaines d’années et qu’elle a payé très cher son action militante, il est choquant de constater qu’Aung San Suu Kyi et ses collaborateurs et collaboratrices n’ont quasiment rien fait pour modifier les lois héritées du régime militaire, toujours utilisées pour réprimer et sanctionner celles et ceux qui critiquent les autorités. »

Plusieurs organisations de la société civile demandent à ce que la situation des prisonniers politiques figure de nouveau à l’agenda de la communauté internationale. Dans sa campagne initiée sur les réseaux sociaux pour le Blue Shirt Day, Burma Campaign UK reprend les propos formulés par Aung San Suu Kyi en juin 2012 (« un prisonnier de conscience est un prisonnier de trop ») et déplore que celle-ci n’ait pas fait libérer l’ensemble des prisonniers politiques, ni mis en oeuvre tout ce qui est en son pouvoir pour faire cesser ces violations des droits humains.

Pour informer sur la situation dramatique des prisonniers politiques, demander leur libération et la fin de la répression, Info Birmanie participe à cette campagne, en solidarité avec tous ceux qui défendent les valeurs démocratiques en Birmanie.

Le 21 avril, vous pouvez porter un T-Shirt bleu et partager une photo sur les réseaux sociaux pour demander la libération de tous les prisonniers politiques en Birmanie avec #BlueShirt4Burma / @BlueShirt4Burma.

*Le mardi 21 avril 2020 marquera les 6 ans de la mort de U Win Tin. Ce journaliste, qui compte parmi les membres fondateurs de la LND, a passé près de 20 ans de sa vie en prison (1989-2008), une expérience qu’il a qualifiée d’infernale. Lors de sa libération, il s’est engagé à se vêtir d’un T-Shirt bleu – de la même couleur que celui qu’il devait porter en prison – jusqu’à ce que tous les prisonniers politiques de Birmanie soient relâchés. Il n’a pas obtenu gain de cause de son vivant. La campagne de sensibilisation du Blue Shirt Day a été initiée par l’Assistance Association for Political Prisoners (AAPP) #blueshirt4burma / @blueshirt4burma.

 

Birmanie : des civils meurent sous les bombes de l’armée

Birmanie : des civils meurent sous les bombes de l’armée

CP 14 Avril 2020 – Alors que l’attention tend à se porter sur la pandémie de Covid-19, des membres de la diaspora arakanaise lancent un cri d’alarme face au drame des civils qui meurent sous les bombes de l’armée birmane.

Aujourd’hui, des membres de la diaspora arakanaise lance un appel urgent face à l’accélération des combats dans les états d’Arakan et Chin. Ils demandent notamment à la communauté internationale et à nos gouvernements de faire pression sur les autorités birmanes pour que les bombardements cessent immédiatement et que les civils cessent d’être pris pour cible. La plus longue coupure d’internet au monde qui affecte une partie de cette région et les exactions de l’armée demeurent entièrement hors de contrôle.

Dans son édition du 13 avril, Radio Free Asia rapporte qu’un bombardement de l’armée a tué au moins 8 civils dans le village de Kyauk Seik (canton de Ponnagyun) dans l’état d’Arakan et que les 17 civils blessés par l’attaque ont été retenus à des check-points durant deux heures avant de pouvoir être conduits à l’hôpital.  Ces pertes humaines ne sont que les dernières en date. Le 7 avril, les attaques aériennes de l’armée tuaient 7 civils du village de Hnan Chaung (canton de Paletwa) dans l’état Chin… D’autres frappes ont précédé.

L’appel à un cessez-le-feu global – lancé par le Secrétaire général de l’ONU pour faire face à la pandémie de Covid-19 – a été relayé en Birmanie par 4 organisations ethniques armées majeures, 15 partis politiques, 52 organisations de la société civile et 18 Ambassades. Mais l’armée le rejette catégoriquement et multiplie les exactions. Pendant ce temps, les autorités continuent de justifier la coupure d’internet au nom d’impératifs prétendument sécuritaires et la répression s’accentue à l’encontre des médias qui tentent, malgré tout, de rendre compte de la situation et des enjeux du conflit.

Dans un communiqué du 10 avril 2020, le réseau ND-Burma s’alarme de l’instrumentalisation par l’armée de la réponse apportée à la pandémie de Covid-19. La Tatmadaw cherche à renforcer encore davantage son pouvoir et sa présence dans les zones de conflit. L’accès aux soins, à l’information et à l’aide humanitaire est compromis, en particulier dans l’état d’Arakan et dans le nord de l’état Shan, où la société civile documente par ailleurs des dizaines de cas d’arrestation arbitraire, de torture, de meurtre et de disparition pour le seul mois de mars. Alors que de nombreux civils parmi les minorités ethniques craignent davantage les exactions de l’armée et les ravages de la guerre que l’épidémie, l’appel de la diaspora arakanaise doit être entendu et relayé. 

Contact : Sophie Brondel 07 62 80 61 33 sophie@info-birmanie.org

 

 

Birmanie : décréter un cessez-le-feu national

Birmanie : décréter un cessez-le-feu national

CP 31 mars 2020 – Comment la Birmanie pourra-t-elle lutter contre la pandémie de Covid-19 et protéger les personnes les plus vulnérables si les conflits actifs qui ravagent une partie de son territoire ne sont pas interrompus ?

Le 23 mars, Antonio Guterres – Secrétaire Général de l’ONU – appelait les belligérants des conflits actifs du monde entier à décréter un cessez-le feu global afin que le monde soit davantage en mesure de faire face à la pandémie de Covid-19. Cet appel a d’ores-et-déjà été entendu par des belligérants en Syrie, au Yémen, au Cameroun, aux Philippines…

Dans un communiqué du 30 mars 2020 signé par 428 organisations de la société civile, il est demandé aux Etats membres de l’ASEAN d’appuyer cet appel à un cessez-le-feu global, de protéger les personnes les plus vulnérables et de mettre en place des politiques de lutte contre la pandémie de Covid-19 respectueuses du droit international des droits de l’Homme. Parmi les signataires figurent en majorité des organisations de la société civile birmane.

Depuis février 2020, on déplore de plus en plus de victimes civiles et de déplacés dans le cadre des combats qui opposent l’armée birmane et l’Armée de l’Arakan (AA) dans les états d’Arakan et Chin. Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) souligne à quel point ces civils sont vulnérables, en particulier les personnes déplacées.

Le HCR réitère son appel aux protagonistes de ce conflit de protéger la population et appuie l’appel lancé par l’ONU. Il rappelle que les combats entre l’armée et l’AA ont provoqué le déplacement de plus de 65 000 civils. Ceux-ci viennent s’ajouter aux 130 000 déplacés internes que comptait déjà la région, parmi lesquels une grande majorité de Rohingya déplacés depuis 2012. La Birmanie compte par ailleurs d’autres zones de combats actifs, en particulier dans le nord de l’état Shan, et plus de 312 000 déplacés, essentiellement dans l’Arakan, le Kachin, le nord de l’état Shan et dans le sud-est du pays.

L’une des 21 organisations ethniques armées que compte la Birmanie a entendu l’appel lancé par l’ONU. Dans un communiqué publié le 26 mars, la Karen National Union (KNU) demande au gouvernement et à l’armée birmane d’annoncer un cessez-le feu national sans pré-conditions afin que toutes les institutions et tous les acteurs unissent leurs forces pour lutter contre la pandémie. La KNU invoque aussi l’apport que cette décision pourrait avoir sur les perspectives de paix, devenues au fil du temps de plus en plus ténues.

Les autorités birmanes annoncent lutter contre la pandémie de Covid-19 mais ont récemment qualifié l’AA d’organisation terroriste, faisant plutôt craindre une accélération dans l’escalade du conflit. Au lendemain de l’appel lancé par l’ONU, peut-on espérer voir la guerre s’interrompre?

Contact : Sophie Brondel sophie@info-birmanie.org 07 62 80 61 33

COVID-19 : Les migrants birmans en Thaïlande à l’épreuve de la fermeture d’usines et des frontières

COVID-19 : Les migrants birmans en Thaïlande à l’épreuve de la fermeture d’usines et des frontières

CP 24 mars 2020 – La Thaïlande, qui compte officiellement 720 personnes infectées par le COVID-19, a fermé sa frontière avec la Birmanie le 23 mars, dans un contexte d’inquiétudes croissantes relatives à la propagation du virus. La presse locale rapporte que plus de 11 000 travailleurs migrants birmans ont, ces derniers jours, traversé l’un des ponts qui relie à Myawaddy les deux pays, avant la fermeture effective. Parmi les plus de trois millions de migrants birmans que compte la Thaïlande, combien sont rentrés et/ou vont encore tenter de le faire via les voies de passage non-officielles ?

Pour se protéger d’une menace présentée comme provenant de l’extérieur, l’Ambassade de Birmanie à Bangkok recommandait le 16 mars aux millions de travailleurs birmans expatriés en Thaïlande d’y rester, d’éviter les déplacements et de ne surtout pas chercher à revenir en Birmanie à l’occasion des fêtes de Thingyan. Le 18 mars, les autorités birmanes décidaient de suspendre toute forme d’émigration volontaire légale vers la Thaïlande et demandaient aux agences de recrutement de cesser d’opérer.

De nombreux travailleurs migrants ont perdu leur emploi en conséquence de la fermeture de leur site d’emploi en Thaïlande sur fond de pandémie de COVID 19. Alors que la période de renouvellement annuel des visas se termine à la fin du mois de mars, certains travailleurs birmans affirment par ailleurs avoir fait le choix du retour en raison de l’augmentation du coût des démarches de renouvellement de visa – multiplié par plus 4 –  tandis que le coût d’un nouveau permis de travail – que le travailleur migrant doit obtenir à chaque fois qu’il change d’employeur – a été multiplié par 10. Si nombre d’entre eux rentrent en Birmanie à cause de la précarité de leur situation économique et sociale, d’autres font ce choix en pensant se mettre à l’abri du COVID-19. Jusqu’à tout récemment, la Birmanie martelait qu’aucun cas d’infection au COVID-19 n’était répertorié sur son territoire, après avoir rejeté en bloc les rapports faisant état de morts suspectes.

Dans ce contexte de retour de travailleurs birmans, les autorités birmanes tentent de mettre en place des contrôles de température lors des passages à la frontière et d’organiser le transport de ces migrants chez eux, tout en leur demandant d’effectuer une quarantaine de 14 jours à domicile. Interrogée par L’Irrawaddy, le Docteur Cynthia Maung, fondatrice et directrice de la célèbre Clinique Mae Tao, souligne les défis que représente le respect de ce confinement à domicile et appelle les populations à ne pas discriminer les travailleurs migrants, susceptibles d’être pointés du doigt dans un contexte de craintes grandissantes liées au COVID-19.

Si les camions de transports de marchandises restent autorisés à traverser les frontières, il ne fait aucun doute que la nouvelle pandémie affecte la situation économique et sociale de nombreux birmans. Les images de ces milliers de travailleurs birmans se massant à la frontière pour rentrer au pays ont pu frapper les esprits. Il est à craindre que, migrants ou pas, de nombreux birmans voient leurs vies impactées par la menace sanitaire, économique et sociale qui pèse sur un pays confronté à trop de défis. Entourée de pays affectés et dépourvue de ressources et de moyens pour faire face à une propagation du COVID-19, la Birmanie était – jusqu’à tout récemment – dans un déni total de la situation. A l’image de son déni s’agissant des violations massives des droits de l’homme commises sur son territoire.

Alors que les autorités birmanes viennent de reconnaître l’existence de deux cas d’infection par le COVID-19 sur le territoire birman – en spécifiant bien qu’il s’agit de ressortissants birmans en provenance des Etats-Unis et du Royaume-Uni – les défis énormes que pose cette pandémie à la Birmanie éclatent progressivement au grand jour.

Contact : Sophie Brondel sophie@info-birmanie.org 07 62 80 61 33