Concours d’illustrations sur le thème « Total finance la junte en Birmanie »

Concours d’illustrations sur le thème « Total finance la junte en Birmanie »

Le 28 mai prochain, dans 10 jours exactement, se tiendra l’Assemblée génerale de Total. L’occasion pour Info Birmanie de vous proposer un concours d’illustrations sur le thème du financement de la junte militaire birmane par Total.

Comme vous le savez, la junte militaire dirigée par Min Aung Hlaing a illégalement pris le pouvoir au moyen d’un coup d’Etat le 1er février 2021. Depuis cette date, tous les comptes bancaires gouvernementaux sont détenus par les militaires, y compris celui de la Myanmar Oil & Gas Entreprise (MOGE). Total, mais également Chevron sont liés à la MOGE et continuent de financer les atrocités quotidiennes de la junte militaire et နိုင်ငံတော်စီမံအုပ်ချုပ်ရေးကောင်စီ – State Administrative Council, responsables de la mort de plus de 800 civils en à peine 100 jours…


Ouvert aux amateur.es, étudiant.es et professionnel.les de dessins et caricatures, l’idée de ce concours nous est venue d’un dessin de Plantu paru dans le journal Le Monde 6 octobre 2007, toujours d’actualité près de 14 ans après…


dessin de Plantu paru dans Le Monde le 6 octobre 2007

Vous pouvez partager vos illustrations directement sur Facebook, Twitter ou Instagram, en nous faisant parvenir vos illustrations ou en utilisant le #TotalCartoonChallenge.

Nous procéderons à une sélection de certaines des meilleures illustrations et les soumettrons à vos votes sur la page de l’événement :https://www.facebook.com/events/520980742277579?ref=newsfeed

Nous mettrons l’illustration avec le plus de votes en guise de photo de couverture sur notre page Facebook et nous la publierons sur Instagram.

N’hésitez surtout pas à en parler autour de vous, à participer à ce concours, à inviter des amis dessinateurs, à relayer ce concours dans vos cercles individuels ou institutionnels respectifs ou à partager cette publication ou des illustrations et à abonder le #TotalCartoonChallenge de publications et/ou tweets.

A vos illustrations!


Lettre ouverte de 403 OSC du Myanmar à Total et Chevron

Lettre ouverte de 403 OSC du Myanmar à Total et Chevron

Total et Chevron doivent cesser leur versement de revenus à la junte militaire

Lettre ouverte de 403 organisations de la société civile du Myanmar

A l’attention de Patrick Pouyanné, Président du conseil et directeur général de Total, et de Michael Wirth, Président du conseil et directeur général de Chevron

le 20 avril 2021

Objet: Total et Chevron doivent cesser leur versement de revenus à la junte militaire

Messieurs Patrick Pouyanné et Michael Wirth,

Nous – 403 organisations de la société civile du Myanmar – vous écrivons en relevant votre absence de réponse à notre lettre du 24 février, adressée à la joint-venture entre Total et Chevron, dans laquelle nous vous demandions d’arrêter de verser des revenus à la junte militaire. Depuis cette date, Total a continué à autoriser des versements provenant de l’acheteur thaïlandais PTT au profit de comptes contrôlés par la junte militaire, et a aussi publié une déclaration arguant qu’il lui incombait de payer des taxes et de fournir uniquement des paiements en nature. Total s’est également réfugié derrière les conséquences humanitaires qu’engendrerait un arrêt de la production, alors même que personne ne le lui avait demandé. Dans le même temps, plus de 700 d’entre nous ont été tués, et plus de 3000 d’entre nous ont été détenus arbitrairement, alors que l’armée continue de commettre des atrocités de masse à travers le pays. Chevron, quant à lui, est resté muet.

Lorsque le régime militaire a mené son coup d’Etat le 1er février, il a essayé de s’accaparer illégalement les pouvoirs de l’Etat, dont les institutions desquelles dépend le partenaire de votre coentreprise, la Myanma Oil and Gas Enterprise (MOGE), à savoir un des services relevant du Ministère de l’Electricité et de l’Energie. Bien que la junte n’ait pas été reconnue comme étant le gouvernement du Myanmar, elle a bel et bien pris le contrôle de tous les comptes bancaires gouvernementaux. Vous le savez pertinemment, et malgré cela, vous continuez à leur verser des centaines de millions de dollars. Vous savez que la junte utilisera ces fonds pour se procurer des armes et mener des opérations brutales qui nous tuent quotidiennement, comme elle l’a fait depuis que vous vous êtes associés en 1992, juste après leur précédent coup d’Etat.

Contrairement aux déclarations de votre compagnie, qui maintient que vous n’octroyez que des versements en nature, Total continue de remettre des factures à PTT, relai de la MOGE, tout en sachant que les comptes bancaires de la MOGE ont été illégalement saisis par la junte militaire. Total et Chevron paient des royalties en espèces et ont validé la distribution de dividendes de la Moattamma Gas Transportation Company à hauteur de 41 millions de dollars en 2017-2018. Total a par ailleurs rapporté à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) avoir fourni à la MOGE des paiements en espèces relatifs au projet Yadana à hauteur de 259 millions de dollars. Tout cela est contraire aux prétentions selon lesquelles vous êtes essentiellement des spectateurs impuissants.

Total a déclaré devoir verser des recettes fiscales à la junte militaire en vertu de la loi nationale du Myanmar, faisant fi du fait qu’elle n’était qu’une « protection » pour un gang armé. Les recettes fiscales de vos compagnies reviennent au Ministère des Finances, de la Planification et l’Industrie (MOFPI); le ministre du MOFPI, U Soe Win, a été arbitrairement arrêté le 1er février, tandis que la junte a nommé Win Shein à sa place, ce dernier contrevenant à l’article 170 du Code pénal du Myanmar (usurpation d’identité d’un fonctionnaire) ainsi que l’article 171 (port d’un costume d’agent public). Vos paiements, qu’il s’agisse de taxes ou de revenus, sont illégaux au regard d’une multitude de lois du Myanmar (notamment l’article 405 du Code pénal ainsi que la loi anti-corruption).

Total a également déclaré continuer sa production pour des raisons humanitaires et ne pas pouvoir l’arrêter. Mais nous ne vous avons jamais demandé de cesser la production. Pourtant, vos compagnies se cachent derrière ce prétexte fallacieux pour ignorer nos appels pour que vous arrêtiez de soutenir financièrement l’armée. La production ne cesserait que si l’armée le décide, ce que nous pensons peu probable compte tenu du fait que le Myanmar exporte la quasi totalité de son gaz vers la Thaïlande et la Chine et qu’elle doit maintenir de bonnes relations avec ces pays. Dans tous les cas, nous nous risquerons à des coupures de courant pour un avenir sans oppression de la part d’une armée qui nous a fait grâce d’un système de santé classé à la dernière place mondiale. Vous suggérez que l’arrêt de la production bouleverserait notre quotidien, sans tenir compte du fait que le coup d’Etat l’a déjà fait. Nous avons besoin que vous cessiez de faire de ce chaos notre avenir à travers votre soutien au régime militaire, un soutien tel que celui apporté par Total et Chevron dans les années 2000 lorsque vous avez réussi à faire pression pour obtenir des exemptions sur les sanctions.

Nous remarquons que vous êtes soucieux de la sécurité de votre personnel. Vos employés sont nos frères et soeurs et beaucoup d’entre eux nous ont rejoints dans la lutte contre la junte militaire. Ils veulent des mesures tangibles de Total et de ses partenaires dans la joint-venture. Tous les jours, nous risquons d’être arrêtés, torturés et tués à nos domiciles. La poursuite de votre soutien financier à l’armée alimente l’insécurité de toutes et de tous.

Quelles que puissent être la légalité et la logistique liées à la cessation des paiements, l’inquiétude principale de votre compagnie devrait être la responsabilité qui vous incombe de respecter les droits humains et d’éviter de contribuer à la commission de crimes contre l’Humanité. Nous sommes confrontés à l’armée tous les jours et nous savons que nous sortirons vainqueurs de cette révolution. Votre compagnie doit arrêter de saper notre combat pour la justice et pour un avenir, tant pour nous-mêmes que pour nos enfants.

Nous vous appelons à :

  • diriger tous les paiements de revenus vers des comptes protégés, jusqu’à ce qu’un gouvernement légitime et démocratique puisse prendre le pouvoir ;
  • soutenir des sanctions ciblées contre la MOGE plutôt que de faire pression pour l’obtention d’exemptions, comme vous avez pu le faire par le passé.

Pour plus d’informations :

Daw Khin Ohmar, khinohmar@progressive-voice.org

Info Birmanie, Justice for Myanmar, Reporters sans frontières et Sherpa saluent le retrait de Voltalia, après un an de discussions

Info Birmanie, Justice for Myanmar, Reporters sans frontières et Sherpa saluent le retrait de Voltalia, après un an de discussions


Paris, le 2 avril 2021 – Interpellée il y a presqu’un an par les ONG, la multinationale française vient d’annoncer son prochain retrait de Birmanie. Les ONG prendront toutes mesures possibles afin de s’assurer que ce retrait soit mis en œuvre rapidement par l’entreprise.

Dès mai 2020, Info Birmanie, Sherpa, Reporters sans frontières (RSF), et Justice for Myanmar avaient interpellé Voltalia sur ses liens d’affaires avec des entreprises liées à l’armée birmane, et sur le fait que l’électricité qu’elle fournit à un opérateur local profite aux répressions sanglantes de la junte. 

Cette entreprise française du secteur des énergies renouvelables a été explicitement alertée sur le fait que le contrat d’approvisionnement d’électricité qu’elle avait conclu avec la MNTI (Myanmar National Telecom Infra Company) profitait à l’opérateur Mytel, identifié par l’ONU comme un soutien de l’armée Birmane et comme impliqué dans les crimes contre l’Humanité et crimes de guerre perpétrés en Birmanie.

Le 31 mars 2021, Voltalia a annoncé son retrait, après près d’un an de mobilisation des ONG et de négociation de celles-ci avec l’entreprise.

Si les ONG se réjouissent de cette annonce, elles déplorent toutefois que l’entreprise n’ait pas pris de mesures plus tôt, rappelant que, selon elles, Voltalia ne pouvait ignorer les risques attachés à ses activités compte tenu des informations dont elle disposait, et qu’elle aurait donc dû prendre toutes mesures nécessaires pour y remédier, conformément aux principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme.

Deux mois après le coup d’Etat, le retrait de Voltalia confirme qu’il est urgent pour les autres entreprises occidentales, notamment Total, de cesser d’alimenter la junte, et pour la France de pousser à l’adoption de sanctions ciblées visant les intérêts économiques de l’armée. 

Contacts Presse

Info Birmanie – Sophie Brondel : sophie@info-birmanie.org  – 07 62 80 61 33

Sherpa – Laura Bourgeois : laura.bourgeois@asso-sherpa.org – +33(0)1 42 21 33 25

Reporters sans frontières – Daniel Bastard : dbastard@rsf.org – 06 87 72 61 12

Justice For Myanmar : media@justiceformyanmar.org

Info Birmanie et Justice For Myanmar saluent l’annonce  de la suspension du barrage hydroélectrique Shweli-3

Info Birmanie et Justice For Myanmar saluent l’annonce de la suspension du barrage hydroélectrique Shweli-3

CP 19 mars 2021 – Info Birmanie et Justice For Myanmar saluent la décision d’Électricité de France (EDF) de suspendre son projet de méga-barrage Shweli-3 en Birmanie en raison de la situation des droits humains à la suite du coup d’État militaire du 1er février. EDF, une société cotée en bourse détenue majoritairement par l’État français, dirige un consortium chargé de construire le barrage Shweli-3 ainsi qu’une centrale électrique de 671 mégawatts dans l’État Shan. Cet État est en proie aux conflits et l’armée birmane y est mise en cause pour crimes de guerre et crimes contre l’Humanité. La société japonaise Marubeni et la société birmane Ayeyar Hinthar sont également des investisseurs du projet, qui coûterait 1,51 milliard de dollars USD.

Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar, déclare: « Nous saluons la décision d’EDF de suspendre le projet hydroélectrique Shweli-3, qui aurait impliqué d’être en relation d’affaires avec la junte militaire composée de criminels qui tuent délibérément des manifestants pacifiques et commettent de probables crimes contre l’Humanité. Le méga-barrage Shweli-3 n’aurait jamais dû atteindre ce stade. Il est situé dans l’état Shan, une région ethnique où les conflits et des violations systémiques des droits humains sont en cours. Nous appelons toutes les entreprises à mettre fin à leurs activités avec l’armée birmane. Total, dont les paiements de gaz financeront la junte s’ils poursuivent leurs activités comme d’habitude, devrait désormais suivre l’exemple donné par EDF et couper les liens. »

Pour Sophie Brondel, coordinatrice d’Info Birmanie, « la décision d’EDF de suspendre le projet hydroélectrique Shweli-3 est un jalon et indique la voie à suivre pour les entreprises françaises en Birmanie. Nous appelons en particulier toutes les entreprises liées à la junte à rompre ces liens. Les entreprises ont la responsabilité de se tenir du côté de la démocratie et de s’assurer qu’elles n’alimentent pas la junte. Le statu quo n’est pas une option.»

En février, le chef de la junte militaire, Min Aung Hlaing, a déclaré que le régime «continuerait à mettre en œuvre» les projets hydroélectriques existants ». La décision d’EDF de se retirer de Shweli-3 met cette affirmation en doute.

En copie : la lettre d’EDF en ligne

Info Birmanie est une association française basée à Paris qui mène des campagnes de plaidoyer afin de promouvoir la justice et les droits humains en Birmanie et qui relaie les voix de la société civile birmane.

Justice pour le Myanmar est un groupe d’activistes clandestins qui milite pour la justice pour le peuple birman, appelle à la fin des affaires militaires, à la démocratie fédérale et à une paix durable.

Pour plus d’informations :

Sophie Brondel, coordinatrice d’Info Birmanie

Courriel: sophie@info-birmanie.org

Téléphone: +33 7 62 80 61 33

Yadanar Maung, porte-parole de Justice pour le Myanmar

Courriel: media@justiceformyanmar.org