#AIRBUSTED

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Comment un proche partenaire d’Airbus, AVIC, fournit des armes à l’armée birmane et ce qu’Airbus devrait faire à ce sujet

Le géant français de l’aérospatiale Airbus est un investisseur et un partenaire d’ Aviation Industry Corporation of China-AVIC, un fournisseur clé d’aéronefs de l’armée birmane, qui sont utilisés pour commettre des crimes internationaux.

Airbusted, un rapport conjoint avec Justice For Myanmar, détaille les affaires d’AVIC avec l’armée birmane et les liens d’Airbus avec AVIC. Malgré le rôle évident d’AVIC dans l’armement de la junte birmane, Airbus a non seulement maintenu, mais augmenté ses investissements et sa collaboration avec les entreprises d’AVIC.

Justice For Myanmar et Info Birmanie demandent à Airbus d’utiliser son influence pour faire pression sur AVIC afin qu’elle cesse toute activité avec l’armée birmane, ou qu’Airbus se désengage de manière responsable.

Notre rapport en français et notre communiqué de presse

Lire l’article de Disclose « Birmanie : Airbus impliqué dans l’armement de la junte militaire »

Our report in english and our press release in burmese

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« Airbus ferme les yeux depuis trop longtemps sur les affaires douteuses conclues par AVIC avec la brutale junte militaire du Myanmar.


« Avec la documentation et les rapports crédibles des Nations Unies sur la crise des droits humains au Myanmar, Airbus devait savoir que son partenaire commercial clé, AVIC, fournissait des aéronefs, des armes et des services de maintenance technique à la junte du Myanmar.


« Airbus et ses États actionnaires doivent mettre fin au flux d’armes d’AVIC vers l’armée génocidaire du Myanmar, ou s’assurer qu’Airbus cesse définitivement ses activités avec AVIC.


« Comment prendre au sérieux les condamnations de l’Espagne, de l’Allemagne et de la France si leurs investissements soutiennent la junte au Myanmar ?


Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar

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« De multiple outils ont été mis en place, en France, au niveau européen et international pour garantir la responsabilité des entreprises. Notre enquête établit de sérieux doutes sur la capacité d’Airbus à les respecter sur la conflit birman.


« Airbus n’est pas une entreprise comme les autres, de par sa production liée à la défense et du fait de l’identité de ses actionnaires fixes : des Etats. Les gouvernements français, espagnol et allemand ont une responsabilité et un devoir d’agir lorsque le partenaire d’Airbus est lié à des crimes de guerre.


« Les gouvernements français, espagnol et allemand, aux côtés de l’Union Européenne ont condamné les atrocités commises en Birmanie. Aujourd’hui ils ont l’occasion de montrer leurs capacité d’actions, en cohérence avec leurs discours, valeurs et prise de sanctions.

Johanna Chardonnieras, coordinatrice d’Info Birmanie
Justice for Myanmar révèle l’existence d’un réseau mondial permettant à l’armée birmane d’utiliser des avions ATR

Justice for Myanmar révèle l’existence d’un réseau mondial permettant à l’armée birmane d’utiliser des avions ATR

Une nouvelle enquête révèle l’existence d’entreprises soutenant l’armée de l’air birmane, qui commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en toute impunité.

Traduction française par Info Birmanie, du communiqué de presse de Justice For Myanmar du 29 août 2024 : « Justice for Myanmar reveals global network enabling Myanmar military’s use of ATR aircraft »

Justice For Myanmar a mis au jour un réseau mondial d’entreprises qui ont permis à l’armée birmane d’acquérir et d’exploiter au moins dix Avions de Transport Régional (ATR) de fabrication française à partir de 2013.

L’armée a utilisé ces appareils pour transporter des troupes et des armes utilisées pour commettre des crimes internationaux, ainsi que pour la surveillance et la reconnaissance.

L’enquête révèle que des sociétés internationales, des courtiers en armes militaires privés et des compagnies aériennes commerciales ont transféré des avions ATR à l’armée, en dissimulant dans certains cas l’utilisateur final, dans une tentative apparente d’échapper aux sanctions.

Des entreprises birmanes et des entreprises internationales ont également aidé l’armée en achetant des pièces détachées et en fournissant des services de maintenance.

Des entreprises établies dans l’Union Européenne – notamment ATR et Sabena Technics en France et Axis Flight Simulation Systems en Autriche – ont permis la poursuite des opérations de vol des avions ATR de l’armée en assurant la réparation des principaux composants, en fournissant des pièces de rechange et des éléments clés, et en permettant la formation des pilotes de l’armée de l’air birmane au pilotage d’avions ATR.

Ces activités ont eu lieu malgré les mesures restrictives de l’UE à l’égard du Myanmar en vigueur au cours de la période examinée et renforcées en 2018.

Des entreprises de Singapour ont permis la poursuite des opérations aériennes des avions ATR au Myanmar en fournissant des pièces de rechange essentielles, y compris après la tentative de coup d’État de l’armée.

Air KBZ – rebaptisée Mingalar Aviation, détenue par le groupe de crony 24 Hour, a joué un rôle central en transférant deux avions ATR à l’armée de l’air et en permettant au courtier en armes International Gateways Group d’utiliser son nom pour acheter deux autres ATR à Vietnam Airlines avant le coup d’État.

Air KBZ a également loué au moins deux ATR à l’armée pour un usage commercial, lui procurant une source de revenus.

Le conglomérat de crony KT Group, lié à l’armée, a négocié l’acquisition de deux avions ATR pour l’armée, par l’intermédiaire de sa filiale MWG Limited, établie dans les îles Vierges britanniques.

D’autres avions ATR ont été fournis par le conglomérat de crony Htoo Group, qui a en outre assuré la maintenance d’au moins six des ATR de l’armée de l’air.

Justice For Myanmar demande aux gouvernements d’empêcher d’urgence l’armée de l’air birmane et ses courtiers d’accéder aux pièces détachées et de remplacement, de recevoir une formation pour le personnel navigant et la maintenance et d’accéder aux instructions nécessaires au maintien en service de ses avions ATR.

Des sanctions ciblées et coordonnées devraient être étendues à toutes les entreprises birmanes qui soutiennent la flotte d’ATR de l’armée, notamment le 24 Hour Group, le KT Group, l’International Gateways Group et le Htoo Group.

Les mesures existantes doivent être appliquées aux violations directes et indirectes passées et présentes.

Les entreprises internationales doivent cesser toute activité avec les négociants en armes et les compagnies aériennes civiles birmanes qui soutiennent la junte.

Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar, déclare :

« Il est inacceptable que l’armée birmane ait pu acquérir des avions ATR, des pièces détachées et des services de maintenance pendant de nombreuses années alors qu’elle commettait un génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en toute impunité.

« La junte utilise maintenant ces avions pour transporter ses troupes et ses armes dans le cadre de sa campagne de terreur à l’échelle nationale, soutenant des attaques indiscriminées contre les civils qui s’apparentent à des crimes de guerre.

« ATR et d’autres entreprises internationales ont manqué à leurs responsabilités en matière de droits humains en ne faisant pas preuve de la diligence requise pour empêcher l’utilisation de leurs produits par l’armée birmane.

«  Les gouvernements doivent prendre des mesures urgentes pour que l’armée de l’air birmane ne puisse plus utiliser les – au minimum – dix avions ATR sur lesquels elle s’appuie pour mener ses attaques brutales contre des enfants, des écoles, des cliniques et des communautés entières.

« Cela doit impliquer de couper l’accès de l’armée aux pièces détachées, à la formation et à l’assistance technique pour ses avions ATR.

« L’utilisation d’avions français par l’armée birmane pour commettre des crimes internationaux montre également que l’Union européenne doit étendre et mieux appliquer ses mesures restrictives à l’égard du Myanmar.

« Singapour doit également faire davantage pour empêcher l’armée d’accéder aux biens et aux technologies à double usage et pour cesser d’autoriser les courtiers en armes de l’armée birmane d’opérer sur son territoire.


Yadanar Maung, porte-parole de Justice For Myanmar

Pour lire le communiqué d’origine en anglais cliquez ICI

Pour lire le rapport complet de Justice for Myanmar en anglais cliquez ICI

Qu’es qu’un Crony ?

Le mot « crony ou cronies » est tiré de l’expression anglaise « crony capitalism » qui pourrait être traduite comme  « capitalisme de connivence ». En Birmanie, on parle de cronies lorsqu’on désigne les magnats de la finance et de secteurs clés de l’économie birmane entretenant des relations de copinage avec les hauts gradés de la junte militaire. Ils sont essentiels à l’existence la junte birmane qui s’est infiltrée, à la manière d’un cartel, dans de nombreux pans de l’économie birmane, lui offrant ressource et pouvoir.

Attaques aériennes en Birmanie: mobilisons-nous

Attaques aériennes en Birmanie: mobilisons-nous

Info Birmanie se joint à la Blood Money Campaign et à de nombreuses organisations de la société civile birmane pour demander des sanctions sur le carburant d’aviation, les assurances et la maintenance des aéronefs de la junte. Les attaques aériennes ont quintuplé sur les cinq derniers mois, selon l’ONU, et les victimes sont les civils birmans, avec des frappes sur les espaces publics tels que les hôpitaux, les écoles et les lieux de culte. Il est temps d’agir.

Si les avions ne peuvent pas voler, ils ne peuvent pas bombarder ” 

Organisations de la Société Civile Birmane

C’est une chaîne d’approvisionnement internationale qui permet aux avions de la junte d’effectuer des frappes aériennes contre sa population : nous pouvons agir. Demandons des sanctions sur le carburant d’aviation, les assurances et la maintenance.

Demandez à votre député.e d’agir en lui envoyant la lettre ci-dessous. Vous trouverez les contacts de votre député.e ici et de votre député.e au parlement Européen ici.

Partagez cette page, nos posts sur les réseaux sociaux et la vidéo ci-dessous.
#BanJetFuelExportsToMM #SanctionAviationFuel #AvecToiMyanmar

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Je vous écris pour demander à votre gouvernement et à l’Union Européenne de faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à la fourniture de carburant d’aviation à l’armée birmane.

L’armée birmane a profité du soi-disant processus de réforme, avec la levée des sanctions, pour développer et moderniser son armée de l’air. Cette force aérienne est maintenant utilisée pour bombarder aveuglément des civils, détruisant des maisons, des hôpitaux, des lieux de cultes et des écoles.

L’arrêt du ravitaillement de l’armée en carburant d’aviation serait l’une des mesures les plus efficaces pour réduire les violations du droit international et faire face à la crise humanitaire grandissante en Birmanie. Une grande partie des quelque trois millions de personnes contraintes de fuir leur domicile depuis le coup d’État militaire de 2021 a fui à cause des frappes aériennes croissantes de l’armée ou de la menace de ces dernières.

Des sanctions doivent être appliquées pour :

1. Empêcher les entreprises françaises et européennes d’être impliquées dans tout aspect de la fourniture de carburant et de pièces d’aviation à la Birmanie, y compris les services d’assurance, de réassurance, d’accréditation, de certification ou de maintenance

2. Sanctionner les entreprises birmanes impliquées dans la fourniture de carburant d’aviation à l’armée

“ Si les avions ne peuvent pas voler, ils ne peuvent pas bombarder ”O

Même si des entreprises françaises ne sont pas impliquées dans la fourniture de carburant d’aviation, le rôle de chef de file de votre gouvernement dans la coordination des sanctions contre l’armée birmane signifie qu’il est probable que vous soyez en mesure de persuader l’Union Européenne, les États-Unis, le Canada et d’autres pays de se joindre à la France. Nous avons également constaté que même si les entreprises asiatiques ne sont pas techniquement couvertes par les sanctions européennes, dans la pratique, nombre d’entre elles choisissent de suivre ces sanctions en tout état de cause, afin d’éviter les risques – comme c’est le cas de United Overseas Bank (UOB), banque singapourienne ayant fermé les comptes de Myanmar Airways International (MAI) dès juillet 2023.

Les sanctions créeront également une incertitude quant à l’approvisionnement, ce qui, en soi, pourrait contribuer à réduire l’utilisation de la puissance aérienne par l’armée birmane.

Sanctionner la fourniture de carburant d’aviation à la Birmanie peut signifier que les vols intérieurs seront cloués au sol, mais cet inconvénient est minime par rapport à la crise humanitaire et des droits humains que l’approvisionnement en carburant d’aviation permet. Ces sanctions bénéficient également d’un large soutien en Birmanie et sont demandées par la société civile birmane.

L’aide humanitaire ne sera pas affectée car les vols intérieurs ne sont pas utilisés pour l’acheminement. Les vols d’aide internationale peuvent se ravitailler dans les pays voisins s’ils n’ont pas assez de carburant pour les vols de retour et la majeure partie des organisations humanitaires internationales travaillant sur la Birmanie sont désormais basées en Thaïlande.

Ces dernières semaines, l’utilisation de la puissance aérienne contre les civils s’est intensifiée, faisant de plus en plus de victimes et aggravant la crise humanitaire déjà dramatique. Comme l’a rappelé Tom Andrews, rapporteur spécial de l’ONU sur la Birmanie le 19 mars “Au cours des cinq derniers mois, les frappes aériennes contre des cibles civiles ont quintuplé”. La réduction de l’approvisionnement en carburant et de la maintenance de la flotte doit maintenant être l’un de vos principaux objectifs pour accroître la pression sur les militaires birmans et réduire leur capacité à attaquer la population civile birmane.

La France doit agir, conformément à la résolution A/HRC/55/L.17 prise par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies demandant de s’abstenir d’exporter, de vendre ou de transférer du carburant d’aviations, des biens et technologies de surveillance et des armes moins meurtrières, y compris des biens à double usage.

Il faut agir maintenant pour épargner les vies des civils birmans.

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