Madame Aung San Suu Kyi est arrivée en France le 14 avril pour une visite officielle.Elle rencontrera dès demain François Hollande. À cette occasion, Info Birmanie appelle le gouvernement français à promouvoir les droits de l’homme, la paix et la réconciliation nationale en Birmanie et à faire pression sur le gouvernement birman pour qu’il prenne des mesures concrètes contre l’intolérance religieuse et l’impunité.
« Ces derniers mois, le processus d’ouverture en Birmanie s’est indéniablement ralenti. L’armée est impliquée dans les affaires publiques et économiques, et les violations des droits de l’homme, notamment celles liées à la terre, à l’accès à la justice, à la liberté d’expression et d’association, sont fréquentes. », a déclaré Célestine Foucher, coordinatrice d’Info Birmanie.
Depuis le début de l’année 2014, le gouvernement de Thein Sein redouble d’hypocrisie. Il rassure la communauté internationale en mettant en avant ses promesses de réformes et ses projets de développement économique, tout en continuant d’exercer une politique autoritaire et d’instrumentaliser les conflits en cours dans le pays.
Depuis le lancement du recensement national de la population au mois d’avril, l’armée birmane a déployé de nouvelles troupes dans l’État Kachin et continue d’attaquer les groupes ethniques en ciblant volontairement les populations civiles. 3000 déplacés internes ont été forcés de fuir lors de nouveaux affrontements qui ont éclaté le 10 avril dernier. Pendant l’été 2013, le président Thein Sein, avait pourtant promis la paix dans tout le pays et s’était engagé à y parvenir « dans les prochaines semaines ».
Au mois d’avril plusieurs journalistes ont été arrêtés, l’un d’entre eux a été condamné à un an de prison pour avoir « dérangé un fonctionnaire ». Les défenseurs des droits de l’homme sont harcelés et les confiscations de terre s’amplifient avec l’arrivée de nouveaux investisseurs étrangers.
En 2014, la situation des Rohingyas s’est dégradée de façon très préoccupante. Les récentes manifestations et attaques contre les bureaux de l’ONU et des organisations humanitaires de la région, ont provoqué l’évacuation des travailleurs humanitaires. 800 000 personnes sont désormais privées de toute aide humanitaire, tandis que les campagnes de haine continuent, et que des lois discriminatoires proposées par les groupes extrémistes, sont en passe d’être votées. Le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme en Birmanie a affirmé le 7 avril 2014 que « les évènements récents dans l’État de Rakhine s’inscrivent dans une longue histoire de discrimination contre la communauté des Rohingyas et ils pourraient constituer des crimes contre l’humanité »
« La France ne doit pas être dupe des stratégies de communication du gouvernement birman et doit faire écho au message d’Aung San Suu Kyi appelant à des réformes durables, et au renforcement de l’état de droit en Birmanie. »,