Génocide des Rohingya / Le Canada et les Pays-Bas soutiennent la Gambie dans sa requête devant la CIJ : que fait la France ?
La Cour internationale de Justice (CIJ) examine à partir d’aujourd’hui la requête de la Gambie, mettant en cause la responsabilité de l’Etat birman pour avoir échoué à prévenir et à réprimer le génocide des Rohingya au titre de la Convention de 1948 sur la prévention et la répression de ce crime. La Gambie demande tout d’abord à la CIJ de décider de mesures provisoires pour protéger les Rohingya qui demeurent encore en Birmanie.
C’est la première fois que la Convention de 1948 sur le génocide est actionnée de la manière prévue par ses rédacteurs : pour réprimer ET pour prévenir. L’initiative gambienne est exemplaire à ce titre et mérite d’être célébrée en cette Journée Internationale des droits de l’Homme. Elle vient palier à la faillite de la communauté internationale, en particulier du Conseil de sécurité de l’ONU.
Alors que le Canada et les Pays-Bas appuient officiellement l’initiative gambienne, nous demandons à la France de rejoindre ces Etats, cohérents dans leur engagement pour la justice et contre l’impunité.
L’audience devant la CIJ marque une première étape sur le chemin de la justice. Les victimes Rohingya aspirent à l’établissement des responsabilités juridiques de l’Etat birman au titre de la Convention de 1948. Quelle sera la défense de la délégation menée par Aung San Suu Kyi ? S’il est malheureusement facile de mobiliser les foules en Birmanie en jouant sur le thème de la « nation attaquée » sur fond de nationalisme bamar-bouddhiste éhonté peu soucieux de la vie des Rohingya, le déni et la réécriture de l’Histoire ne fonctionneront pas devant les juges de la CIJ. Il n’y sera question que de droit.
L’audience qui se tient du 10 au 12 décembre devant la CIJ peut être suivie en direct .
Contact : Sophie Brondel sophie@info-birmanie.org 07 62 80 61 33