Le 8 Juillet, le tribunal du canton de Shwebo a augmenté les peines de prison de trois activistes birmans, condamnés pour avoir participé activement à la campagne contre le très controversé projet de mine de cuivre de Letpadaung. U Maung San et U Ko Soe Thu resteront deux ans de plus derrière les barreaux et U Aung Soe a vu sa peine s’allonger de 10 ans, en vertu des articles 505 (b) 295 et 295 (a), et 333 du Code pénal.
Ces trois défenseurs des droits de l’homme avaient déjà été arrêtés, détenus au secret et condamnés lors de procès inéquitables.
Les autorités ont refusé de leur accorder les droits les plus fondamentaux, y compris le droit de ne pas être emprisonné arbitrairement et le droit de consulter un avocat. Les normes internationales, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et les principes fondamentaux des Nations unies relatifs au rôle des avocats, exigent pourtant un accès rapide des défendeurs à un avocat.
Juste avant leur dernière comparution au tribunal, ils ont finalement été autorisés à rencontrer un avocat, mais leur entretien a été écouté et photographié par les gardiens de prisons. Le principe de la confidentialité des conversations entre avocats et clients a été violé et l’avocat intimidé.
C’est la première fois depuis le début des réformes que des militants des droits de l’homme sont condamnés à de si lourdes peines. Leur seul crime est de s’être opposé pacifiquement à un projet qui nuira irrémédiablement à la vie et à la subsistance des communautés locales s’il est effectivement mis en place.
« Libérez des prisonniers politiques pour en envoyer d’autres en prison n’a aucun sens. Les militants des droits de l’homme continuent de payer le prix fort pour exposer et mettre en évidence les injustices », a déclaré Info Birmanie.
En outre, les arrestations arbitraires, les détentions au secret, les procès inéquitables et le déni de confidentialité avocat/client n’ont pas leur place dans un pays en transition vers la démocratie.
Dans le cadre de la visite du Président Thein Sein en France les 17 et 18 juillet, François Hollande doit fermement appeler le gouvernement birman à cesser immédiatement les restrictions sur les libertés fondamentales et sur ??le travail des défenseurs des droits de l’homme.
La France doit aussi appeler le gouvernement birman à :
- Libérer de manière immédiate et inconditionnelle les militants et tous les prisonniers politiques restants.
- Cesser toutes les formes d’intimidation, notamment les détentions arbitraires et le harcèlement judiciaire des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que les restrictions et les accusations contre des manifestants pacifiques.
- Examiner toutes les lois identifiées comme n’étant pas en conformité avec les standards internationaux relatifs aux droits de l’homme, notamment la Loi sur les rassemblements pacifiques et les défilés, et entreprendre des réformes pour garantir l’indépendance, l’impartialité et la transparence du système judiciaire.
Communiqué de presse Info Birmanie – 9 juillet 2013