Depuis que le gouvernement a signé un accord de cessez-le-feu avec l’armée birmane et l’Armée Shan du Sud (SSA-S) en décembre 2011, au moins 140 affrontements ont eu lieu entre les deux parties. Le mois d’octobre 2013 n’y a pas échappé.
Du 10 au 12 octobre, 80 militaires birmans ont attaqué l’Armée Shan du Sud (SSA-S), pourtant partie au cessez-le-feu. Ils ont tiré des obus de mortier au nord de Kunhing près de la Rivière Salween au centre de l’État Shan, et 100 civils, effrayés par les combats ont été contraint de fuir leur village.
Le 13 octobre au matin, les habitants du village de Weng Pui ont été rassemblés par l’armée birmane et 18 d’entre eux ont été forcés de les raccompagner jusqu’à la route principale menant à leur base. Les villageois ont expliqué aux militaires qu’ils devaient récolter leur riz, mais ceux-ci ont scellé les portes du temple dans lequel les habitants étaient enfermés jusqu’à ce qu’ils acceptent de servir de boucliers humains. Chaque villageois a été placé entre 3 ou 4 militaires et forcé à marcher les 10 kilomètres séparant les militaires de la route où les attendaient des véhicules.
Le 26 octobre, l’armée birmane a tiré des obus de mortier de 60 mm sur une base de l’Armée Shan du Sud (SSA-S) proche de la frontière Thaï, à seulement 1 kilomètre d’un camp de déplacés de 253 villageois Shan. Ils se sont ensuite installés à 2 kilomètre de la base dans le village de Wan Ho Ha et ont interdit aux villageois de quitter le village pendant 3 jours. Ceux-ci n’ont pas été autorisés à s’occuper de leurs moyens de subsistance ni à emmener leurs enfants à l’école du village voisin. Le 28 octobre, les militaires ont levés leurs restrictions mais sont restés dans le village et ont continué de patrouiller dans la zone.
Ces derniers affrontements seraient liés aux intérêts économiques du gouvernement birman ainsi qu’aux pressions des pays voisins. En effet, un projet de barrage mené par des entreprises chinoises et thaïlandaises est en cours sur la rivière Salween et les autorités souhaitent récupérer le contrôle de la zone avant le début de la construction. Le 9 octobre, un média avait en effet dévoilé que le gouvernement Thaïlandais insistait de plus en plus pour que le projet de barrage de Mai Tong s’accélère et que la Thaïlande puisse importer les 7,000 MW d’électricité en jeu.
Les militaires déclarent avoir patrouillé pour veiller à la sécurité des entreprises chinoises qui transportent de l’or le long de la rivière Salween jusqu’en Chine.