L’Union Européenne élargit sa liste d’individus sanctionnés pour violations graves des droits humains en Birmanie

L’Union Européenne élargit sa liste d’individus sanctionnés pour violations graves des droits humains en Birmanie

CP 21 décembre 2018 – Par décision du 21 décembre 2018, le Conseil de l’Union Européenne ajoute sept noms à la liste des personnes sanctionnées en raison de leur responsabilité dans les graves violations des droits humains commises en Birmanie.

Le 25 juin dernier, le Conseil de l’UE avait adopté une liste initiale de sept hauts responsables des forces armées et de la police des frontières sanctionnés « pour avoir participé ou avoir été liés aux atrocités et aux graves violations des droits de l’Homme commises contre la population Rohingya dans l’État d’Arakan ».

Compte tenu des constatations de la Mission d’établissement des faits de l’ONU, la liste des personnes sanctionnées aujourd’hui concerne de graves violations des droits humains commises dans l’état d’Arakan, mais aussi dans les états Shan et Kachin. Les sanctions comprennent le gel des avoirs à l’étranger des personnes visées et l’interdiction d’entrée au sein de l’UE.

Info Birmanie salue ces sanctions, par lesquelles l’UE accentue la pression à l’encontre de la Birmanie. Elles visent désormais quatorze officiers militaires et responsables de la police des frontières et c’est ainsi, plutôt qu’en levant ses préférences commerciales, que l’UE doit orienter son action. Il est cependant particulièrement regrettable que le commandant en chef de l’armée birmane, Min Aung Hlaing, responsable direct des nombreuses violations des droits humains, ne figure toujours pas sur la liste des hauts-gradés sous sanctions.

Sont visés les individus suivants :

  • Ba Kyaw, sergent-chef au 564e bataillon d’infanterie légère des forces armées de la Birmanie (Tatmadaw). Il a commis des atrocités et de graves violations des droits de l’homme, y compris le meurtre, la déportation et la torture, contre les Rohingya dans l’État de Rakhine durant le second semestre de 2017. En particulier, il a été identifié comme l’un des principaux auteurs du massacre de Maung Nu le 27 août 2017.
  • Tun Naing, officier commandant la base de la police des frontières à Taung Bazar. En cette qualité, il est responsable des atrocités et des violations graves des droits de l’homme contre les Rohingya dans l’État de Rakhine commises par la police des frontières à Taung Bazar, autour du 25 août 2017, avant et après, y compris la détention forcée, les mauvais traitements et la torture.
  • Khin Hlaing, général de brigade qui est l’ancien commandant de la 99e division d’infanterie légère et l’actuel commandant du commandement Nord-Est des forces armées de la Birmanie (Tatmadaw). En tant que commandant de la 99e division d’infanterie légère, il a supervisé des opérations militaires dans l’État Shan en 2016 et début 2017. Dans ce contexte, il est responsable des atrocités et des violations graves des droits de l’homme commises dans l’État Shan au cours du second semestre de 2016 par la 99e division d’infanterie légère contre des villageois appartenant à une minorité ethnique. Ces actes comprennent des exécutions extrajudiciaires, la détention forcée et la destruction de villages.
  • Aung Myo Thu, commandant d’une unité de campagne de la 33e division d’infanterie légère des forces armées de la Birmanie (Tatmadaw). En tant que commandant d’une unité de campagne de la 33e division d’infanterie légère, il a supervisé des opérations militaires dans l’État de Rakhine en 2017. Dans ce contexte, il est responsable des atrocités et des violations graves des droits de l’homme commises contre les Rohingya dans l’État de Rakhine au cours du deuxième semestre de 2017 par la 33e division d’infanterie légère. Ces actes comprennent des exécutions extrajudiciaires, des violences sexuelles et la détention forcée.
  • Thant Zaw Win, commandant au 564e bataillon d’infanterie légère des forces armées de la Birmanie (Tatmadaw). En cette qualité, il a supervisé des opérations militaires dans l’État de Rakhine et il est responsable des atrocités et des violations graves des droits de l’homme commises contre les Rohingya dans l’État de Rakhine par le 564e bataillon d’infanterie légère, notamment le 27 août 2017 dans le village de Maung Nu et ses alentours. Ces actes comprennent des exécutions extrajudiciaires, des violences sexuelles et l’incendie systématique des maisons et des bâtiments des Rohingya.
  • Kyaw Chay, caporal de la police des frontières. Il a été basé à Zay Di Pyin et a commandé la base de la police des frontières à Zay Di Pyin autour du 25 août 2017 quand la police des frontières placée sous son commandement a commis une série de violations des droits de l’homme. Dans ce contexte, il est responsable des atrocités et des violations graves des droits de l’homme commises contre les Rohingya dans l’État de Rakhine par la police des frontières au cours de cette période. Il a également participé à de graves violations des droits de l’homme. Ces violations comprennent des mauvais traitements infligés aux détenus et la torture.
  • Nyi Nyi Swe, général de division, il est l’ancien commandant du commandement Nord des forces armées de la Birmanie (Tatmadaw). En cette qualité, il est responsable des atrocités et des violations graves des droits de l’homme commises dans l’État Kachin de mai 2016 à avril 2018 (jusqu’à sa nomination comme commandant du commandement Sud-Ouest) par le commandement Nord, y compris des mauvais traitements infligés aux civils. Il est aussi responsable durant cette période d’entrave à la fourniture de l’aide humanitaire aux civils qui en ont besoin dans l’État Kachin, notamment du blocage des transports de denrées alimentaires.

 

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Sophie Brondel
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