CP 17 juillet 2019 – Les Etats-Unis viennent de placer le Commandant en chef de l’armée birmane Min Aung Hlaing sous sanction, ainsi que trois autres hauts-gradés et les membres de leurs familles, devenant ainsi le premier gouvernement à viser la plus haute hiérarchie militaire pour sa responsabilité dans les violations massives des droits de l’Homme commises à l’encontre des Rohingya.
Ces hauts-gradés sont désormais privés d’entrée sur le territoire américain, ce qui marque un premier pas. Dans son communiqué du 16 juillet, le Département d’Etat américain souligne en particulier que le gouvernement birman n’a pris aucune mesure pour faire rendre des comptes aux auteurs des crimes les plus graves en droit international et s’inquiète de la persistance des violations des droits humains commises par l’armée à travers le pays. Pour illustrer le climat d’impunité dont bénéficient les militaires et leur hiérarchie, il mentionne la libération scandaleuse, sur ordre de Min Aung Hlaing, des rares militaires à avoir été condamnés pour le meurtre de Rohingya. Ces militaires n’auront effectué que quelques mois de prison, alors que les journalistes de Reuters qui ont documenté leurs crimes ont passé plus de 500 jours derrière les barreaux.
Au sein de l’Union Européenne, l’élargissement de la liste des militaires birmans sous sanction et l’inclusion des plus hauts-gradés (*) font encore débat. La décision des Etats-Unis vient appuyer ceux qui en appellent à ce que l’Union Européenne aille plus loin.
Au lendemain de cette décision, nous demandons à la France, comme nous l’avons déjà exprimé, d’œuvrer pour que le Commandant en chef de l’armée birmane, en particulier, soit visé par les sanctions de l’Union Européenne. Il en va de la crédibilité de notre engagement dans la lutte contre l’impunité.
Contact : Sophie Brondel 07 62 80 61 33 sophie@info-birmanie.org
(*) Parmi les 4 hauts-gradés placés sous sanction, les brigadiers Than Oo et Aung Aung figurent déjà sur la liste des individus sous sanctions de l’UE, qui ne comprend pas par contre les deux plus-hauts gradés de l’armée birmane: Min Aung Hlaing et Soe Win.