Le 4 mars, HpaPun– Selon le réseau de soutien à la paix dans l’état Karen, pas moins de six bastions composés d’environ 600 soldats se sont introduits dans l’état Karen dans la région de Hpapun le 4 mars, violant l’accord de cessez-le-feu national. L’Union National Karen (UNK) comme l’armée birmane (Tatmadaw) avaient signé cet accord en 2012.
Ce dimanche, les soldats Karen ont donc fait barrage aux soldats de l’armée birmane qui s’étaient introduits sans permission sur leur territoire, entrainant de nouvelles violences. A Ler Mu Plaw, Paw Nah Kyoh et Wah Koh Day près du village de Kay Bu, les soldats ont creusé des tranchées et appelés des renforts.
Au 8 mars, les avancées de l’armée birmane dans l’état Karen avaient contraint près de 1 500 personnes, provenant d’une quinzaine de villages distincts, à fuir. Ce déplacement de population est le plus important depuis que l’Union Nationale Karen a signé l’accord de cessez-le-feu avec l’armée birmane.
Ceux qui ont fui leurs maisons font désormais face à une crise humanitaire, manquant de nourriture et de médicaments. Les villageois craignent également que leurs biens ne soient saccagés et leurs maisons brûlées.
A la conquête de l’armement
Cette violation de l’accord de cessez-le-feu n’est pas hasardeuse. Il semblerait que l’armée birmane projette d’étendre son réseau routier de Ler Mu Plaw à Kay Bu. Ainsi, le transport d’armes seraient facilités au sein de l’état Karen pour les militaires du Tatmadaw, poursuivant la militarisation de la zone.
Les actions récentes de l’armée birmane remettent en question le processus de paix en cours. Le Salween Peace Park, initiative locale mise en place dans l’état Karen, prouve que les habitants de Mutraw souhaitent apaiser les tensions et être dans une logique de coopération pour protéger l’héritage culturel Karen.
Pour autant le Tatmadaw continue d’étendre ses positions sur le territoire Karen, instaurant un climat de peur et d’insécurité pour les habitants de la région.
P.A.