Le 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, la Women’s League of Burma[ (WLB) a publié un nouveau rapport intitulé : « Si elles avaient de l’espoir, elle parleraient » : l’utilisation continue des violences sexuelles parrainées par l’État dans les communautés ethniques ».
Le rapport souligne la poursuite des violences sexuelles contre les femmes des minorités ethniques par les militaires birmans. Les femmes et les filles ethniques souffrent de violations des droits de l’homme abominables alors que les militaires responsables de ces actes, continuent de bénéficier d’une impunité totale.
Le rapport souligne 118 cas de viols collectifs, de viols, et de tentatives d’agression sexuelle qui ont été documentées dans les zones de cessez-le-feu ou de conflits actifs depuis la fin de la dictature en 2010. Ce nombre représenterait une part infime du nombre de cas qui auraient effectivement eu lieu.
Le Secrétaire général des nations Unies Ban Ki-Moon, a déjà appelé le gouvernement birman à enquêter sérieusement sur les crimes de violences sexuelles et à travailler avec les Nations Unies pour protéger et assister les survivantes, mais le gouvernement birman n’en a pas tenu compte.
Juste avant Le sommet mondial sur les violences sexuelles qui s’est tenu à Londres en juin 2014, la Birmanie est devenue le 150ème pays à ratifier la Déclaration d’engagement à mettre fin aux violences sexuelles dans les conflits. La déclaration contient des engagements concrets et politiques pour mettre fin à l’impunité, promouvoir la responsabilité et assurer la sécurité et la justice des victimes de violences sexuelles dans les conflits.
5 mois après, il semblerait que le gouvernement birman n’ait pris aucune mesure pour mettre en place la déclaration. A la place, le gouvernement birman a intimidé et arrêté les femmes qui ont protesté contre la tentative de viol d’une femme de la minorité Chin par un militaire birman.
Le gouvernement birman a ignoré l’appel du secrétaire général des Nations Unies et ne s’est pas conformé à la Déclaration d’engagement à mettre fin aux violences sexuelles dans les conflits. Il est temps pour la communauté internationale de mener une enquête internationale et indépendante sur l’implication de l’armée dans les violences sexuelles en Birmanie.
Lire le rapport de la Women’s League of Burma (WLB) : ‘If they had hope, they would speak’: The ongoing use of state-sponsored sexual violence in Burma’s ethnic communities’ (novembre 2014)