Découvrez toutes les idées reçues sur l’investissement en Birmanie !
La Birmanie fait rêver les entreprises et est souvent qualifiée de « terre vierge où Il y a tout à faire ». Pourtant la transition démocratique est loin d’être achevée et les risques relatifs au marché du travail sont toujours très importants pour les entreprises étrangères.
Tout d’abord, en Birmanie, la main d’œuvre est bon marché mais elle est très peu qualifiée. Le peu d’étudiants diplômés du cycle supérieur, sont souvent les enfants des officiers militaires ou des proches du régime qui sont allés étudier à l’étranger. Les conséquences sont désastreuses pour le pays : il manque de personnel qualifié dans tous les secteurs. Les ingénieurs, chercheurs, psychologues, comptables et autres métiers spécialisés ou techniques sont en nombre largement insuffisant pour les besoins actuels. Ce manque risque de se faire sentir beaucoup plus avec l’augmentation de la demande liée à l’arrivée d’entreprises étrangères. Pour les entreprises, cette situation favorise le risque de mauvaise gestion et de mauvaises conditions de sécurité et d’hygiène pour leurs salariés.
Mais surtout, le cadre juridique birman souffre de carences graves dans le domaine de la protection des droits des travailleurs et de la réglementation du secteur privé. L’absence d’une institution judiciaire indépendante et la corruption endémique constitue autant de freins à la mise en application de ces lois, dans l’un des pays les plus corrompus au monde.
De plus, la loi reconnaissant le droit de grève et la liberté syndicale des travailleurs birmans, n’est entrée en vigueur qu’au mois de mars 2012, près d’un an après son vote par le parlement. Le processus n’en étant qu’à ses débuts, la culture des revendications et du dialogue social n’est pas encore rentré dans les mœurs dans le pays.
En outre, malgré la Loi sur l’Organisation du Travail, les syndicalistes continuent à être menacés par les autorités et leur liberté d’association continue de se voir très limitée. Il est donc recommandé aux entreprises « de prendre des mesures proactives pour « améliorer la liberté d’association, notamment en s’engageant auprès des syndicats ».
Enfin, tant la Confédération Syndicale Internationale, que les Nations Unies, et l’Organisation internationale du travail (OIT) reconnaissent que le travail forcé et le travail des enfants est un phénomène qui est loin d’avoir été éradiqué en Birmanie.
Dans ce contexte, les entreprises internationales qui effectuent un audit social de leurs chaînes d’approvisionnement, y compris de leurs usines en Birmanie, pourraient difficilement vérifier si les droits des travailleurs ont été en effet respectés.
Pour en savoir plus :
– Recommandations aux entreprises investissant en Birmanie (lire)
– Rapport de mission de la FIDH et Altsean-Burma : La Birmanie n’est pas prête pour des investissements respectueux des droits de l’Homme. Lire le rapport
– Rapport de la Confédération Syndicale Internationale: Investissements et droits de l’homme en Birmanie- Propositions de la CSI
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