CP 11 décembre 2019 – Alors que nos regards sont tournés vers l’audience qui s’ouvre aujourd’hui devant la Cour Internationale de Justice – au cours de laquelle Aung San Suu Kyi défendra la Birmanie mise en cause pour génocide – la pression internationale monte d’un cran.
A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme célébrée hier, le Trésor américain a annoncé de nouvelles sanctions contre de hauts-gradés birmans, parmi lesquels le Commandant en chef de l’armée Min Aung Hlaing. Cette fois, il s’agit du gel de leurs avoirs détenus sur des comptes à l’étranger. En les frappant au portefeuille, les sanctions américaines dépassent le seuil du symbole.
En juillet dernier, les Etats-Unis étaient devenus le premier gouvernement à viser la plus haute hiérarchie militaire pour sa responsabilité dans les violations massives des droits de l’Homme commises à l’encontre des Rohingya. Mais les sanctions se bornaient à priver Min Aung Hlaing et quelques autres hauts-gradés d’entrée sur le territoire américain.
Comme le souligne Human Rights Watch, les nouvelles sanctions adoptées ont la capacité de peser en réduisant la sphère géographique et financière des forces de sécurité birmanes. Mais encore faut-il que l’Union Européenne s’aligne sur ce régime de sanctions et œuvre aux côtés des américains pour que d’autres pays suivent, en particulier Singapour, véritable centre bancaire de la sous-région.
Pendant combien de temps encore l’inclusion de Min Aung Hlaing sur la liste des militaires sous sanction fera-t-elle débat au sein de l’Union Européenne ?
Au lendemain de la décision américaine, nous demandons à la France, comme nous l’avons déjà exprimé, d’œuvrer pour que le Commandant en chef de l’armée birmane, en particulier, soit visé par les sanctions de l’Union Européenne et que celle-ci aligne son régime de sanctions sur celui des Etats-Unis. Il en va toujours de la crédibilité de notre engagement dans la lutte contre l’impunité.
Contact : Sophie Brondel 07 62 80 61 33 sophie@info-birmanie.org