Dans certains pays du Sud, particulièrement ceux riches en ressources naturelles (minerais, bois, gaz, pétrole…), le contrôle, l´extraction, la transformation et le commerce de ces ressources, loin de contribuer au développement des pays concernés, financent des groupes armés et des forces militaires et de sécurité qui se rendent coupables de graves violations des droits de l´Homme.
Particulièrement riche en ressources naturelles, la Birmanie est un pays où une part importante des revenus de l’extraction est captée par les militaires qui opèrent un contrôle sur les mines et les opérations de négoce et d’exportation. On estime ainsi que la seule exploitation des pierres précieuses (jade, saphir, rubis) aurait permis de financer les généraux à hauteur de 750 millions de dollars entre 1964 et 2007. Encore aujourd’hui, l’armée reste un acteur incontournable de l’exploitation minière grâce aux « entreprises d’État » qui permettent aux militaires de toucher un pourcentage des bénéfices des activités d’extraction.
Sous couvert d’assurer la sécurité sur les chantiers, les militaires se rendent coupables de violations des droits humains (recours au travail forcé, à la torture, confiscation des terres et expulsions massives) et d’une violente répression des résistances (pressions, arrestations). Enfin, des ressources naturelles comme le jade et l’or sont au cœur du conflit opposant l’État central à la minorité ethnique Kachin depuis les années 60.
Ces ressources financent successivement les groupes indépendantistes armés et l’armée birmane. Dans l’État Kachin (comme dans d’autres zones d’extraction marquées par une présence importante des minorités), le contrôle des ressources est également
devenu un enjeu stratégique majeur et constitue une revendication politique des minorités aspirant à une gestion autonome de ressources naturelles de leur territoire.
Pour en savoir plus, lire le rapport « Des ressources naturelles au cœur des conflits – Agir pour une législation européenne ambitieuse » :
– en français
– en anglais
– en version synthétique en français
Réalisé par le CCFD- Terre solidaire à partir des contributions d’Info Birmanie et d’autres organisations partenaires, ce rapport met en lumière des cas de violations des droits humains liées aux ressources naturelles en Colombie, Birmanie et République démocratique du Congo.
Alors que débutent demain, le 4 novembre, les travaux parlementaires sur le projet de règlement européen relatif à l’approvisionnement responsable en minerais issus de zones de conflit ou à haut risque, ce rapport propose des recommandations pour une législation européenne ambitieuse.
Vous retrouverez enfin les recommandations des organisations birmanes, colombiennes et congolaises adressées à leurs gouvernements respectifs.
Pour en savoir plus:
Lire l’article : En Birmanie, les ressources naturelles font le malheur des minorités ethniques