AUNG SAN SUU KYI

AUNG SAN SUU KYI

Aung San Suu Kyi, leader du mouvement démocratique birman et lauréat du prix Nobel de la Paix, symbolise la lutte du peuple de Birmanie pour la liberté. Elle a passé plus de 15 ans en détention,  la plupart du temps en résidence surveillée. Plusieurs déclarations des Nations Unies  affirment que la détention d’Aung San Suu  Kyi était illégale en vertu du droit international et du droit birman.

Le 13 Novembre 2010, une semaine après la tenue d’élections orchestrées par la junte, Aung San Suu Kyi  a été libérée, suite à sa troisième période d’assignation à résidence.

La Birmanie vit aujourd’hui un processus d’ouverture politique et de développement inédit.  L’année 2012 a fait surgir tous les espoirs pour la population de Birmanie. L’élection de Daw Aug San Suu Kyi au Parlement a constitué un moment historique.

Mais les réformes entreprises par le Président Thein Sein, si elles ont soufflé un réel vent de liberté,  n’ont pour autant pas encore permis aux populations locales de bénéficier des avancées. Comme le dit Aung San Suu Kyi, aucun progrès tangible n’est encore visible en Birmanie et les réformes engagées par le gouvernement de Thein Sein ne sont  que superficielles.

crédit photo : Thierry Falise
crédit photo : Thierry Falise

BIOGRAPHIE

Aung San Suu Kyi est née le 19 juin 1945. Elle est la fille du Général Aung San, l’un des principaux artisans de l’indépendance birmane, déclarée en 1947. A ce titre, il est perçu par beaucoup de Birmans comme le père de la nation birmane. Il meurt assassiné en juillet 1947. La mère d’Aung San Suu Kyi est diplomate. Aung San Suu Kyi la suit en Inde lorsque celle-ci y est nommée ambassadrice de Birmanie. Aung San Suu Kyi étudie ensuite à Oxford. Elle est diplômée de philosophie, de sciences politiques et d’économie. En 1972, elle épouse Michael Aris, un universitaire Britannique qu’elle suit au Bhoutan et dont elle a 2 fils. Elle commence à écrire une biographie de son père en 1977.

Retour en Birmanie

Elle rentre en Birmanie en 1988 pour soigner sa mère. La même année, le chef de la junte, le Général Ne Win démissionne. Le printemps et l’été 1988 sont marqués par de grands troubles dans le pays, avec des manifestations populaires qui rassembleront plusieurs centaines de milliers de personnes. Ce grand soulèvement marque le début de l’engagement politique d’Aung San Suu Kyi.

Influencée par la philosophie et les idées du Mahatma Gandhi et de Martin Luther King, Aung San Suu Kyi et ses amis politiques fondent, le 24 septembre 1988, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Aung San Suu Kyi en est la secrétaire générale. La LND adopte une politique de désobéissance civile et de non-violence. D’octobre à décembre 1988, Aung San Suu Kyi défie les interdictions du régime et entame une tournée à travers le pays, pour aller à la rencontre de la population.

Les élections de 1990

En juillet 1989, devant au succès d’Aung San Suu Kyi auprès du peuple, le régime l’assigne à résidence dans une tentative de diminuer son influence et la tenir à l’écart d’élections prévues pour l’année suivante. Le gouvernement militaire lui propose d’être libérée à condition qu’elle quitte le pays, ce qu’elle refuse. Elle fait le choix de rester en Birmanie et est placée en résidence surveillée. Les élections ont lieu alors qu’Aung San Suu Kyi et la plupart des membres de la LND sont privés de liberté. Le régime a pris soin de présenter des partis fantoches : pas moins de 234 partis politiques sont créés pour l’occasion. Les élections ont lieu le 27 mai 1990, la LND fait un raz de marée et remporte plus de   80 % des voix, soit 392 sièges sur 485 sièges. La junte annule les résultats et se maintient au pouvoir. Depuis sa résidence surveillée, Aung San Suu Kyi continue de lutter pour la paix et l’indépendance du pays, écrivant plusieurs discours et livres politiques.

Libérée pendant cinq ans

Aung San Suu Kyi a été placé en résidence surveillée jusqu’en juillet 1995. Une fois libérée, elle a dû faire face à de sévères restrictions concernant ses déplacements.
Le 27 mars 1999, le mari d’Aung San Suu Kyi, Michael Aris, décède d’un cancer à Londres. Il avait demandé aux autorités birmanes l’autorisation de rendre visite à sa femme une dernière fois, mais sa demande a été rejetée. Il ne l’avait pas vu depuis une visite à Noël en 1995. Le gouvernement a toujours appelé Aung San Suu Kyi à rejoindre sa famille à l’étranger, mais elle savait qu’elle ne serait ensuite jamais autorisée à retourner en Birmanie.

2000: De nouveau en détention

En 2000, Aung San Suu Kyi a été placée en résidence surveillée à nouveau, après des tentatives répétées pour quitter la capitale, Rangoon, ou pour  tenir des réunions politiques dans d’autres régions du pays.

2002: Libérée une nouvelle fois

Le 6 mai 2002, après une négociation secrète entre les Nations unies et la junte militaire, Aung San Suu Kyi est libérée. Suu Kyi déclare alors : « C’est une nouvelle ère pour le pays ». Or, le 30 mai 2003, lors d’une tournée de discours dans le pays, son convoi est attaqué dans le village de Depayin par un groupe paramilitaire à la solde de la junte au pouvoir. Elle échappe de peu à la tentative d’assassinat organisée par le régime et durant laquelle 70 de ses sympathisants sont tués ou blessés. La junte profite de l’attaque pour démanteler le parti d’opposition. Cette tentative d’assassinat est mieux connue sous le nom de « massacre de Depayin ». La junte a prétendu qu’il s’agissait de combats entre deux partis politiques, déclenchés  par la LND.

2003 : De nouveau en détention

Suite à l’attaque de Depayin, Aung San Suu Kyi est arrêtée et de nouveau placée en résidence surveillée. Pendant cette période d’assignation à résidence, ses conditions de détention étaient beaucoup plus strictes que dans le passé. Sa ligne téléphonique fût coupée, son courrier intercepté et les bénévoles de la LND assurant sa sécurité autour de sa maison ont été interdits en décembre 2004.

Les diplomates n’étaient généralement pas autorisés à la rencontrer, bien qu’à certaines occasions, des envoyés des Nations unies et des représentants du gouvernement des États-Unis aient été autorisés à la rencontrer. Cependant, même le secrétaire général Ban Ki-moon n’a pas été autorisé s’entretenir avec elle lors de sa visite en Birmanie en 2009.
En mai 2009, quelques jours avant que sa période d’assignation à résidence n’arrive à échéance, Aung San Suu Kyi a été arrêtée et accusée d’enfreindre les conditions de son assignation à résidence qui lui interdisait de recevoir des visiteurs, après qu’un américain,  John Yettaw,  ait nagé à travers le lac qui mène à sa maison et ait refusé de quitter son domicile.

En août 2009 elle a été déclarée coupable et condamnée à trois ans d’emprisonnement. Dans le but apparent de calmer l’indignation internationale autour du procès d’Aung San Suu Kyi, sa peine a été réduite à 18 mois d’assignation à résidence. Ce qui signifiait qu’elle serait libérée six jours après que la date des élections prévues en Birmanie, garantissant ainsi une fois de plus qu’elle ne pourrait pas participer au processus politique.

2010: De nouveau libérée

Le 13 novembre 2010, au terme de sa peine et six jours après  la tenue d’élections truquées, Aung San Suu Kyi a été libéré. Aucune condition spécifique n’a été évoquée quant à sa libération. Celle-ci est intervenue au terme de sa peine de 18 mois supplémentaire d’assignation à résidence, et n’est donc pas le résultat d’une conciliation diplomatique menée par les Nations unies, dans le cadre d’un processus de facilitation d’un  dialogue.

2012 : Aung San Suu Kyi est élue députée

25 novembre 2011, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) se fait ré-enregistrer comme parti politiqueet en janvier 2012 Suu Kyi se lance dans la campagne des législatives partielles, réunissant des foules nombreuses lors de ses déplacements dans le pays

Le 1er avril 2012, Aung San Suu Kyi est élue députée dans la circonscription de Kawhmu, au sud de Rangoon. En mai 2012, Aung San Suu Kyi se rend en Thaïlande dans le cadre de son premier voyage à l’étranger depuis 24 ans et entame une une grande tournée européenne

Le 16 juin 2012, Aung San Suu Kyi reçoit son prix Nobel à Oslo, 21 ans après qu’il lui avait été attribué

2013 : La course pour la présidence

En mai 2013 Aung San Suu Kyi admet qu’elle veut se présenter aux élections nationales de 2015, pour briguer la présidence.

2015 : La victoire de la Ligue Nationale pour la Démocratie aux élections législatives 

En novembre 2016, la Ligue Nationale pour la Démocratie remporte 77% des sièges au Parlement lors des élections législatives et devient donc majoritaire. Aung San Suu Kyi devient alors Conseillère d’Etat, un nouveau poste pour la Dame de Rangoun qui ne peut pas être présidente en raison de la Consitution birmane. Ce poste lui permet d’être décisionnaire au sein du gouvernement civil.