CP 29 janvier 2019 – Il y a deux ans, le 29 janvier 2017, U Ko Ni, le conseiller juridique de Aung San Suu Kyi, était assassiné à sa sortie de l’aéroport international de Rangoun. Il appelait à des réformes pour réduire le poids politique des militaires, en particulier à la réforme de la Constitution de 2008, texte emblématique de leur mainmise sur le pays.
Aujourd’hui, deux ans jour pour jour après son assassinat, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) annonce qu’elle va demander la mise en place urgente d’un comité conjoint de parlementaires chargé d’oeuvrer à l’amendement de la Constitution.
Cette annonce faite au sein du Parlement marque la première tentative officielle de la LND au pouvoir pour réformer ce texte, thème de réforme particulièrement sensible. Des militaires siégeant au Parlement, par application de cette Constitution anti-démocratique, ont immédiatement contesté la légalité de l’initiative.
Deux ans après l’assassinat d’U Ko Ni, la démarche de la LND honore la mémoire du combat de cet homme pour la justice et la démocratie. Un homme que la LND considère comme un martyr, tout comme le chauffeur de taxi mort le même jour.
Le verdict du procès des accusés dans cette affaire est attendu en février 2019. Dans ce procès hautement sensible, les connexions militaires sont multiples. A l’exception du tireur, trois des quatre autres co-accusés sont d’anciens militaires. L’homme accusé d’avoir commandité l’assassinat, un ancien lieutenant de l’armée, demeure en fuite.
L’issue de ce procès et de l’initiative de la LND annoncée aujourd’hui est particulièrement importante pour tous ceux qui veulent mettre un terme à la mainmise des militaires en Birmanie et contribuer à l’avènement d’une véritable transition démocratique. Elle est aussi particulièrement incertaine.
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